[ 23/05/2011 - 21:13 ] |
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Gaza – CPI Dans la bande de Gaza, huit camps abritent des réfugiés palestiniens qui n’ont qu’un rêve : retourner dans leurs régions et sur leurs terres desquels ils ont été chassés sous la contrainte de la force. C’est par la force des armes qu’eux ou leurs pères ou leurs grands-pères, et dans des conditions plus que catastrophiques, ont été chassés. Les décennies passent et le rêve du retour ne cesse de s’agrandir, le rêve de respirer l’air de leurs villes et villages : Jaffa, Akka, Bir As-Sabaa, Asqalan, Asdoud. Et de voir leurs frères et sœurs. A l’époque de la Nakba (la catastrophe de 1948), la bande de Gaza a reçu un bon nombre de réfugiés palestiniens. Elle les a reçus dans ses villes et villages, dans ses mosquées et écoles, chez des parents ou des amis. Puis la plupart d’entre eux se sont installés dans des camps : Rafah, Khan Younes, Dir Al-Balah, Al-Maghazi, An-Nassirat, Al-Baridj, Al-Chatti, Djebalia, provisoirement, en attendant le retour. A Jaffa Dans le camp de Djebalia, le correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a rencontré Hadj Salah Abou Mustapha, un homme âgé qui avait vécu la Nakba (la catastrophe de 1948). Il n’avait que dix ans. « En aucun cas nous ne pensions que les Juifs pouvaient faire toutes ces tueries, tous ces crimes. Mais les Anglais nous ont trahis. Ils se sont retirés de partout afin de laisser le champ libre aux bandits sionistes pour nous tuer et faire main basse sur nos biens ; et c’est ce qui s’est réellement passé », dit-il. Abou Mustapha dit avec conviction : « Il est certain que nous retournerons à notre terre, la terre de Jaffa de laquelle les Sionistes nous ont privés ». La soif de voir Barir Pour sa part, Hadj Ibrahim Hamad, habitant du camp d’Al-Nassirat, dit que les bandits sionistes ont frappé son village de Barir avec leurs obus de façon inconsidérée : « Ils avaient l’intention de faire peur aux gens, de les chasser de leurs terres et leurs biens pour y faire main basse ». Hadj Ibrahim ne peut parler de son village perdu sans que les larmes ne coulent de ses yeux. Le retour à Hariba De son côté, Hadj Mustapha Ismaël Al-Ghol, du camp Al-Chatti, se rappelle de son village Hariba. Il était riche en orangers, en vignes, en fruits et légumes. Les Sionistes l’ont bombardé du ciel comme du sol, tandis que les villageois n’avaient pour se défendre que quelques fusils. Malgré son âge et ses maux, il espère voir son village avant de quitter ce bas monde. Il conjure ses enfants de ne pas oublier leur village, leur terre et leurs biens. Les documents existent Et Hadj Mohammed Harb Aqilan est originaire du village d’Al-Faloudja. Il dit qu’en dépit de tous les massacres et les souffrances faits par les Sionistes, il rêve de retourner dans son village : « Je conseille à mes enfants et leurs enfants de ne pas oublier la terre ». Il a pu aller dans son village d’Al-Faloudja à quatre reprises, en 1985 pour la dernière fois, avec un journaliste. Là-bas, il a fait ses prières, les larmes aux yeux : « J’aurais aimé y mourir… l’homme sans terre ne vaut rien du tout, n’a aucune valeur ; en tout cas, les documents de la terre existent et certainement, nous retournerons, avec la permission d’Allah (le Tout Puissant) ». |