mardi 20 avril 2010

Un livre israélien raconte l’échec sioniste à assujettir les Palestiniens de 48

[ 20/04/2010 - 05:19 ]
Palestine – CPI

Un livre israélien vient de lever le voile sur un échec cuisant israélien d’assujettissement des Palestiniens de 48 (un nom donné aux Palestiniens qui sont restés en "Israël" et devenus ses citoyens lors de sa création en 1948). Les Israéliens n’ont par réussi à les assujettir, ainsi que leurs familles, en dépit de tout l’argent dépensé depuis la création d’"Israël".
Une nouvelle étude sous le titre "Les bons Arabes" faite par Dr. Halil Cohen, de l’Université Hébraïque, traite les relations complexes reliant les services d’enseignements israéliens et les Palestiniens de 48. Le nombre de ceux-ci constituait 15% des habitants d’"Israël", 18% actuellement.
Se basant sur des documents jusqu’aujourd’hui secrets de l’archive des services de renseignements israéliens, l’étude jette la lumière sur le parcours politique et social de ces Palestiniens sous le régime militaire allant de 1948 à 1966.
Les bons Arabes
Le livre utilise la notion de bons Arabes pour désigner les Palestiniens qui avaient préféré s’intégrer à l’Etat hébreu, ne pas l’affronter. Choisissant de vivre de cette manière, ils ont cru assurer leur existence et leurs droits civiques. Mais le livre détaille beaucoup d’histoires montrant qu’"Israël" leur a tourné le dos, malgré leurs services et leur coopération. Leurs terres ont été confisquées. Ils ont été interdits de retourner à leurs villages. Leurs besoins de la vie quotidienne n’ont pas été assurés.
L’Etat a eu recours à beaucoup de moyens inhumains, ajoute le livre, pour posséder l’esprit des Palestiniens et pour les maîtriser politiquement et dans le domaine de la sécurité. On engage certains d’eux comme des agents qui coopèrent avec eux (contre leurs semblables). On appelle ceux-là les bons Arabes.
Toutefois, les archives confirment la force de la génération 48 dans l’affrontement de l’Etat et de ses agissements, souligne Cohen, même dans le domaine de la littérature, le roman et la poésie, malgré le contrôle strict ; les poètes nationaux, dont Mahmoud Darwich et Samih Al-Qasim, sont souvent persécutés.
Le livre bien détaillé parle du rôle du parti communiste israélien qui était le nerf de la libération nationale après de la Nakba (la catastrophe de 1948). Après cette date, il y a eu un affrontement entre le mouvement national et "Israël" sur l’identité des Palestiniens de 48. "Israël" a voulu rendre silencieuse la version arabe en ce qui concerne la guerre de 1948.
Bûcherons et serveurs !
Les services de renseignements font tout, dit le livre avec beaucoup de détails, pour empêcher le développement des institutions et des autorités locales, même des équipes sportives, des clubs culturels. Ils travaillent pour que les Palestiniens de 48 n’atteignent pas les études supérieures, afin que « les Palestiniens restent bûcherons et distributeurs d’eau ».
Le livre publie beaucoup de documents officieux exposant des décisions et des plans israéliens destinés à mettre en miettes les Palestiniens de 48 et à semer la zizanie entre leurs membres. Ils les rendent prisonniers de plus simples de leurs besoins quotidiens dont le déplacement de Nassera à Haïfa ; ils devaient marquer une distance avec le courant national et coopérer avec "Israël".
Et les Druzes arabes n’ont pas facilement accepté le service militaire, ni volontaire ni obligatoire, précise le livre. Dans les années cinquante, les villages druzes ont connu de violents affrontements. Les habitants druzes des villages de la région d’Al-Jalil n’étaient pas chassés de leurs villages car ils n’avaient pas résisté et qu’ils s’étaient rendus sans combat, prétend le livre.
L’affrontement ouvert entre "Israël" et les Palestiniens de 48 n’est pas encore terminé, résume le livre. Ces Palestiniens sont restés avec leurs idées nationales et c’est la faute d’"Israël", qui ne leur donne pas les vrais moyens de s’intégrer, pour la simple raison qu’ils sont Arabes, conclut l’auteur.
Les Palestiniens vivant au Liban, en Syrie et en Jordanie gardent toujours leur identité. La Nakba n’est pas seulement un anniversaire historique, mais aussi une réalité de vie quotidienne : les Israéliens continuent leur discrimination, leur vol de territoires et l’imposition de noms hébreux.
Article écrit par Wadi’ Awada et paru sur aljazeera.net, le 11 avril 2010
Traduit et résumé par le Centre Palestinien d’Information (CPI)