BDS Europe
Palestine occupée : Une « table ronde de haut niveau » de l’OCDE sur le tourisme, reçue par Israël, a commencé hier, 20 octobre, à Jérusalem, en l’absence d’au moins huit pays, dont plusieurs ont déclaré que leur absence avait des motivations politiques.
[Le titre initial de l’article sur Global BDS Movement, écrit pendant la conférence, parle de 8 pays à avoir refusé de participer à cette conférence de l’OCDE à Jérusalem mais, sauf erreur, l’Espagne a également refusé de s’y rendre - d’ailleurs, dans le corps de l’article, la déclaration commune de l’OLP et du CLP compte bien l’Espagne dans ses remerciements - ndt]
Israël a tenté d’utiliser la Conférence à Jérusalem pour pousser plus loin ses prétentions territoriales sur la ville.
- La Norvège, le Canada, l’Irlande, le Royaume-Uni, la Suède, l’Islande, la Turquie, [l’Espagne] et l’Afrique du Sud ne sont pas venus à la conférence du Tourisme de l’OCDE.
- La République tchèque est le seul pays à avoir envoyé une représentation politique à cette « table ronde de haut niveau ».
- Pour la coalition de la société civile palestinienne, ce boycott massif est une condamnation claire du « nettoyage ethnique de Jérusalem que poursuit Israël ».
- Ce boycott fait suite à une déclaration du ministre du Tourisme israélien, Stas Misezhnikov, disant que la réunion annoncerait la reconnaissance par l’OCDE de Jérusalem comme capitale indivisible d’Israël.
Après qu’Israël ait tenté d’utiliser la Conférence pour pousser plus loin ses prétentions territoriales sur Jérusalem, et en réponse aux fortes craintes exprimées par la société civile palestinienne et internationale, ainsi que par les dirigeants palestiniens, que la Conférence ne serve à absoudre Israël de ses violations du droit international, plusieurs de ces [neuf] pays qui se sont retirés de la conférence ont expliqué leur retrait par des raisons de nature politique. La Norvège et la Turquie ont condamné les propos tenus par les politiciens israéliens avant la conférence (1). La délégation suédoise auprès de l’OCDE a renvoyé les militants suédois à la politique européenne sur le statut de Jérusalem et a laissé entendre que sa position de refus pour la conférence était une tentative de soutien à cette politique.
Portant un coup supplémentaire à la crédibilité de la conférence de « haut niveau » au cours de laquelle de hauts responsables de gouvernement devaient discuter de la politique du tourisme (2), une majorité de pays invités n’a pas envoyé leur ministre du Tourisme mais de simples fonctionnaires subalternes. La délégation grecque à l’OCDE a évoqué les campagnes d’appels téléphoniques qui lui demandaient qu’aucun officiel d’Athènes ne fasse le voyage et que la Grèce ne soit représentée que par un membre du personnel du Centre d’information touristique grec de Tel-Aviv. Les militants ont appris que la République tchèque était le seul pays de l’Union européenne à avoir envoyé une représentation politique.
Ces défections sont une réaction aux déclarations du ministre du Tourisme d’Israël, Stas Misezhnikov, pour lequel l’organisation de la réunion à Jérusalem - la première réunion de l’OCDE reçue par Israël depuis que ce pays en est devenu membre en mai dernier, et la seconde conférence du Tourisme de l’OCDE à se tenir ailleurs qu’à Paris - équivalait à une reconnaissance, par les membres de l’OCDE, de Jérusalem comme capitale indivisible d’Israël (3). Dans une lettre énergique adressée au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, a qualifié ces propos de « incorrects dans les faits et tout à fait inacceptables » (4).
L’opposition palestinienne à la tenue de la conférence du Tourisme à Jérusalem a été constante. Dans une lettre à Mr Gurria le mois dernier, le Comité national palestinien pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS), large coalition de la société civile palestinienne, demandait à l’OCDE de déplacer la conférence. « Organiser cette conférence du Tourisme en Israël envoie une fois encore un signal fort montrant que les membres de l’OCDE sont tout disposés à se faire les complices de l’oppression d’Israël sur les Palestiniens et à soutenir activement les efforts de relations publiques d’Israël pour s’absoudre de sa politique colonialiste et d’apartheid », indique la lettre (5). L’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) et le Conseil législatif palestinien (CLP) ont publié une déclaration commune remerciant le Royaume-Uni, la Turquie et l’Espagne pour leur boycott de la conférence et ont appelé les autres pays à les suivre (6).
« Israël a tenté de se servir de son adhésion à l’OCDE pour s’absoudre de ses violations du droit international, comme la société civile palestinienne avait prévenu qu’il ferait. Le refus de tant de pays à participer à cette conférence est une condamnation claire du nettoyage ethnique de Jérusalem que poursuit Israël. Nous félicitons tous ces pays qui ont refusé de participer à la conférence, en particulier ceux dont les principes ont été assez forts pour faire connaître publiquement leur inquiétude à propos de cette conférence » dit Hind Awwad, coordinatrice du Comité national palestinien du BDS.
« Que des pays comme le Canada et le Royaume-Uni, qui sont traditionnellement d’ardents défenseurs de l’apartheid, du colonialisme et de l’occupation d’Israël, aient refusé de participer à la conférence est le signe d’une évolution significative, » ajoute-t-elle.
La dernière séance de la conférence aura lieu vendredi (22 octobre).
Observations :
La 86è session du Comité du Tourisme de l’OCDE a lieu à Jérusalem du 20 au 22 octobre 2010.
Israël a été admis à l’OCDE en mai 2010 malgré une campagne internationale montrant que cette décision aurait probablement comme conséquence d’encourager Israël dans son impunité. Les militants mettaient en avant qu’Israël ne respecte pas les normes en matière d’économie et des droits de l’homme requises pour être membre de l’OCDE et que les membres qui permettraient à Israël de les rejoindre à l’OCDE violeraient eux-mêmes les obligations juridiques qui sont les leurs comme stipulées dans la Quatrième Convention de Genève (7). Les données économiques soumises par Israël à l’OCDE incluaient des données issues de ses colonies illégales dans les Territoires palestiniens occupés et excluaient la population palestinienne occupée. L’admission d’Israël à l’OCDE dans ces conditions valait approbation par l’OCDE de la politique israélienne de transfert forcé de population, qui est un crime de guerre selon le droit international (8).
Les détails des conversations par courriel et téléphone concernant les positions des différents pays sont disponibles sur demande.
Hind Awwad (Palestine) 97 (0) 599837796 - hind.awwad@bdsmovement.net
Michael Deas (Europe) 44 (0) 07856266735 - bnc.europe@bdsmovement.net
1) http://www.hurriyetdailynews.com/n....
1) http://www.hurriyetdailynews.com/n....
21 octobre 2010 - Global BDS Movement - traduction : JPP