L’écrivain jordanien,
Arib Rantawi, a affirmé que le Caire a traité l’agression actuelle sur
la bande de Gaza avec une froideur inhabituelle, et un intérêt sans
précédent pour une intervention dans le but d’arrêter le massacre. Le
niveau dépasse à peine la solidarité officielle et populaire, même si
l’ont compare à ce qui se passait à l’époque de Moubarak.
Dans un article
publié dimanche dans le journal jordanien Dustoor, Rantawi a établi une
comparaison entre les positions de l’Egypte concernant l’offensive
sioniste sur Gaza à l’époque de Moubarak, Morsi et Sissi. Il a déclaré :
« Au temps du président destitué (Moubarak), la diplomatie (services de
renseignements) agissait avec la plus grande rapidité et volonté face à
l’agression, pour contenir les retombées, et parvenir au plus vite à un
cessez-le-feu. Les convois humanitaires et les délégations populaires
avaient l’autorisation d’entrer à Gaza, y compris des délégations non
égyptiennes. De même que le passage de Rafah était ouvert aux malades,
blessés et voyageurs en général, même si les relations entre le Hamas
(la résistance palestinienne en général) et l’ancien régime [de
Moubarak] n’étaient pas au beau fixe. Cependant le gouvernement était
détesté par le peuple, voire très isolé, alors par crainte des retombées
sur l’opinion publique égyptienne de l’offensive sur Gaza, les
autorités agissaient rapidement et efficacement sur plus d’un niveau. »
Il a ajouté : « Durant
la présidence de Morsi, les renseignements égyptiens ont continué leur
rôle habituel dans des situations similaires, avec davantage de
solidarité populaire. Le degré d’intérêt était plus élevé en raison de
la proximité idéologique entre le nouveau régime égyptien (issu des
Frères musulmans) et le mouvement du Hamas. Nous avons vu les
manifestations remplissant les rues du Caire, des sit-in devant
l’ambassade israélienne, et nous avons vu le président s'est précipité à
envoyer le chef de son gouvernement et plusieurs ministres à la bande
de Gaza, en signe de solidarité et de soutien. Nous avons aussi vu des
efforts acharnés aboutissant à l’accord de Novembre 2012 pour un
cessez-le-feu, avec des évolutions ultérieures (dont la visite de
Mechaal à la bande de Gaza). »
Quant à l’ère de Sissi, Rantawi écrit : « Aujourd’hui,
la situation est très différente, les renseignements égyptiens agissent
avec froideur vis-à-vis de l’agression, et la déclaration du ministère
égyptien des Affaires étrangères s’avère sans précédent concernant sa
responsabilité dans le sang des Palestiniens qui se répand dans les rues
de Gaza et ses quartiers étroits. Nous avons vu une solidarité
populaire au plus bas niveau dans les rues du Caire, Alexandrie et
d’autres villes. Nous avons vu le passage de Rafah ouvrir timidement et
par intermittence. Nous avons vu des décisions interdisant les
délégations de solidarité et les convois humanitaires d’entrer dans la
bande. Nous avons aussi vu des médias qui affichent sans complexe leur
participation à l’agression contre Gaza. »