Début octobre, le Parlement suédois décidait de reconnaître l'Etat de Palestine, suivi, le 13 octobre, de la Chambre des communes britannique. Quelle "spectaculaire démonstration d'ignorance, d'illétrisme moral et de malveillance",s'insurge un chroniqueur de la radio israélienne Arutz7, qui relate que des votes similaires doivent avoir lieu prochainement en Irlande, Espagne, Danemark, France et Finlande.
Ces votes sont totalement déconnectés de la réalité du conflit, poursuit Mark Silverberg, analyste pour un centre de recherche israélien en politique étrangère. Il dresse la liste des 16 conditions qui, selon lui, devraient être remplies avant que "la reconnaissance d'un Etat palestinien fondé sur une solution à deux Etats devienne possible."
Parmi ces prérequis : que les Palestiniens reconnaissent Israël en tant qu'Etat-nation du peuple juif ; qu'ils acceptent la démilitarisation de Gaza et de la Cisjordanie ; qu'ils "changent leur culture de la haine en amendant les documents fondateurs qui proclament leur intention d'annihiler Israël" ; qu'ils "mettent fin à leurs actes de violence meurtrière en Israël et à la justification de la violence comme une forme légitime d'action politique", ou encore "ne plus tenter de porter des accusations de crimes de guerre à l'encontre d'officiers israéliens devant la Cour pénale internationale".
La motion votée par la Chambre des communes britannique a beau être "symbolique et non-contraignante", explique de son côté Ramzy Baroud sur Middle East Eye, elle est bien plus significative que celle de n'importe quel autre Parlement. "Sans la Grande-Bretagne, le conflit n'existerait pas. Et Israël non plus, d'ailleurs", affirme-t-il, rappelant notamment le mandat britannique sur la Palestine, après le démantèlement de l'Empire ottoman, et le soutien de Londres au projet d'Etat juif (déclaration Balfour) – même si, comme le note ce dessin de Kichka, la Grande-Bretagne s'était finalement abstenue lors du vote sur la partition de la Palestine à l'ONU, en 1947.