« Rien ni personne n'est en sécurité à Gaza. » Dans son rapport du mercredi 30 juillet, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) dresse un bilan très sombre du sort réservé par l'armée israélienne à ses installations, dont beaucoup sont censées constituer des refuges pour la population palestinienne.
Selon cette agence de l'ONU, qui précise dans son communiqué que les conditions de guerre rendent difficiles certaines vérifications sur le terrain, « 101 installations ont été endommagées depuis le 1er juin 2014, dont plusieurs à de multiples reprises ».
Un chiffre important, sachant que l'UNRWA dispose de 245
écoles dans la bande de Gaza, dont 85 servent de refuge en cas
d'opération militaire israélienne, et bénéficient normalement d'un droit
d'inviolabilité. L'agence des Nations unies a d'ailleurs annoncé avoir atteint un « point de rupture », avec au moins 200 000 Palestiniens réfugiés dans ses locaux.
C'est surtout le sort des écoles qui a provoqué la colère de la
communauté internationale. Jeudi 31 juillet au matin, une septième école
a été touchée par un bombardement censé viser la mosquée voisine. L'attentat a fait quinze blessés.
Deux attaques particulièrement meurtrières ont visé des écoles de l'UNRWA et provoqué la colère des Nations unies :
- Ecole élémentaire de Jabaliya
Le 30 juillet, au moins 16 personnes ont été tuées dans l'attaque d'une école élémentaire à Jabaliya, où s'étaient réfugiées plus de 3 300 personnes. L'UNRWA a vivement critiqué Israël, tenu pour responsable et auteur d'une « violation grave du droit international ».
Selon l'agence, au moins trois impacts ont été relevés dans
l'enceinte de l'école, bien que les coordonnées géographiques du
bâtiment aient été transmises 17 fois à l'armée israélienne afin d'assurer sa protection. « Le dernier signalement a eu lieu quelques heures avant l'attaque fatale », précise l'agence.
- Ecole de Beit Hanoun
Le 24 juillet, une école élementaire de l'UNRWA située à Beit Hanoun,
dans le nord de la bande de Gaza, avait déjà été attaquée alors qu'une
centaine de personnes étaient réfugiées à l'intérieur. L'ONU a déploré au moins 16 morts, dont certains de ses employés. Là encore, l'emplacement de l'école avait été signalé à douze reprises à l'armée israélienne.
L'Office a par ailleurs révélé à trois reprises depuis le début de l'opération militaire avoir
découvert des roquettes cachées dans des écoles vides et a fermement
condamné les militants palestiniens à l'origine de ces agissements.
Israël a d'ailleurs justifié ces attaques en accusant l'UNRWA de protéger les combattants du Hamas. Dans le cas de l'attaque de l'école de Jabaliya, l'armée israélienne a même soupçonné le Hamas d'être à l'origine des tirs meurtriers.