Des dizaines de militants ont interrompu ce dimanche une projection d’un film israélien financé par l’État sioniste et présenté au festival Cinemed 2014 à Montpellier, au sud de la France.
- Photo : BDS34
Comme le montre la vidéo, des dizaines de militants se sont levés alors que le film commençait, brandissant des pancartes et scandant :. « Israël assassin, Cinemed complice », « Israël hors de Cinemed » et « Pas de partenariat avec l’apartheid ».
La manifestation avait pour but de « dénoncer le partenariat entre la direction de Cinemed et l’Etat d’Israël à travers son consulat à Marseille, et de demander l’expulsion de l’État d’Israël de Cinemed », a déclaré dans un communiqué le collectif de militants BDS-Sud .
La campagne BDS milite pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions.
La déclaration a également dénoncé la colonisation par Israël de la Cisjordanie sous occupation, son refus du droit au retour pour les réfugiés et la discrimination contre les Palestiniens vivant en Israël.
Six films israéliens sont présentés au festival, qui se déroule jusqu’au 1er novembre, « en partenariat avec le consulat général d’Israël à Marseille. »
Les militants portant des pancartes et des drapeaux palestiniens ont occupé la scène. Plusieurs d’entre eux ont abordé les centaines de personnes dans le public et ont expliqué que l’action était motivée par l’attaque et le blocus de Gaza par Israël, « l’incitation au génocide » par les dirigeants israéliens et d’autres violations des droits des Palestiniens.
Tandis que les militants prenaient la parole sur la scène, d’autres distribuaient des tracts d’information au public.
Malgré l’attaque de cet été par Israël sur la bande de Gaza, qui a tué plus de 2100 personnes, dont plus de 500 enfants, « Cinemed déroule le tapis rouge pour un État qui doit sans aucun doute être appelé génocidaire », ajoute le communiqué.
Alors que la vidéo montre le public écoutant les militants, quelques personnes ont répondu à la protestation aux cris de « fascistes ! », a rapporté le journal régional Midi Libre.
Disculper l’apartheid
Comme la protestation se poursuivait, le directeur du festival, Jean-François Bourgeot [membre du parti socialiste, comme il se doit - NdT] a pris le micro et a tenté d’expliquer : « Bien sûr, on a le droit d’avoir une opinion sur le conflit israélo-palestinien, mais cela est un festival de cinéma, et nous considérons que le cinéma israélien contribue à dévoiler la réalité dans cette région ».
Il a dit que pendant les guerres en ex-Yougoslavie : « nous avons continué à inviter des réalisateurs serbes et croates ».
Mais Bourgeot a éludé la question principale soulevée par les manifestants : le parrainage officiel du festival par Israël, et l’utilisation par Israël de la culture pour faire sa publicité et dissimuler ses crimes contre les Palestiniens.
Il y a dix ans, la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a appelé à un boycott des manifestations culturelles et académiques parrainées par les institutions israéliennes, sur le modèle du boycott de l’apartheid en Afrique du Sud.
« Les institutions culturelles font partie intégrante de l’appareil idéologique et institutionnel du régime israélien d’occupation et d’apartheid contre le peuple palestinien », déclare le PACBI dans ses directives de boycott.
« Malgré les initiatives méritoires d’une poignée d’artistes, d’écrivains et de cinéastes, ces institutions sont clairement impliquées dans le soutien, la justification et le blanchissement de l’occupation israélienne et du déni systématique des droits des Palestiniens », ajoute le PACBI.
Le PACBI stipule qu’une activité culturelle doit être boycottée « si elle est partiellement ou entièrement parrainée par un organisme israélien officiel ou une institution complice. »
Auditorium déserté
Malgré l’intervention de Bourgeot, la protestation a continué et la salle a été évacuée. Les manifestants se sont ensuite rendus dans la salle à l’extérieur « afin de mieux poursuivre leur manifestation », comme le rapporte le Midi Libre.
La vidéo montre des manifestants défilant parmi les festivaliers, scandant des slogans et brandissant des pancartes.
Le festival Cinemed est dans sa 36e année et les militants BDS protestent depuis 2011 contre la participation d’Israël.
Les militants appartiennent au groupe local BDS 34 (le nombre se réfère au Département 34, dans la région de l’Hérault où il est basé).
Dans un commentaire au début de la vidéo présentée ci-dessus, un militant affirme que même si Israël a parrainé le festival encore cette année, contrairement aux années précédentes le consul général israélien ne s’est pas présenté en personne, ce qui est « une victoire pour nous. »
Personne dans ceux qui ont assisté au Cinemed dimanche soir, n’aura manqué le message de solidarité avec la Palestine.
Des manifestations qui se renforcent
Il y a eu un certain nombre de manifestations similaires depuis l’attaque de cet été par Israël sur Gaza. BDS-SUD a réalisé une intervention similaire à l’ouverture du quatrième festival du cinéma israélien - également soutenu par le gouvernement israélien - dans la ville de Carpentras, le 6 octobre.
Lire également :
Succès de l’opération de boycott du 4ème festival de cinéma israélien à Carpentras - 10 octobre 2014
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