L'esplanade des Mosquées a rouvert à Jérusalem-est vendredi aux premières heures de la journée de grande prière musulmane hebdomadaire, après avoir été fermée jeudi en vertu d'une décision rarissime prise par Israël devant l'escalade des tensions.
Les rues de la Vieille ville que surplombe l'esplanade des Mosquées étaient calmes tôt dans la matinée, a constaté une journaliste de l'AFP. La masse des fidèles n'est attendue sur l'esplanade qu'en fin de matinée pour la prière.
Les hommes de moins de cinquante ans ne pourront y prendre part, la police ayant décidé par précaution de leur interdire l'accès à l'esplanade pour limiter le risque d'incident, quand elle a décidé jeudi soir de rouvrir le site.
Les autorités israéliennes qui contrôlent l'accès à l'esplanade, située dans la partie palestinienne de la ville, occupée et annexée depuis 1967, avaient fermé l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam également vénéré par les juifs, devant un nouvel accès de fièvre.
C'était la première fois que l'esplanade était fermée depuis l'annexion par Israël de Jérusalem-est, a affirmé la fondation qui gère le site.
Jérusalem, déjà en proie à de vives tensions, a été le théâtre mercredi soir et jeudi d'une tentative d'assassinat contre une figure de la droite ultranationaliste juive, de la mort de son agresseur présumé, tué par les policiers, et de multiples heurts entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens.
En gardant l'esplanade close vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire, Israël aurait pris un risque considérable.
Un calme relatif a régné dans la nuit de jeudi à vendredi. Des incidents épars, principalement des jets de pierre sur les forces de l'ordre ou des véhicules israéliens, se sont produits en fin de soirée, a rapporté la police. Trois Palestiniens ont été arrêtés, a-t-elle dit.
Muataz Hijazi, le Palestinien de 32 ans soupçonné d'avoir tenté d'assassiner mercredi soir Yehuda Glick, l'une des figures de la droite ultranationaliste juive qui horripile les musulmans en réclamant le droit de prier sur l'esplanade des Mosquées, a été inhumé dans le calme jeudi soir à Jérusalem-est, a dit la police. Muataz Hijazi avait été abattu chez lui jeudi matin.
Jérusalem-Est est en proie depuis quelques mois, et plus encore depuis une semaine, à des violences qui font craindre une troisième Intifada, du nom des soulèvements palestiniens contre l'occupation israélienne qui ont fait des milliers de morts.
"On entend partout le mot +Intifada+ mais on n'y est vraiment pas", a affirmé le commissaire Yohanan Danino, chef de la police israélienne, à la radio militaire, "souvenez-vous du déroulé des évènements lors de la dernière Intifada. On n'y est vraiment pas et notre mission, c'est que l'on n'y arrive pas".