Mahmoud Al-Jourani, 37 ans, partait accomplir la prière du soir, sur le chemin menant à la mosquée de Jaffa, non loin de sa maison, un peu avant la fin de la dernière guerre sioniste menée contre la bande de Gaza, lorsqu’un drone sioniste l’a directement visé ; et il est parti auprès de son Seigneur.
Al-Jourani travaillait comme directeur du bureau de planification et comme superviseur des organisations privées du ministère de l’agriculture. Tous ses collègues et les habitants de son quartier sont bien tristes de son départ précipité.
La maison martyre
Le frère du martyr a amené le correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) vers le lieu du bombardement. Les éclats du missile qui ont tué Al-Jourani sont encore là, témoins du crime.
En effet, sur ce lieu, un missile l’a atteint au ventre et lui a coupé les jambes. Deux de ses voisins l’ont vu gisant à terre, rendant l’âme.
Al-Jourani est parti, laissant cinq enfants. Hala, 3 ans. Lana, 5 ans. Mohammed, 9 ans. Mohanned 11 ans. Lozan, 12 ans. Ils ne comprennent toujours pas pourquoi leur père en particulier a été visé. Chaque jour, ils entendent de nouvelles histoires sur des aides faites par leur père aux nécessiteux, en silence, sans que personne n’en sache rien.
Sa mère parle de sa conduite tendre avec les enfants. Avec sa mère, il était très tendre et très respectueux. « Il m’embrassait la main, chaque fois qu’il arrivait », dit-elle.
Sa femme embrasse sa dernière enfant, Hala, et se rappelle de la première fois qu’elle a vu Al-Jourani, il y a treize ans de cela, le jour où il était venu demander sa main. Elle a accepté et elle est satisfaite de sa décision. Elle a trouvé en lui un homme calme, fidèle, respectueux.
Bien qu’il ait toujours été occupé, il s’occupait de sa famille, ajoute sa femme. Sa bibliothèque était remplie de livres, surtout ceux de Hassan Al-Banna. Il croyait en la nécessité de la résistance contre les occupants sionistes. Durant cette dernière guerre, il implorait Allah (le Tout Puissant) afin qu’Il lui accorde le martyre.
L’ami des pauvres, l’ami des martyrs
Chaque fois qu’il entendait la nouvelle de la tombée en martyre d’un de ses amis, il disait que son ami est mieux que lui : Allah (le Tout Puissant) l’a choisi avant moi.
Al-Jourani avait un rôle important dans la résistance contre les occupants sionistes. Il était un chef de terrain, ont déclaré les brigades d’Al-Qassam. Mais personne de sa famille et de ses proches n’en savait rien.
Un activiste social
Notre martyr Al-Jourani était aimé par tout le monde. Son neveu Ziyad se rappelle de son oncle et de certaines de ces œuvres de charité. Son oncle était présent dans toutes les occasions sociales. Son oncle prenait sa voiture et allait aider les personnes dans le besoin. Son oncle se donnait la peine d’aider les personnes âgées. Ce n’est qu’après de sa mort que Ziyan a pris connaissance de l’ampleur de toutes les œuvres de bienfaisance de son oncle. Ce n’est qu’après sa mort que Zayan a remarqué combien des gens remerciaient les œuvres de son oncle.
Ahmed, le frère aîné du martyr de deux ans, adore le calme, la sagesse et la conduite de son frère à l’égard de ses parents.
Et le petit Mohammed, le fils du martyr, se rappelle de son père qu’il vient de perdre : « J’aime la Palestine, je voudrais protéger ma patrie, j’irai sur le chemin de mon père ».
Le martyr Al-Jourani manque énormément à sa maison, à sa famille, à sa femme, à ses enfants ; ils n’entendent plus ses rires qui remplissaient toute la maison. Et surtout, il manque à sa patrie.