Par Eva Bartlett
Ce fut une violence absurde, aveugle, gratuite contre les fermiers et leurs espérances. Le bulldozer a écrasé les cultures de haricots et d’oignons, roulant en zigzag à travers champs. Des pans de terre ont été détruits par les lames des bulldozers de l’armée, à l’aveuglette : le blé qui, s’il n’est pas passé au bulldozer, fera un mètre de haut lorsqu’il sera mûr, a été épargné, mais les haricots et les oignons qui étaient à hauteur de mollet, ont été fauchés, pas totalement, mais de façon si insultante.
La centaine d’oliviers qui avait échappé au massacre israélien de Gaza pendant l’hiver 2008-2009 et avant et après les invasions militaires sont partis cette fois sous les roues des quatre bulldozers et des 3 chars.
Les chenilles ont craché la terre en lourdes mottes, qui ne pourront pas être retravaillées cette année, qui seront difficiles à aplanir l’an prochain dans ce secteur (proche, mais pourtant en dehors des 300 mètres de zone interdite imposée par Israël, la « zone tampon ») où les tracteurs craignent d’aller et qu’ils quittent au premier tir des forces d’occupation.
Abu Taima est catastrophé, abattu, aujourd’hui. Toujours digne, dans son costume gris, toujours droit et glorifiant la terre… mais pâle, ça l’a rendu malade, dit-il, d’imaginer et finalement de voir la destruction de sa terre.
Nous avons commencé notre triste marche, constatant les effets des engins militaires sur une terre fraîchement labourée et semée. Encore d’autres tuyaux d’irrigation écrasés et sectionnés, rares et chers dans une Bande sous siège total depuis 1.000 jours (depuis juin 2007, bien qu’en fait le siège ait commencé à l’élection du Hamas. La journaliste israélienne Amira Hass dit que le siège a débuté peu de temps après les accords de "paix" d’Oslo).
Nous trébuchons sur les monticules de terre sculptés par les chenilles des chars. Nous voyons le « sabre », ce cactus résilient qui pousse au bord des routes et reparaît après chaque invasion, et qui met des années à recouvrer son ancienne gloire et à redonner des fruits. Il gît, aplati, écrasé entre les traces des chenilles du bulldozer. Il fera peut-être un bon combustible, mais c'est le long des routes qu'il prend toute sa valeur, vigoureux, accueillant les petits oiseaux qui voltigent au-dessus de lui, chantant la vie dans les endroits les plus improbables : le cactus lui-même et les régions frontalières de Gaza sous occupation.
Nous voyons la terre brûlée au milieu des lentilles et des haricots, les spirales des traces des chenilles du bulldozer serpentant au milieu des champs d’oignons attaqués.
« Cinquante dunams de terre détruits, » dit Abu Nasser Abu Taima. Le PCHR confirme.Nous trébuchons sur les monticules de terre sculptés par les chenilles des chars. Nous voyons le « sabre », ce cactus résilient qui pousse au bord des routes et reparaît après chaque invasion, et qui met des années à recouvrer son ancienne gloire et à redonner des fruits. Il gît, aplati, écrasé entre les traces des chenilles du bulldozer. Il fera peut-être un bon combustible, mais c'est le long des routes qu'il prend toute sa valeur, vigoureux, accueillant les petits oiseaux qui voltigent au-dessus de lui, chantant la vie dans les endroits les plus improbables : le cactus lui-même et les régions frontalières de Gaza sous occupation.
Nous voyons la terre brûlée au milieu des lentilles et des haricots, les spirales des traces des chenilles du bulldozer serpentant au milieu des champs d’oignons attaqués.
Voir ici les photos de la barbarie sioniste en action.http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13541&type=temoignage&lesujet=Nettoyage%20ethnique