Plusieurs rencontres entre responsables américains, israéliens et égyptiens sont prévues dans les jours à venir à la veille d’une réunion de la Ligue arabe sur le processus de paix. Les espoirs restent cependant minimes.
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmad Aboul-Gheit, et le chef des renseignements, Omar Souleimane, ainsi que le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu sont actuellement aux Etats-Unis. Si pour ce dernier, l’objectif de cette visite est en premier lieu d’assister à l’Assemblée annuelle des principales fédérations des communautés juives américaines, pour les responsables égyptiens, c’est du processus de paix qu’il s’agit. M. Souleimane s’était rendu en Israël la semaine dernière, où il a rencontré M. Netanyahu ainsi que le ministre de la Défense, Ehud Barak, et le président, Shimon Pérès. Il avait déclaré à la presse qu’il ne fallait pas laisser échapper « l’opportunité en or » d’une relance des négociations avec les Palestiniens. « Nous sommes très soucieux de faire avancer le processus de paix », avait-il ajouté.
De son côté, Netanyahu doit s’entretenir avec le vice-président américain, Joe Biden, ainsi qu’avec la secrétaire d’Etat Hillary Clinton et le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon.
Toutes ces rencontres interviennent alors que le blocage est total et qu’Arabes et Palestiniens doivent désormais trancher entre les différentes options en cas de persistance du blocage des négociations avec Israël. C’est là l’objectif de la prochaine réunion de la Ligue arabe qui doit vraisemblablement se tenir d’ici fin novembre, après la fête du Grand Baïram. « Le comité de suivi arabe se réunira après la fin de la période d’un mois et surtout après que la partie américaine nous aura informés de ce à quoi elle est parvenue avec Israël et nous sommes dans l’attente de cette réponse, que nous escomptons prochainement, avant le 10 du mois », a déclaré le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbass, Nabil Abou-Roudeina. La Ligue arabe a avalisé le 8 octobre la position palestinienne et a accordé un délai d’un mois à l’administration américaine pour régler ce différend. M. Abbass avait exposé lors de cette réunion plusieurs alternatives aux négociations, à commencer par la présentation d’une demande de reconnaissance d’un Etat palestinien par les Nations-Unies.
Le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, a indiqué attendre « dans un avenir proche une réponse américaine » sur les efforts pour obtenir un nouveau moratoire israélien sur la colonisation, après une rencontre à Washington avec l’émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell.
Or, côté américain, c’est pour le moment le silence qui prévaut. Et côté israélien, l’intransigeance et la provocation. En effet, c’est dans ce contexte que le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a affirmé lundi qu’Israël commettrait une « erreur historique et stratégique » s’il acceptait de discuter des frontières d’un futur Etat palestinien avant d’avoir réglé la question des arrangements de sécurité. Depuis la reprise des pourparlers de paix le 2 septembre à Washington sous l’égide des Etats-Unis, Israël a insisté sur l’importance des arrangements de sécurité, alors que les Palestiniens font valoir qu’une entente sur les frontières permettrait de régler le différend sur la colonisation israélienne, un argument repris par Washington, mais que les Etats-Unis peinent à imposer.
Abir Taleb