Par Addameer
“Sur le chemin [du centre de détention] les soldats se sont mis à me frapper avec un bâton. Ils m’ont menotté avec des menottes en fer, j’ai eu très mal. Ils m’ont aussi brûlé les mains avec des cigarettes”. – Emad Al-Ashhab
Date de naissance : 2 janvier 1993
Age au moment de l’arrestation : 17 ans
Date de l’arrestation : 21 février 2010
Lieu de résidence : Hébron
Lieu de détention : Prison Ofer, section 13
Adresse postale :
Ofer Prison
Givat Zeev, P.O. Box 3007
via Israel
Nombre d’ordres de détention administrative : Trois
Accusations : Aucune
ARRESTATION ET INTERROGATOIRE
Emad Al-Ashhab, 17 ans, a quitté sa maison familiale d’Hébron aux premières heures du 21 février 2010 pour accompagner son père à Al Khan Al-Ahmar, une zone bédouine entre les colonies israéliennes de Maale Adoumim and Kfar Adumim. Emad aide régulièrement son père, qui travaille dans une imprimerie israélienne, après avoir quitté l’école un an et demie avant son arrestation.
Vers 9h30, l’autobus transportant Emad et son père est arrivé au checkpoint Container, situé sur la route Wadi Nar, entre Bethléem et Ramallah. Les soldats israéliens en poste au checkpoint arrêtaient toutes les voitures ce matin-là, vérifiant les cartes d’identité et fouillant les véhicules. Quelques minutes après, ils ont demandé à Emad de descendre de l’autobus sans lui fournir la moindre explication, ils l’ont emmené dans une pièce de détention provisoire située au checkpoint. Le père d’Emad a attendu trois heures sans qu’on l’informe des raisons de la détention de son fils. Chaque fois qu’il essayait de demander comment son fils allait, les soldats ignoraient ses questions. Finalement, vers 12h30, il a décidé de quitter le checkpoint Container et de continuer vers son lieu de travail pour alerter un avocat pour les droits de l’homme de l’arrestation de son fils.
Emad a été gardé, sans nourriture ni eau, dans la pièce de détention provisoire du checkpoint Container jusqu’à 13h. Pendant tout ce temps, il n’a pas été autorisé à aller aux toilettes. On lui a dit d’attendre sur une chaise, pieds et mains liés. Vers 13h, Emad a été transféré à un autre endroit, sans qu’on lui dise où. Dans une déclaration sous serment remise à Addameer par l’avocat Anan Odeh, Emad raconte que pendant son transfert dans ce lieu non spécifié, les soldats israéliens ont couvert son visage d’un sac en laine et l’ont frappé à coups de bâton sur tout le corps, alors que ses mains et ses pieds étaient attachés. Les soldats lui ont aussi brûlé les mains avec des cigarettes tandis qu’ils resserraient les menottes autour de ses poignets. Depuis ce lieu non spécifié, Emad a été transféré dans un second centre de détention, toujours sans être informé du nom ou du lieu. Plus tard dans la soirée, il a été transféré une troisième fois, et vers 19h, il est arrivé au Centre de Détention et d’Interrogatoire d’Etzion, près de Bethléem. Là il a été autorisé à aller aux toilettes pour la première fois de la journée.
Emad a été détenu à Etzion pendant cinq jours ; pendant cette période, il a été emmené à la Base militaire d’Ofer, près de Ramallah, pour des interrogatoires. Des officiers du Service de Sécurité Israélien (Israeli Security Agency – ISA) l’ont interrogé sur ses appartenances politiques, mais Emad a nié tous les soupçons des enquêteurs. Selon les ordres militaires israéliens qui régissent le Territoire palestinien occupé, être membre d’une organisation – que ce soit un parti politique ou une organisation caritative – déclarée illégale par le commandement militaire israélien est un délit et est classé comme « activité terroriste hostile ».
A aucun moment du processus d’enquête Emad n’a été accompagné par un conseiller juridique ni par un parent, un droit que les autorités israéliennes nient systématiquement aux enfants palestiniens arrêtés en vertu des règles militaires. Le cinquième jour de son interrogatoire, Emad a reçu son premier ordre de détention administrative, l’information qu’il serait détenu sans accusation ni procès.
DETENTION ADMINISTRATIVE
Nombre de renouvellement de l’ordre : Deux
Nombre de jour de détention sans accusation ni procès : 164 à ce jour
Le premier ordre de détention administrative d’Emad a été établi pour une période de six mois. Lors de l’examen judiciaire de l’ordre, le juge du Tribunal miliaire des détenus administratifs de la Base militaire d’Ofer a confirmé l’ordre initial. Le conseil juridique d’Emad, l’avocat Anwar Abu Amer, a fait appel de la décision du juge. L’ordre de détention administrative a été ramené à deux mois et demi lors de l’audience d’appel. Cependant, le 6 mai 2010, jour de l’expiration du premier ordre, la détention administrative d’Emad a été renouvelée pour six mois supplémentaires. Lors de l’audience de révision judiciaire du deuxième ordre, elle a été réduite à une période de trois mois se terminant le 4 août 2010. L’avocat Abu Amer a par conséquent interjeté un deuxième appel, qui a été refusé. Quelques jours avant l’expiration du deuxième ordre, la détention administrative d’Emad a été à nouveau renouvelée. Pendant la révision judiciaire de l’ordre, le 4 août, le juge militaire a confirmé la détention administrative d’Emad pour une période de trois mois, fixant sa possible libération au 3 novembre 2010.
CONDITIONS DE DETENTION ET PREOCCUPATIONS SANITAIRES
Emad souffre d’une paralysie de Erb-Duchenne, affection partielle du bras provoqué par une blessure aux nerfs principaux du bras suite à une luxation de l’épaule à la naissance qui nécessite une rééducation continue. Lorsqu’il était plus jeune, Emad a suivi une thérapie à l’hôpital, mais avec le temps, sa mère en a pris la responsabilité et a même suivi une formation spéciale pour pouvoir lui masser le bras dès que nécessaire. Cette sorte de physiothérapie spécialisée ne peut pas être pratiquée à la clinique de la prison et Emad souffre de douleurs dans le bras résultant du manque de traitement.
Il n’y a pas de section spéciale pour les enfants détenus à la Prison Ofer. Pas plus qu’il n’y a une section spéciale pour les détenus administratifs, qui, selon le droit international et la loi israélienne, devraient être détenus séparément des prisonniers condamnés. Emad est actuellement détenu à la section 13 d’Ofer et partage une cellule avec des détenus adultes en attente de transfert et de prisonniers condamnés.
VISITES FAMILIALES
Pendant les trois premiers mois suivant son arrestation, Emad n’a reçu aucune visite d’un membre de sa famille. Cette situation n’est pas exceptionnelle, étant donné que les autorités israéliennes cherchent à isoler les prisonniers pendant la première période de détention et, pour cette raison, ne délivrent pas de permis de visite. Parce que l’utilisation de téléphone n’est pas non plus autorisée pour les détenus palestiniens « de sécurité », Emad n’a eu aucun contact avec le monde extérieur, à part les rencontres avec son avocat.
Après sa première période de trois mois en détention, Emad n’a pu voir son père, 52 ans, et sa mère, 44 ans, que deux fois car les visites familiales à Ofer ne sont autorisées qu’une fois par mois. En comparaison, les autres prisons israéliennes où sont détenus les prisonniers palestiniens autorisent des membres des familles à rendre visite à leurs détenus toutes les deux semaines. Au cours de la dernière visite, qui a eu lieu en juillet, Emad a pu voir également son plus jeune frère, Ahmad, 10 ans.
****
La détention administrative est une procédure qui permet à l’armée israélienne de détenir indéfiniment des prisonniers sur des preuves secrètes, sans charge ni procès. En Cisjordanie occupée, l’armée israélienne a l’autorisation d’émettre des ordres de détention administrative contre les civils palestiniens sur la base de l’Ordre militaire 1591. Cet ordre donne aux commandants militaires le pouvoir de détenir un individu pour des périodes allant jusqu’à six mois renouvelables, si ils ont « des fondements raisonnables de présumer que la sécurité du secteur ou la sécurité publique requièrent la détention. » Le jour de la date d’expiration, ou juste avant, l’ordre de détention est fréquemment renouvelé, processus qui peut se répéter indéfiniment.
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AGISSEZ MAINTENANT !
Voici comment vous pouvez aider Emad Al-Ashhab :
• Ecrivez-lui des lettres de soutien à son adresse postale
• Ecrivez au gouvernement israélien, aux autorités militaires et juridiques et exigez qu’Emad Al-Ashhab soit immédiatement libéré et que sa détention administrative ne soit pas renouvelée.
• Ecrivez à vos propres représentants élus et exhortez-les à faire pression sur Israël pour libérer Emad Al-Ashhab et de mettre fin à un système d’incarcération sans procès tellement injuste, arbitraire et cruel.
Pour plus d’informations sur la détention administrative et la Campagne d’Addameer pour mettre fin à la détention administrative, merci de visiter notre site.
Age au moment de l’arrestation : 17 ans
Date de l’arrestation : 21 février 2010
Lieu de résidence : Hébron
Lieu de détention : Prison Ofer, section 13
Adresse postale :
Ofer Prison
Givat Zeev, P.O. Box 3007
via Israel
Nombre d’ordres de détention administrative : Trois
Accusations : Aucune
ARRESTATION ET INTERROGATOIRE
Emad Al-Ashhab, 17 ans, a quitté sa maison familiale d’Hébron aux premières heures du 21 février 2010 pour accompagner son père à Al Khan Al-Ahmar, une zone bédouine entre les colonies israéliennes de Maale Adoumim and Kfar Adumim. Emad aide régulièrement son père, qui travaille dans une imprimerie israélienne, après avoir quitté l’école un an et demie avant son arrestation.
Vers 9h30, l’autobus transportant Emad et son père est arrivé au checkpoint Container, situé sur la route Wadi Nar, entre Bethléem et Ramallah. Les soldats israéliens en poste au checkpoint arrêtaient toutes les voitures ce matin-là, vérifiant les cartes d’identité et fouillant les véhicules. Quelques minutes après, ils ont demandé à Emad de descendre de l’autobus sans lui fournir la moindre explication, ils l’ont emmené dans une pièce de détention provisoire située au checkpoint. Le père d’Emad a attendu trois heures sans qu’on l’informe des raisons de la détention de son fils. Chaque fois qu’il essayait de demander comment son fils allait, les soldats ignoraient ses questions. Finalement, vers 12h30, il a décidé de quitter le checkpoint Container et de continuer vers son lieu de travail pour alerter un avocat pour les droits de l’homme de l’arrestation de son fils.
Emad a été gardé, sans nourriture ni eau, dans la pièce de détention provisoire du checkpoint Container jusqu’à 13h. Pendant tout ce temps, il n’a pas été autorisé à aller aux toilettes. On lui a dit d’attendre sur une chaise, pieds et mains liés. Vers 13h, Emad a été transféré à un autre endroit, sans qu’on lui dise où. Dans une déclaration sous serment remise à Addameer par l’avocat Anan Odeh, Emad raconte que pendant son transfert dans ce lieu non spécifié, les soldats israéliens ont couvert son visage d’un sac en laine et l’ont frappé à coups de bâton sur tout le corps, alors que ses mains et ses pieds étaient attachés. Les soldats lui ont aussi brûlé les mains avec des cigarettes tandis qu’ils resserraient les menottes autour de ses poignets. Depuis ce lieu non spécifié, Emad a été transféré dans un second centre de détention, toujours sans être informé du nom ou du lieu. Plus tard dans la soirée, il a été transféré une troisième fois, et vers 19h, il est arrivé au Centre de Détention et d’Interrogatoire d’Etzion, près de Bethléem. Là il a été autorisé à aller aux toilettes pour la première fois de la journée.
Emad a été détenu à Etzion pendant cinq jours ; pendant cette période, il a été emmené à la Base militaire d’Ofer, près de Ramallah, pour des interrogatoires. Des officiers du Service de Sécurité Israélien (Israeli Security Agency – ISA) l’ont interrogé sur ses appartenances politiques, mais Emad a nié tous les soupçons des enquêteurs. Selon les ordres militaires israéliens qui régissent le Territoire palestinien occupé, être membre d’une organisation – que ce soit un parti politique ou une organisation caritative – déclarée illégale par le commandement militaire israélien est un délit et est classé comme « activité terroriste hostile ».
A aucun moment du processus d’enquête Emad n’a été accompagné par un conseiller juridique ni par un parent, un droit que les autorités israéliennes nient systématiquement aux enfants palestiniens arrêtés en vertu des règles militaires. Le cinquième jour de son interrogatoire, Emad a reçu son premier ordre de détention administrative, l’information qu’il serait détenu sans accusation ni procès.
DETENTION ADMINISTRATIVE
Nombre de renouvellement de l’ordre : Deux
Nombre de jour de détention sans accusation ni procès : 164 à ce jour
Le premier ordre de détention administrative d’Emad a été établi pour une période de six mois. Lors de l’examen judiciaire de l’ordre, le juge du Tribunal miliaire des détenus administratifs de la Base militaire d’Ofer a confirmé l’ordre initial. Le conseil juridique d’Emad, l’avocat Anwar Abu Amer, a fait appel de la décision du juge. L’ordre de détention administrative a été ramené à deux mois et demi lors de l’audience d’appel. Cependant, le 6 mai 2010, jour de l’expiration du premier ordre, la détention administrative d’Emad a été renouvelée pour six mois supplémentaires. Lors de l’audience de révision judiciaire du deuxième ordre, elle a été réduite à une période de trois mois se terminant le 4 août 2010. L’avocat Abu Amer a par conséquent interjeté un deuxième appel, qui a été refusé. Quelques jours avant l’expiration du deuxième ordre, la détention administrative d’Emad a été à nouveau renouvelée. Pendant la révision judiciaire de l’ordre, le 4 août, le juge militaire a confirmé la détention administrative d’Emad pour une période de trois mois, fixant sa possible libération au 3 novembre 2010.
CONDITIONS DE DETENTION ET PREOCCUPATIONS SANITAIRES
Emad souffre d’une paralysie de Erb-Duchenne, affection partielle du bras provoqué par une blessure aux nerfs principaux du bras suite à une luxation de l’épaule à la naissance qui nécessite une rééducation continue. Lorsqu’il était plus jeune, Emad a suivi une thérapie à l’hôpital, mais avec le temps, sa mère en a pris la responsabilité et a même suivi une formation spéciale pour pouvoir lui masser le bras dès que nécessaire. Cette sorte de physiothérapie spécialisée ne peut pas être pratiquée à la clinique de la prison et Emad souffre de douleurs dans le bras résultant du manque de traitement.
Il n’y a pas de section spéciale pour les enfants détenus à la Prison Ofer. Pas plus qu’il n’y a une section spéciale pour les détenus administratifs, qui, selon le droit international et la loi israélienne, devraient être détenus séparément des prisonniers condamnés. Emad est actuellement détenu à la section 13 d’Ofer et partage une cellule avec des détenus adultes en attente de transfert et de prisonniers condamnés.
VISITES FAMILIALES
Pendant les trois premiers mois suivant son arrestation, Emad n’a reçu aucune visite d’un membre de sa famille. Cette situation n’est pas exceptionnelle, étant donné que les autorités israéliennes cherchent à isoler les prisonniers pendant la première période de détention et, pour cette raison, ne délivrent pas de permis de visite. Parce que l’utilisation de téléphone n’est pas non plus autorisée pour les détenus palestiniens « de sécurité », Emad n’a eu aucun contact avec le monde extérieur, à part les rencontres avec son avocat.
Après sa première période de trois mois en détention, Emad n’a pu voir son père, 52 ans, et sa mère, 44 ans, que deux fois car les visites familiales à Ofer ne sont autorisées qu’une fois par mois. En comparaison, les autres prisons israéliennes où sont détenus les prisonniers palestiniens autorisent des membres des familles à rendre visite à leurs détenus toutes les deux semaines. Au cours de la dernière visite, qui a eu lieu en juillet, Emad a pu voir également son plus jeune frère, Ahmad, 10 ans.
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La détention administrative est une procédure qui permet à l’armée israélienne de détenir indéfiniment des prisonniers sur des preuves secrètes, sans charge ni procès. En Cisjordanie occupée, l’armée israélienne a l’autorisation d’émettre des ordres de détention administrative contre les civils palestiniens sur la base de l’Ordre militaire 1591. Cet ordre donne aux commandants militaires le pouvoir de détenir un individu pour des périodes allant jusqu’à six mois renouvelables, si ils ont « des fondements raisonnables de présumer que la sécurité du secteur ou la sécurité publique requièrent la détention. » Le jour de la date d’expiration, ou juste avant, l’ordre de détention est fréquemment renouvelé, processus qui peut se répéter indéfiniment.
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AGISSEZ MAINTENANT !
Voici comment vous pouvez aider Emad Al-Ashhab :
• Ecrivez-lui des lettres de soutien à son adresse postale
• Ecrivez au gouvernement israélien, aux autorités militaires et juridiques et exigez qu’Emad Al-Ashhab soit immédiatement libéré et que sa détention administrative ne soit pas renouvelée.
• Ecrivez à vos propres représentants élus et exhortez-les à faire pression sur Israël pour libérer Emad Al-Ashhab et de mettre fin à un système d’incarcération sans procès tellement injuste, arbitraire et cruel.
Pour plus d’informations sur la détention administrative et la Campagne d’Addameer pour mettre fin à la détention administrative, merci de visiter notre site.