Israël examine la possibilité de ne pas reconduire le mandat de la force multinationale (TIPH) déployée à Hébron depuis la signature en 1997 des accords intérimaires entre Israël et l’OLP. Le mandat de cette force, composée de représentants de six pays, est renouvelé tous les six mois et doit l’être à la fin du mois de janvier. Ce n’est pas la première fois qu’Israël envisage de ne pas le prolonger.
Le vice ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, s’est rendu hier a Hébron pour « tâter le terrain », sur l’ordre direct du ministre, Avigdor Liberman. M. Ayalon a confirmé hier qu’il était effectivement envisagé de ne pas reconduire le mandat de la force multinationale. « Ils outrepassent leurs compétences », a-t-il indiqué au Maariv. « Ils rapportent les atteintes faites aux Palestiniens mais pas celles commises dans le sens inverse », a-t-il ajouté.
« Le fait que cette force porte souvent plainte contre les soldats de Tsahal et qu’elle serve d’appui à de nombreuses organisations internationales qui s’emploient à déposer des plaintes contre Israël et contre Tsahal joue un rôle dans la volonté israélienne de mettre fin à son mandat », a confié hier au Maariv un responsable militaire versé dans cette affaire.
La fin du mandat de la force multilatérale risque de provoquer un tourbillon international. En effet, la période choisie, alors que des efforts sont faits pour relancer le processus de paix, est particulièrement problématique. A cela il faut ajouter la question de la composition de cette force qui est constituée de représentants des pays suivants : la Suède, la Norvège, la Turquie, la Suisse, le Danemark et l’Italie. Or, à l’exception de cette dernière, tous ces autres pays ont vu dernièrement leurs relations avec Israël se dégrader. C’est pourquoi on estime que MM. Liberman et Ayalon voient dans la non-reconduction du mandat une occasion de s’en prendre à la Suède et à la Norvège, qui sont considérées ces derniers temps comme les deux pays européens les plus radicaux dans leur attitude négative envers Israël. La question turque est encore plus sensible, et on se rappelle notamment des propos récents d’Avigdor Liberman, selon lesquels la Turquie ne doit plus jouer le rôle de médiatrice entre Israël et la Syrie.
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