Seize hauts diplomates français, « qui ont terminé leur mission publique », viennent d’adresser au président de la République une lettre ouverte dans laquelle ils suggèrent que la France prenne une initiative pour relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens, dans le but de mettre un terme à un conflit qui « demeure au cœur de l’avenir du Proche-Orient et affecte l’ensemble du monde arabo-musulman ».
Voilà des extraits de cette lettre.
— Cette négociation se déroulerait « sous le contrôle d’une conférence internationale qui veillerait à la mise en œuvre, dans des délais déterminés, de l’accord à intervenir et des garanties nécessaires ». A leurs yeux, le Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Nations-Unies, Russie) « devrait jouer un rôle majeur dans le suivi de cette prescription internationale ». « Fait exceptionnel, relèvent-ils, un accord est intervenu entre les 27 pays membres (de L’Union européenne) pour rappeler à Israël ses devoirs à l’égard de la communauté internationale et les graves conséquences d’une situation qui perdure depuis plus de 40 années d’occupation (le mur, les colonies, les spoliations) ».
— « Jamais le gouvernement israélien, pressé par ses colons, n’a été aussi intransigeant, jamais la représentation palestinienne divisée n’a été aussi faible. Et cependant, les chances de la paix sont réelles », estiment les auteurs de cette lettre, qui constatent la « modération » palestinienne et « l’offre arabe de reconnaissance pleine et entière d’Israël si l’Etat palestinien est créé selon une équité historique avec Israël ».
— Les principes de base de la négociation qu’ils préconisent se fondent sur les « termes de référence » établis depuis les accords d’Oslo et repris par la feuille de route de 2003. Les frontières de l’Etat palestinien à créer doivent être celles de 1967 (sauf échanges de territoires mutuellement agréés), Jérusalem doit être partagée, avec garantie d’accès aux lieux saints, et une solution doit être apportée au problème des réfugiés