Engagée depuis plus de vingt jours dans une opération militaire dans la bande de Gaza, l'armée israélienne est vivement critiquée après une série d'attaques visant notamment des écoles sous protection de l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient).
Jeudi 31 juillet au soir, après quatre heures de consultations, le
Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies a de nouveau
appelé à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat et sans conditions » à Gaza et a préconisé « en attendant » des « pauses humanitaires » pour secourir la population.
La haute-commissaire de l'ONU aux droits humains, Navi Pillay, a accusé Israël de défier les instances internationales dans sa guerre contre le Hamas à Gaza. Lors d'une conférence de presse, Mme Pillay a condamné les attaques menées par l'armée israélienne à Gaza contre des maisons, des écoles, des hôpitaux et des centres de l'ONU.
« Aucune [de ces attaques] ne semble être accidentelle. Elles semblent être un acte de défi délibéré vis-à-vis des obligations résultant du droit international. »
Jeudi, une école sous contrôle de l'ONU, située à Jabaliya a encore été touchée par des frappes israéliennes. La veille, lors d'une des journées
les plus meurtrières du conflit, au moins cent huit Palestiniens
avaient été tués dans une série de bombardements, seize d'entre eux par
des tirs de chars israéliens sur une école de l'ONU.
Israël a ouvert une enquête pour éclaircir les circonstances de ce drame, soupçonnant ouvertement le Hamas d'être
à l'origine des tirs. La Maison Blanche a estimé qu'il existait peu de
doutes et que c'était le fait de l'armée israélienne, appelant une
nouvelle fois l'Etat hébreu à « faire plus » pour protéger les civils. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est emporté :
« C'est une honte. C'est injustifiable. Et cela demande que des comptes soient rendus, cela demande justice. »
Lire le décryptage : Les installations de l'ONU à Gaza, cibles récurrentes d'Israël
Dans un communiqué, l'UNRWA dit être à un « point de rupture », avec au moins deux cent vingt mille Palestiniens réfugiés dans ses locaux. « Je pense que la population [gazaouie] est au bord du gouffre », a résumé Pierre Krähenbühl, commissaire général de l'agence, actuellement à Gaza. Il a dit craindre un nouvel afflux de civils dans des refuges de l'ONU, dejà surpeuplés, et a appelé « toutes les parties à respecter l'inviolabilité des installations de l'ONU ».
ISRAËL PROMET DE « FINIR LE TRAVAIL »
Nonobstant les critiques qui se multiplient, le premier ministre
israélien, Benyamin Nétanyahou, a affirmé que l'armée continuerait « avec ou sans cessez-le-feu » à détruire les tunnels dont se sert le Hamas à Gaza pour lancer des attaques en territoire israélien. « Nous n'accepterons donc aucune proposition qui ne permettrait pas à l'armée israélienne de finir ce travail », a-t-il assuré.
Plus tôt dans la journée, Israël avait mobilisé seize mille réservistes supplémentaires, portant leur nombre à quatre-vingt-six mille au total, le cabinet de sécurité ayant décidé à l'unanimité de poursuivre les attaques contre les « cibles terroristes » du Hamas. Un général chargé du secteur de Gaza a expliqué que la destruction des tunnels était « une question de jours », affirmant que trente-deux tunnels avaient à ce jour été découverts et que la moitié d'entre eux avaient été dynamités.
Les Etats-Unis ont confirmé, dans la matinée, avoir réapprovisionné Israël en munitions afin de remédier à la baisse de ses stocks. Mais leur secrétaire d'Etat, John Kerry, a déclaré qu'il gardait l'espoir d'un cessez-le-feu, tout en se refusant à prédire quand il pourrait survenir.
1 395 Palestiniens tués depuis le 8 juillet
Au moins 1 395 Palestiniens ont été tués depuis le 8 juillet, et plus de 8 100 blessés, selon les services de secours palestiniens. Ce bilan augmente au fil des bombardements, mais aussi à mesure que les recherches découvrent de nouveaux corps dans les gravats.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) avance un autre bilan de 1 263 tués. Parmi eux, au moins 852 civils, dont 249 enfants. Quelque 240 000 Palestiniens ont été déplacés par ce conflit, dont plus de 170 000 ont trouvé refuge dans l'un des 82 centres gérés par l'ONU.
Côté israélien, 56 soldats et 3 civils ont été tués et 400 autres blessés. L'armée a annoncé avoir frappé plus de 4 000 « cibles » dans la bande de Gaza et a recensé environ 2 000 roquettes tirées sur Israël.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) avance un autre bilan de 1 263 tués. Parmi eux, au moins 852 civils, dont 249 enfants. Quelque 240 000 Palestiniens ont été déplacés par ce conflit, dont plus de 170 000 ont trouvé refuge dans l'un des 82 centres gérés par l'ONU.
Côté israélien, 56 soldats et 3 civils ont été tués et 400 autres blessés. L'armée a annoncé avoir frappé plus de 4 000 « cibles » dans la bande de Gaza et a recensé environ 2 000 roquettes tirées sur Israël.