publié le samedi 3 juillet 2010.
vendredi 2 juillet 2010
Le 28 juin, des activistes polonais et israéliens se sont rencontrés sur les lieux de l’ancien Ghetto de Varsovie. A l’aide d’une bombe de peinture, ils ont écrit sur un mur "Libérer tous les ghettos", en hébreu, et "Liberté pour Gaza et la Palestine" en anglais.
Les inscriptions ont été peintes sur la façade d’un immeuble en ruine, en face des vestiges d’un mur qui servait de frontière séparant les rues de Varsovie du ghetto construit pour la population juive en 1940. Des drapeaux palestiniens ont été accrochés en haut du mur.
Ce fut la première action de ce type, menée sur le terrain de l’ancien Ghetto de Varsovie. Comme l’a dit Yonatan Shapira, ’refuznik’, ancien capitaine des forces aériennes israéliennes, qui refuse de servir dans l’armée et milite en faveur de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre l’Etat d’Israël) :
Ma famille est originaire en majorité de Pologne. Nombre de ses membres furent assassinés dans les camps d’extermination pendant l’Holocauste.
Quand je me promène au milieu des ruines du Ghetto de Varsovie, je ne peux pas arrêter de penser aux habitants de la Bande de Gaza, à une communauté de plus de 1,5 million de personnes, qui non seulement reste enfermée dans la plus grande prison du monde, mais est aussi systématiquement bombardée par des avions sans pilote et des hélicoptères pilotés par des hommes sous le commandement desquels je servais avant de refuser le service militaire en 2003.
Je pense aussi aux délégations des jeunes Israéliens qui viennent en Pologne pour connaître l’histoire de leur peuple, et qui sont soumis à un incessant processus de lavage de cerveaux militariste et nationaliste.
Peut-être un jour, quand ils regarderont ce que nous avons écrit sur ce mur, ils se rendront compte que l’oppression reste toujours une oppression, l’occupation reste toujours une occupation et les crimes contre l’humanité restent toujours des crimes contre l’humanité-qu’ils aient été commis ici à Varsovie ou dans la Bande de Gaza.
Selon Ewa Jasiewicz, militante de la Campagne Polonaise de Solidarité avec la Palestine et une des coordinatrices du Free Gaza Movement-et qui à ce titre avait participé au convoi humanitaire Flotille de la Liberté vers la Bande de Gaza, Yonatan aurait pu être pilote dans l’escadrille israélienne BlackHawk qui avait attaqué le bateau Mavi Marmara le 31 mai. Suite à cette attaque brutale, neuf personnes sont mortes : j’aurais pu être une de ces personnes.
En Pologne, il y a plein de murs et de ruines du Ghetto de Varsovie, des vestiges des camps d’extermination et des lieux de mémoire en hommage à ceux qui ont péri en défendant non seulement leur communauté, mais aussi en luttant contre le fascisme.
Les gens en Pologne doivent se réveiller, et se rendre compte que les occupations et les ghettos ne se sont pas terminés avec la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Cette stratégie et cette tactique de domination, de maintien du contrôle sur d’autres gens et d’appropriation de leur terre est mise en œuvre en permanence en Palestine et réalisée de manière conséquente par l’Etat d’Israël.
Notre obligation, c’est de libérer tous les ghettos, et de mettre fin à chaque occupation.
Malgré de nombreux appels, la Pologne poursuit sa coopération militaire avec Israël en ignorant l’obligation de respecter le droit international, d’arrêter le soutien à la ghettoïsation de la Cisjordanie et d’assurer la protection des populations civiles.
La Campagne Polonaise de Solidarité avec la Palestine, avec le mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), appelle a mettre fin à l’impunité israélienne, aux violations du droit international et des droits de l’homme par les autorités d’Israël.
Selon Ewa Jasiewicz, la Pologne ne peut plus continuer à être une sorte de ’green zone’, une zone de protection de la politique israélienne d’apartheid.
C’est sur nous tous que repose la responsabilité de mettre fin à l’occupation et à la ghettoïsation des habitants de Palestine.
Yonatan Shapira : Quand j’étais adolescent, on m’enseignait que toutes les horreurs qu’avait subies le peuple juif furent le résultat d’un accord tacite du reste du monde et de son manque de réaction. C’est pourquoi je ne peux plus garder le silence. Le peuple juif avait besoin de se libérer du ghetto. A présent, les Israéliens ont besoin de se libérer des crimes de guerre commis par le gouvernement d’Israël en leur nom ; de se libérer de leur rôle d’occupant.
Chacun de nous peut prendre part dans cette lutte globale pour la justice, et soutenir la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions à l’encontre de l’Etat d’Israël, en le faisant non seulement pour les Palestiniens mais aussi pour les Israéliens eux-mêmes.
Aneta Jerska
(publié le 29 juin 2010 par Aneta Jerska sur le site de la gauche indépendante polonaise www.lewica.pl ; traduction française Roman Dębski)
http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=956Les inscriptions ont été peintes sur la façade d’un immeuble en ruine, en face des vestiges d’un mur qui servait de frontière séparant les rues de Varsovie du ghetto construit pour la population juive en 1940. Des drapeaux palestiniens ont été accrochés en haut du mur.
Ce fut la première action de ce type, menée sur le terrain de l’ancien Ghetto de Varsovie. Comme l’a dit Yonatan Shapira, ’refuznik’, ancien capitaine des forces aériennes israéliennes, qui refuse de servir dans l’armée et milite en faveur de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre l’Etat d’Israël) :
Ma famille est originaire en majorité de Pologne. Nombre de ses membres furent assassinés dans les camps d’extermination pendant l’Holocauste.
Quand je me promène au milieu des ruines du Ghetto de Varsovie, je ne peux pas arrêter de penser aux habitants de la Bande de Gaza, à une communauté de plus de 1,5 million de personnes, qui non seulement reste enfermée dans la plus grande prison du monde, mais est aussi systématiquement bombardée par des avions sans pilote et des hélicoptères pilotés par des hommes sous le commandement desquels je servais avant de refuser le service militaire en 2003.
Je pense aussi aux délégations des jeunes Israéliens qui viennent en Pologne pour connaître l’histoire de leur peuple, et qui sont soumis à un incessant processus de lavage de cerveaux militariste et nationaliste.
Peut-être un jour, quand ils regarderont ce que nous avons écrit sur ce mur, ils se rendront compte que l’oppression reste toujours une oppression, l’occupation reste toujours une occupation et les crimes contre l’humanité restent toujours des crimes contre l’humanité-qu’ils aient été commis ici à Varsovie ou dans la Bande de Gaza.
Selon Ewa Jasiewicz, militante de la Campagne Polonaise de Solidarité avec la Palestine et une des coordinatrices du Free Gaza Movement-et qui à ce titre avait participé au convoi humanitaire Flotille de la Liberté vers la Bande de Gaza, Yonatan aurait pu être pilote dans l’escadrille israélienne BlackHawk qui avait attaqué le bateau Mavi Marmara le 31 mai. Suite à cette attaque brutale, neuf personnes sont mortes : j’aurais pu être une de ces personnes.
En Pologne, il y a plein de murs et de ruines du Ghetto de Varsovie, des vestiges des camps d’extermination et des lieux de mémoire en hommage à ceux qui ont péri en défendant non seulement leur communauté, mais aussi en luttant contre le fascisme.
Les gens en Pologne doivent se réveiller, et se rendre compte que les occupations et les ghettos ne se sont pas terminés avec la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Cette stratégie et cette tactique de domination, de maintien du contrôle sur d’autres gens et d’appropriation de leur terre est mise en œuvre en permanence en Palestine et réalisée de manière conséquente par l’Etat d’Israël.
Notre obligation, c’est de libérer tous les ghettos, et de mettre fin à chaque occupation.
Malgré de nombreux appels, la Pologne poursuit sa coopération militaire avec Israël en ignorant l’obligation de respecter le droit international, d’arrêter le soutien à la ghettoïsation de la Cisjordanie et d’assurer la protection des populations civiles.
La Campagne Polonaise de Solidarité avec la Palestine, avec le mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), appelle a mettre fin à l’impunité israélienne, aux violations du droit international et des droits de l’homme par les autorités d’Israël.
Selon Ewa Jasiewicz, la Pologne ne peut plus continuer à être une sorte de ’green zone’, une zone de protection de la politique israélienne d’apartheid.
C’est sur nous tous que repose la responsabilité de mettre fin à l’occupation et à la ghettoïsation des habitants de Palestine.
Yonatan Shapira : Quand j’étais adolescent, on m’enseignait que toutes les horreurs qu’avait subies le peuple juif furent le résultat d’un accord tacite du reste du monde et de son manque de réaction. C’est pourquoi je ne peux plus garder le silence. Le peuple juif avait besoin de se libérer du ghetto. A présent, les Israéliens ont besoin de se libérer des crimes de guerre commis par le gouvernement d’Israël en leur nom ; de se libérer de leur rôle d’occupant.
Chacun de nous peut prendre part dans cette lutte globale pour la justice, et soutenir la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions à l’encontre de l’Etat d’Israël, en le faisant non seulement pour les Palestiniens mais aussi pour les Israéliens eux-mêmes.
Aneta Jerska
(publié le 29 juin 2010 par Aneta Jerska sur le site de la gauche indépendante polonaise www.lewica.pl ; traduction française Roman Dębski)
http://www.eutopic.lautre.net/coordination/spip.php?article5646
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