L’organisation de l’AIPAC (American Israël Public Affairs Committee), l’un des plus forts groupes de pression sioniste aux Etats-Unis, partisan du Likoud israélien, a commencé sa campagne. Cette campagne vise à contraindre le président américain, Barack Obama, à revenir sur sa décision qui conditionne le gel du projet colonialiste à Jérusalem-Est pour reprendre des négociations indirectes entre les Palestiniens et les Israéliens autour des questions du statut final et pour alléger les pressions sur le premier ministre Benyamin Netanyahu. Cela afin de préserver sa coalition au pouvoir qui regroupe l’extrême droite israélienne et qui considère Jérusalem-Est comme partie de la capitale éternelle d’Israël.
Les dirigeants de l’Aipac ne nient pas que la campagne a deux principaux objectifs pour encercler le président américain. Le premier est d’opérer une division au sein de l’administration américaine en comptant sur des personnes connues pour leur alignement total sur les positions israéliennes comme Denis Roth, ex-envoyé de l’administration de Bill Clinton au Moyen-Orient accusé par le président palestinien Yasser Arafat de travailler pour Israël aux dépens de l’intérêt des Palestiniens. Le deuxième objectif est de mobiliser le plus grand nombre de membres du Congrès américain parmi les partis démocratique et républicain. Cela, afin de barrer la route au président américain s’il décide d’adopter une mesure pratique contre le gouvernement du Likoud, comme arrêter les garanties des crédits de colonisation, comme l’a fait l’ex-secrétaire d’Etat James Becker sous le mandat de Bush père.
Selon le plan d’Aipac, il s’agit aussi d’obliger l’administration américaine à éviter tout différend public entre les deux alliés, les Etats-Unis et Israël, autour de toutes les questions relatives au Moyen-Orient et d’œuvrer à régler ces problèmes de manière secrète à travers une entente directe. Il s’agit aussi d’interdire à l’administration américaine de surprendre le gouvernement israélien par des positions ou des mesures relatives au processus de paix, de sorte que les deux parties se mettent d’accord à l’avance. Ce qui signifie la complicité des deux parties aux dépens des intérêts des Palestiniens. Ceci signifie aussi obliger Washington à ne présenter aucune suggestion comprenant un cadre global de règlement ou des fondements et principes de règlement, et tout laisser aux négociations des deux parties palestinienne et israélienne sans aucune intervention américaine. En d’autres termes, l’Aipac veut obliger Obama à renoncer à tous ses plans pour le règlement de la crise du Moyen-Orient et permettre ainsi à Israël d’imposer le fait accompli et d’étendre la protection américaine non seulement à la sécurité d’Israël, mais à ses avidités colonialistes.