Gaza – CPI
Le 21 octobre 2011 reste un jour
extraordinaire dans la vie du détenu Amer Abou Sarhan. Le 21 octobre
2011 est le jour de sa libération, réalisée grâce à la transaction
d’échange de prisonniers effectuée entre la résistance palestinienne, le
mouvement de la résistance islamique Hamas en tête, et les occupants
israéliens. C’est une date qu’il ne pourra jamais oublier, après des
années et des années passées derrière les barreaux de l’occupation
sioniste.
Il a été emprisonné le 21 octobre, et il
est resté derrière les barreaux 21 ans durant. 21, un nombre qu’il
commençait à haïr. Mais le 21 octobre 2011, tout a basculé. Il a été
libéré et le 21 a pris une allure optimiste.
Sentiment de fierté
Abou Sarhan ne cache pas son sentiment de
fierté. Il n’a pas été emprisonné pour rien, mais parce que c’est un
résistant à une occupation longue et lourde. Abou Sarhan, 40 ans, est
fier d’avoir mené des opérations héroïques qui ont fait mal aux
occupants. Il est fier d’avoir mis le feu au poudre et d’avoir entamé
"La révolution des couteaux", la révolution qui a marqué le début de la
Première Intifada, en poignardant trois occupants sionistes.
Abou Sarhan est né le 18 janvier 1972 ;
plus de la moitié de sa vie, il l’a passée dans les prisons de
l’occupation israélienne. Aucun regret cependant.
La fille Hamas
Abou Sarhan n’a qu’une fille. Il est
tellement fier de son mouvement, le Hamas, qu’il a appelé sa fille
Hamas. L’état civil de l’occupation israélienne a refusé de
l’enregistrer sous ce prénom. Son grand-père lui a enfin donné le prénom
Djihad ; toutefois, ses camarades ont continué à l’appeler Abou Hamas
(le père de Hamas), ce qui mettait en colère les bourreaux sionistes.
Le détenu martyr
Beaucoup croyaient qu’Abou Sarhan était
tombé en martyre, en effectuant une opération contre les occupants
israéliens. Des chants louaient même le courage du martyr. Abou Sarhan a
le sourire aux lèvres, en se rappelant de cette anecdote, tout en se
montrant fier de son parcours.
Le combattant au repos
Actuellement, Abou Sarhan se repose dans un
des plus chics hôtels de la bande de Gaza ; il se repose sur la plage
de Gaza,. Un repos mérité après vingt et un an d’enfermement. Il
rigole : « Mer, chaises confortables, jus, pain frais, nourriture de
qualité. Il y a deux jours seulement, nous nous asseyions sur des
chaises en fer brut ; nos repas étaient des plus mauvais ; nous ne
voyions que les murs et les visages insupportables des bourreaux.
Aujourd’hui, nous voyons la création du Créateur : la nature, la mer,
les arbres ».
Une affaire gâche tout de même ce climat
apaisant. Les occupants israéliens n’ont accepté de le relâcher que vers
la bande de Gaza, loin de sa famille en Cisjordanie : « Ce n’est pas
trop grave, dit-il le sourire aux lèvres. Les miens viendront bientôt me
voir. Je les attends avec une grande impatience ; ils me manquent
énormément ».
L’unité nationale
Et en ce qui concerne les détenus encore
dans les prisons de l’occupation israélienne, il les trouve
satisfaits : « Ils sont très contents de la transaction, même si elle
n’a pu libérer tout le monde. Honte aux Arabes qui n’ont pu libérer un
des leurs enfermé dans les prisons israéliennes depuis 34 ans ; la
résistance palestinienne, cependant, a pu en libérer des centaines ! »
L’unité nationale est très importante pour
Abou Sarhan : « L’unité nationale est très nécessaire pour faire face à
l’arrogance sioniste, surtout à l’intérieur de ses prisons. Par
ailleurs, mettre la main sur les soldats (israéliens) reste le meilleur
moyen pour libérer tous les détenus palestiniens ».
Enfin, le captif détenu a appelé le monde
entier à réagir, à leur venir en aide, à les libérer, afin que tout le
monde ait les mains libres pour libérer la sainte mosquée d’Al-Aqsa de
ces injustes Sionistes.