jeudi 2 juillet 2009

Barak : La priorité, c’est la paix régionale, pas les colonies


02/07/2009

PROCHE-ORIENT Le ministre israélien de la Défense relativise les divergences de vue avec Washington.

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a estimé hier que la normalisation des relations d'Israël avec les pays arabes, dans le cadre d'un accord de paix régional, était plus importante que le débat sur la question du gel des expansions de colonies en Cisjordanie.
Au lendemain de sa visite à New York où il a rencontré l'émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, Ehud Barak a tenu à minimiser les divergences de vue avec les États-Unis sur la question des colonies juives. « Je pense que nous nous approchons (...) d'une compréhension commune avec les États-Unis selon laquelle l'aspect principal, qui permettra de faire aboutir les efforts (de paix), réside dans l'obtention d'un accord régional plus large », a déclaré M. Barak à Radio Israël. Dans un communiqué commun publié à l'issue de leur entretien, Ehud Barak et George Mitchell ont déclaré avoir notamment discuté des efforts à fournir en vue d'une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes. « Il est clair que si une initiative débute pour un accord régional exhaustif qui inclut d'autres pays arabes (...) la question des colonies, sans cesser d'être importante, sera remise à sa juste valeur », a ajouté M. Barak sur Radio Israël. « En ce qui concerne les colonies, Israël évalue ce qu'il faut faire », a-t-il ajouté, précisant qu'il était opposé à un gel permanent des constructions dans les enclaves importantes que l'État hébreu envisage de conserver dans le cadre d'un futur accord avec les Palestiniens. « Vous pouvez retenir votre respiration sous l'eau pendant deux minutes, mais vous ne pouvez pas rester sous l'eau éternellement », a-t-il dit pour justifier les constructions répondant à « l'expansion naturelle » de la population israélienne.

Ehud Barak a dit attendre des États-Unis une approche pragmatique de la question. « Pensez-vous que quelqu'un aux États-Unis pense que l'on peut stopper les naissances ou empêcher la construction d'écoles maternelles ? » a-t-il dit, ajoutant : « En fin de compte, les Américains sont des gens sérieux et responsables (...). Je ne pense pas que nous étions dans une impasse et que nous le soyons aujourd'hui. » Il a également estimé qu'Israël et les États-Unis s'étaient rapprochés d'un accord sur cette question, tout en écartant un gel total de la colonisation réclamé par Washington.
Selon M. Barak, la rencontre a permis de préparer le terrain à une rencontre entre M. Mitchell et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui porterait sur un règlement de paix sans se focaliser sur la question de la colonisation. Cette rencontre, annulée alors qu'elle devait se tenir à Paris le 25 juin, pourrait se dérouler dans deux semaines, selon la radio publique.
La « feuille de route » pour le Proche-Orient, le plan de paix international resté lettre morte, prévoit un gel de la colonisation dans les territoires occupés pendant la durée des négociations.
L'orient le jour