Par Émile Khoury | 01/10/2010
Il est clair, aux yeux de nombre d'observateurs politiques, que la question de l'armement hors légalité, quelles qu'en soient la fonction et la destination, ne peut être réglée qu'une fois conclue une paix globale. D'autres pensent qu'un arrangement avec l'Iran sur son programme nucléaire suffirait, mais cela reste peu plausible.
En fait, le processus de paix se heurte toujours à de considérables entraves. En cause, le rejet iranien, efficace à travers le Hamas et le Hezbollah. Mais, tout d'abord, le radicalisme du gouvernement israélien dirigé par Netanyahu. Il a repris les constructions de colonisation, compromettant de la sorte fortement la poursuite de ses pourparlers directs avec l'Autorité palestinienne.
En fait, le processus de paix se heurte toujours à de considérables entraves. En cause, le rejet iranien, efficace à travers le Hamas et le Hezbollah. Mais, tout d'abord, le radicalisme du gouvernement israélien dirigé par Netanyahu. Il a repris les constructions de colonisation, compromettant de la sorte fortement la poursuite de ses pourparlers directs avec l'Autorité palestinienne.
Les Américains pourraient dès lors être tentés d'effectuer une percée de flanc. C'est-à-dire de réactiver le volet syrien, bien plus facile. Sur le plan territorial, les échanges datant de Rabin avaient presque tout réglé. Le Golan serait restitué en entier, et il ne restait plus que le différend sur la rive orientale du lac de Tibériade. Mais il n'y a pas que l'aspect géographique, il y a aussi la politique et la stratégie militaire. Il est désormais exigé de la Syrie qu'elle interdise le transit par son territoire de l'armement que l'Iran fournit au Hezbollah. Mais elle indique que même pour récupérer le plateau, elle s'y refuserait. Parce qu'elle ne veut pas tourner le dos à une résistance libanaise légitime. Et, surtout, parce qu'il n'est pas du tout question pour elle de rompre son alliance organique avec l'Iran. Une association qu'elle a jusque-là préservée soigneusement, en dépit de divergences plus ou moins accentuées sur l'Irak, sur les relations avec l'Arabie saoudite ou même sur le Liban. Or l'Iran précise qu'à la limite, et à la rigueur, il n'objecterait pas à un accord syro-israélien redonnant le Golan à la Syrie, mais à la stricte condition que l'on ne touche pas à l'armement du Hezbollah.
C'est la quadrature du cercle. Le Liban aussi, si on lui restitue Chebaa, ne peut pas donner en échange ce désarmement du Hezbollah qu'Israël exige. Il ne peut même pas, on le voit trop bien, placer cet arsenal sous contrôle de Yarzé, pour qu'à tout le moins il ne soit plus dirigé vers l'intérieur. De plus, il n'est pas en position de contrarier la Syrie et l'Iran, si tant est qu'il y songe.
Un ancien directeur du service oriental du Quai d'Orsay déclarait en 2009 : « Il est tout à fait illusoire, et vain, de rêver de séparer la Syrie de l'Iran », comme les Américains, les Israéliens et certains Occidentaux tentaient de le faire. Le diplomate français ajoutait : « L'alliance entre ces deux pays est d'ordre stratégique. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'elle ne se limite pas au domaine politique, ou encore économique, et l'influence iranienne se fait sentir en Syrie dans les comportements de société comme au niveau culturel. » Pour lui, la montée en puissance de Téhéran est telle, dans toute la région, qu'il ne serait pas vraiment faux de qualifier l'Iran d'autre puissance méditerranéenne.
Bien avant la reprise des négociations, ce spécialiste excluait la possibilité d'un arrangement substantiel entre les Israéliens et les Palestiniens. Il relevait que Netanyahu mettait toujours l'accent « sur une concorde économique permettant d'améliorer les conditions de vie des Palestiniens et de faciliter leurs déplacements. En laissant entendre que pour le reste, pour la paix, on verrait dans dix ou quinze ans ». Diviser pour régner : selon le diplomate français, Israël a délibérément attisé, sinon suscité, la césure palestinienne, en permettant au Hamas de disposer de la bande de Gaza, pour qu'il puisse tenir tête au Fateh. Et faire ainsi capoter les chances de paix.
Visitant Damas il y a quelques mois, le Premier ministre français, François Fillon, déclarait : « Le dossier de l'Iran est lié à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient. Cette paix passe maintenant par une phase de changement dans la position du gouvernement iranien. » Façon de rappeler que l'on priait la Syrie d'aider à ce changement. Mais la réponse, enregistrée après les incitations de Hillary Clinton, est venue que la Syrie édifie ses relations en fonction des intérêts de son peuple. Et réitère que sa relation avec l'Iran est aussi indéfectible que stratégique.
C'est la quadrature du cercle. Le Liban aussi, si on lui restitue Chebaa, ne peut pas donner en échange ce désarmement du Hezbollah qu'Israël exige. Il ne peut même pas, on le voit trop bien, placer cet arsenal sous contrôle de Yarzé, pour qu'à tout le moins il ne soit plus dirigé vers l'intérieur. De plus, il n'est pas en position de contrarier la Syrie et l'Iran, si tant est qu'il y songe.
Un ancien directeur du service oriental du Quai d'Orsay déclarait en 2009 : « Il est tout à fait illusoire, et vain, de rêver de séparer la Syrie de l'Iran », comme les Américains, les Israéliens et certains Occidentaux tentaient de le faire. Le diplomate français ajoutait : « L'alliance entre ces deux pays est d'ordre stratégique. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'elle ne se limite pas au domaine politique, ou encore économique, et l'influence iranienne se fait sentir en Syrie dans les comportements de société comme au niveau culturel. » Pour lui, la montée en puissance de Téhéran est telle, dans toute la région, qu'il ne serait pas vraiment faux de qualifier l'Iran d'autre puissance méditerranéenne.
Bien avant la reprise des négociations, ce spécialiste excluait la possibilité d'un arrangement substantiel entre les Israéliens et les Palestiniens. Il relevait que Netanyahu mettait toujours l'accent « sur une concorde économique permettant d'améliorer les conditions de vie des Palestiniens et de faciliter leurs déplacements. En laissant entendre que pour le reste, pour la paix, on verrait dans dix ou quinze ans ». Diviser pour régner : selon le diplomate français, Israël a délibérément attisé, sinon suscité, la césure palestinienne, en permettant au Hamas de disposer de la bande de Gaza, pour qu'il puisse tenir tête au Fateh. Et faire ainsi capoter les chances de paix.
Visitant Damas il y a quelques mois, le Premier ministre français, François Fillon, déclarait : « Le dossier de l'Iran est lié à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient. Cette paix passe maintenant par une phase de changement dans la position du gouvernement iranien. » Façon de rappeler que l'on priait la Syrie d'aider à ce changement. Mais la réponse, enregistrée après les incitations de Hillary Clinton, est venue que la Syrie édifie ses relations en fonction des intérêts de son peuple. Et réitère que sa relation avec l'Iran est aussi indéfectible que stratégique.