mercredi 1er juillet 2009 - 09h:10
Mostapha Sami
Tout ce qui vient, autant du côté américain que du côté israélien concernant le désastre palestinien, ne prête pas à l’optimisme. Les Arabes se font de grandes illusions en pensant que Barack Obama est capable de faire des miracles et de changer la direction de la politique américaine, et en pensant que la voie menant à l’instauration de l’Etat palestinien est maintenant pavée de roses.
C’est ainsi que le magicien Obama va recourir à ses talents pour faire pression sur Israël en ce qui concerne la construction des colonies, et le gouvernement d’extrême droite dirigé par Netanyahu va réagir positivement et annoncer son approbation de créer l’Etat palestinien. Or, la vérité est qu’Israël a planté de nouvelles mines sur la voie de la paix, et Washington n’est pas du tout prêt à éliminer les mines israéliennes et à purifier les terres arabes. Le président américain, malgré ses bonnes intentions et bien qu’il croie au droit des Palestiniens à créer leur Etat, n’est pas capable d’imposer à Israël sa vision, alors que les relations entre les deux pays sont très solides.
De plus, la faiblesse arabe et la division palestinienne ont encouragé Israël à aller de plus en plus loin dans ses comportements racistes et dans la liquidation des Palestiniens. La guerre déclenchée l’hiver dernier contre la bande de Gaza prouve à quel point les Israéliens ne prennent nullement en considération ni la réaction des Arabes ni le droit international. Et les menaces arabes d’interrompre les négociations de paix sont la dernière chose qui peut préoccuper Israël.
Aujourd’hui, le gouvernement de Netanyahu défie l’Administration américaine. Et Avigdor Lieberman, ministre israélien des Affaires étrangères, a annoncé il y a quelques jours son refus de geler la construction des colonies sur les territoires arabes occupés.
D’un autre côté, les rapports de l’Onu et d’autres organisations internationales ont approuvé les déclarations faites par l’ex-président américain Carter, selon lesquelles la ville de Gaza sous blocus israélien s’est transformée en pire camp de concentration et que les Palestiniens sont exposés à la mort de faim et de soif.
Cela alors qu’Israël n’a pas entrepris un seul pas pour alléger le blocus, et les Américains qui appellent les Palestiniens à faire plus de concessions n’ont annoncé aucune procédure ou sanction contre Israël s’il continue à imposer le blocus sur Gaza.
Quelques heures avant le discours adressé par Obama aux musulmans, le 4 juin dernier au Caire, celui-ci a déclaré aux journalistes qui l’accompagnaient que le dialogue américano-palestinien nécessitait une certaine honnêteté et que pour être un ami fidèle il fallait être honnête.
Il semble qu’Obama n’a pas bien lu l’histoire du conflit palestino-israélien, sinon il aurait su que les dirigeants d’Israël n’ont jamais été honnêtes dans leurs relations avec les Arabes depuis la naissance d’Israël et jusqu’aujourd’hui.
Al-Ahram/hebdo - Semaine du 1 au 7 juillet 2009, numéro 773 (Opinion)