Jérusalem - 03-07-2010 |
Quelques jours avant sa visite prévue le 7 juillet à Washington, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu semble vouloir contrecarrer les efforts américains pour faire avancer les discussions indirectes entre Israël et l’Autorité palestinienne (AP). Cette semaine, un organisme du gouvernement israélien a approuvé « un plan directeur sans précédent » pour une expansion tous azimuts des colonies juives qui aurait pour effet de « décapiter » - pour reprendre le mot d’un responsable palestinien – l’identité arabe de Jérusalem Est.
L'horreur de la destruction des maisons. Ici à Silwan, le 2 mars 2009
Le projet verrait la construction de dizaines de milliers d’appartements réservés aux juifs à Jérusalem-Est sur des terrains appartenant aux Palestiniens.
Le Conseil municipal de Jérusalem, contrôlé par des radicaux juifs fanatiques qui prônent le nettoyage ethnique des non-juifs dans la ville, essaie de faire appliquer le plan avec un feu vert discernable du gouvernement.
En substance, le plan ne laisserait aucune place à l’expansion future des Arabes à Jérusalem, puisque virtuellement tout l’espace libre restant, ou « espaces verts », serait utilisé pour « le développement juif ».
Les 270.000 habitants arabes de Jérusalem Est sont déjà confinés à seulement 13% de leur ville, alors que plus de 85% ont été saisis par les autorités juives depuis 1967, lorsqu’Israël a occupé Jérusalem Est et le reste de la Cisjordanie.
Selon des responsables palestiniens, le plan – s’il se réalisait – constituerait un tournant dans le conflit israélo-palestinien et conduirait certainement à un effondrement potentiellement violent du fragile et incertain processus de paix.
« Je ne crois pas que le processus de paix résiste à ce plan d’extension de la colonisation juive à Jérusalem. En fait, l’objectif principal de ce plan est de tuer tout ce qui reste d’espoir de paix, » dit Ghassan Al-Khatib, porte-parole de l’AP à Ramallah. « C’est plus qu’une provocation. C’est de fait une décapitation du processus de paix. »
Le Président de l’AP Mahmoud Abbas a dit à des journalistes à Ramallah le 29 juin que « nous n’avons rien entendu d’Israël qui nous encourage à continuer à négocier. » « Nous verrons ce que George Mitchell (l’envoyé spécial des Nations-Unies) emmène avec lui. S’il a des réponses positives de la part des Israéliens, alors nous pourrions accepter des pourparlers directs. Mais nous n’avons rien entendu venant de lui qui nous encourage à continuer à négocier. »
Mitchell est arrivé à Ramallah le jeudi 1er juillet, et les derniers projets d’expansion de la colonisation israélienne devraient être en tête de l’ordre du jour des discussions avec Abbas. Depuis qu’il est entré en fonction, Mitchell a visité la région 18 fois, sans aboutir à aucun progrès réel.
Les responsables israéliens, dont Netanyahu, se sont soigneusement gardés de donner des détails sur le plan. Leur réticence semble motivée par le désir de ne pas gâcher la visite prochaine de Netanyahu à Washington.
Les médias israéliens ont rapporté que l’administration Obama est déçue par la lenteur du processus de paix, en particulier les pourparlers de proximité Israël/AP. Washington exhorte les deux parties à passer à des pourparlers directs, bien que rien ne suggère que passer à des pourparlers directs fasse une différence.
Netanyahu lui aussi a demandé à l’AP de s’engager dans des discussions directes. Cependant, il est entendu que c’est une posture destinée à donner l’impression fausse que ce sont les Palestiniens qui empêchent des progrès vers la paix. Le Premier ministre israélien peut aussi avoir en tête de détourner l’attention pour étendre considérablement les colonies juives après l’expiration, en septembre prochain, d’un moratoire largement hypocrite sur l’expansion des colonies adopté sous la pression des Etats-Unis au début de cette année.
D’un autre côté, Netanyahu semble convaincu que l’administration Obama est surtout un tigre de papier et que le puissant lobby juif américain sera capable de contrer le président dans toute confrontation sur Israël. Les calculs de Netanyahu à cet égard ne semblent pas déconnectés de la réalité. De nombreux sénateurs et congressistes, des deux partis, ont déjà censuré le président pour « exercer trop de pressions sur Israël. »
Pour exemple de l’excessive confiance d’Israël, cette semaine, le gouvernement israélien a approuvé un plan de démolition de 22 maisons arabes dans le quartier de Silwan, à Jérusalem Est, démolitions qui font partie d’un projet plus vaste de destruction des maisons arabes dans un quartier arabe densément peuplé. Israël dit qu’il veut construire dans le secteur un parc talmudique et autres attractions touristiques, pour le rendre plus « attractif ».
Les Palestiniens de Jérusalem-Est, déjà exaspérés par les efforts israéliens incessants de réduire leurs horizons, menacent d’un soulèvement général. « Je pense que les Israéliens nous poussent dans une situation où nous n’avons plus rien à perdre, » dit H. Abu Saoud, résident de longue date de la ville. « Israël pousse les Jérusalémites à la violence. Que feriez-vous si vous faisiez face, quotidiennement, à des persécutions systématiques ? »
L'horreur de la destruction des maisons. Ici à Silwan, le 2 mars 2009
Le projet verrait la construction de dizaines de milliers d’appartements réservés aux juifs à Jérusalem-Est sur des terrains appartenant aux Palestiniens.
Le Conseil municipal de Jérusalem, contrôlé par des radicaux juifs fanatiques qui prônent le nettoyage ethnique des non-juifs dans la ville, essaie de faire appliquer le plan avec un feu vert discernable du gouvernement.
En substance, le plan ne laisserait aucune place à l’expansion future des Arabes à Jérusalem, puisque virtuellement tout l’espace libre restant, ou « espaces verts », serait utilisé pour « le développement juif ».
Les 270.000 habitants arabes de Jérusalem Est sont déjà confinés à seulement 13% de leur ville, alors que plus de 85% ont été saisis par les autorités juives depuis 1967, lorsqu’Israël a occupé Jérusalem Est et le reste de la Cisjordanie.
Selon des responsables palestiniens, le plan – s’il se réalisait – constituerait un tournant dans le conflit israélo-palestinien et conduirait certainement à un effondrement potentiellement violent du fragile et incertain processus de paix.
« Je ne crois pas que le processus de paix résiste à ce plan d’extension de la colonisation juive à Jérusalem. En fait, l’objectif principal de ce plan est de tuer tout ce qui reste d’espoir de paix, » dit Ghassan Al-Khatib, porte-parole de l’AP à Ramallah. « C’est plus qu’une provocation. C’est de fait une décapitation du processus de paix. »
Le Président de l’AP Mahmoud Abbas a dit à des journalistes à Ramallah le 29 juin que « nous n’avons rien entendu d’Israël qui nous encourage à continuer à négocier. » « Nous verrons ce que George Mitchell (l’envoyé spécial des Nations-Unies) emmène avec lui. S’il a des réponses positives de la part des Israéliens, alors nous pourrions accepter des pourparlers directs. Mais nous n’avons rien entendu venant de lui qui nous encourage à continuer à négocier. »
Mitchell est arrivé à Ramallah le jeudi 1er juillet, et les derniers projets d’expansion de la colonisation israélienne devraient être en tête de l’ordre du jour des discussions avec Abbas. Depuis qu’il est entré en fonction, Mitchell a visité la région 18 fois, sans aboutir à aucun progrès réel.
Les responsables israéliens, dont Netanyahu, se sont soigneusement gardés de donner des détails sur le plan. Leur réticence semble motivée par le désir de ne pas gâcher la visite prochaine de Netanyahu à Washington.
Les médias israéliens ont rapporté que l’administration Obama est déçue par la lenteur du processus de paix, en particulier les pourparlers de proximité Israël/AP. Washington exhorte les deux parties à passer à des pourparlers directs, bien que rien ne suggère que passer à des pourparlers directs fasse une différence.
Netanyahu lui aussi a demandé à l’AP de s’engager dans des discussions directes. Cependant, il est entendu que c’est une posture destinée à donner l’impression fausse que ce sont les Palestiniens qui empêchent des progrès vers la paix. Le Premier ministre israélien peut aussi avoir en tête de détourner l’attention pour étendre considérablement les colonies juives après l’expiration, en septembre prochain, d’un moratoire largement hypocrite sur l’expansion des colonies adopté sous la pression des Etats-Unis au début de cette année.
D’un autre côté, Netanyahu semble convaincu que l’administration Obama est surtout un tigre de papier et que le puissant lobby juif américain sera capable de contrer le président dans toute confrontation sur Israël. Les calculs de Netanyahu à cet égard ne semblent pas déconnectés de la réalité. De nombreux sénateurs et congressistes, des deux partis, ont déjà censuré le président pour « exercer trop de pressions sur Israël. »
Pour exemple de l’excessive confiance d’Israël, cette semaine, le gouvernement israélien a approuvé un plan de démolition de 22 maisons arabes dans le quartier de Silwan, à Jérusalem Est, démolitions qui font partie d’un projet plus vaste de destruction des maisons arabes dans un quartier arabe densément peuplé. Israël dit qu’il veut construire dans le secteur un parc talmudique et autres attractions touristiques, pour le rendre plus « attractif ».
Les Palestiniens de Jérusalem-Est, déjà exaspérés par les efforts israéliens incessants de réduire leurs horizons, menacent d’un soulèvement général. « Je pense que les Israéliens nous poussent dans une situation où nous n’avons plus rien à perdre, » dit H. Abu Saoud, résident de longue date de la ville. « Israël pousse les Jérusalémites à la violence. Que feriez-vous si vous faisiez face, quotidiennement, à des persécutions systématiques ? »