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20/10/2009 L'Iran a jugé inutile la présence de la France à la réunion de Vienne sur la livraison de combustible nucléaire à Téhéran, à laquelle participent également les Etats-Unis et la Russie, c'est ce qu'a affirmé mardi le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki.
La République islamique a proposé à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de solliciter (en son nom) des pays tiers pour la livraison de combustible destiné à son réacteur de recherche de Téhéran, a ajouté M. Mottaki.
"L'Agence a contacté quelques pays, et les Etats-Unis et la Russie ont accepté de participer aux négociations pour fournir le combustible. Les négociations vont être menées avec ces deux pays en présence de l'Agence. Nous n'avons pas besoin de beaucoup de combustible et nous n'avons pas besoin de la présence de beaucoup de pays. Il n'y a aucune raison pour la France d'être présente", a-t-il poursuivi. Selon la chaîne de télévision iranienne en langue arabe, Al-Alam, l'Iran a exclu un dialogue direct avec la France concernant la livraison d'uranium enrichi, car elle "ne s'est pas conformée à ses obligations antérieures envers l'Iran dans la cadre de la coopération nucléaire" bilatérale.
La chaîne qui cite une source proche des négociateurs iraniens à Vienne, ajoute que la France "n'a pas un passé acceptable et dans la mesure où elle entrave les négociations entre l'Iran et l'AIEA", l'Agence internationale de l'énergie atomique, Téhéran n'aura pas de dialogue direct avec Paris.
Toujours selon la chaîne, quoique l'Iran possède 10% de la société française d'enrichissement d'uranium, Eurodev, Paris et contrairement aux lois internationales s'est abstenue de lui livrer les dizaines de tonnes de la matière UF6 qui lui reviennent de droit. Interrogé sur les déclarations du chef de la diplomatie iranienne, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a déclaré que son pays "participe" à la réunion de Vienne. "C'est une réunion d'experts, à laquelle nous participons, les discussions se poursuivent", a-t-il ajouté, lors d'un point presse. La reprise de la réunion de Vienne sur l'enrichissement à l'étranger d'uranium iranien, qui avait commencé lundi, avait été retardée mardi jusqu'à la mi-journée.
Lundi, le porte-parole du département d'Etat américain Ian Kelly a qualifié de "bon début" la réunion tenue à Vienne, sous l'égide de l'AIEA. "C'est un bon début, mais il nous faut encore beaucoup travailler sur les détails de mise en œuvre de l'accord", a précisé Kelly lors du point de presse du département d'Etat. Kelly a également estimé que le fait que la réunion doive se poursuivre mardi était "un bon signe". Il a décliné tout autre commentaire.
Le terme de "bon début" avait déjà été employé un peu plus tôt par le directeur général de l'agence onusienne, l'Egyptien Mohamed ElBaradei.
Le chef de la délégation iranienne, l'ambassadeur auprès de l'AIEA, Ali Ashgar Soltanieh, s'est, lui, contenté de "confirmer" les propos du directeur général.
Avant même le début des discussions, Téhéran avait averti lundi matin qu'en cas d'échec, l'Iran procéderait par ses propres moyens à l'enrichissement d'uranium à 20%. http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=107662&language=fr |