Par Société civile de Gaza
13.07.2014 - Nous, les Palestiniens pris au piège dans la bande de Gaza
assiégée et ensanglantée, en appelons aux personnes de conscience tout
autour du monde, pour agir, protester, et intensifier la campagne de
Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël jusqu'à ce qu'il
stoppe son attaque meurtrière et soit jugé pour ses actes.
Avec le monde regardant ailleurs une fois
de plus, nous avons dans les quatre derniers jours été confronté à
massacres sur massacres. Au moment où vous lisez ceci plus de 120
Palestiniens sont déjà morts, dont 25 enfants. Plus de 1 000 sont
blessés, parmi lesquels tant avec des blessures si horribles que leur
vie en sera abimée à jamais – plus des deux tiers des blessés sont des
femmes et des enfants. Nous savons d'ors et déjà que beaucoup ne
survivront pas au prochain jour. Qui parmi nous sera le prochain mort,
alors que nous sommes allongés sur nos lits cette nuit, tenus éveillés
par le bruit du carnage ? Serons nous la prochaine photo, cadavre
méconnaissable, œuvre de la haute expertise d'Israël en machines de destruction, chairs broyées, membres arrachés ?
Nous en appelons à l'arrêt définitif de ces crimes et de l'oppression que nous subissons. Nous appelons à :
- un embargo sur les armes à destination d'Israël,
sanction qui couperait l'approvisionnement en armes et aides militaires
depuis l'Europe et les Etats-Unis, approvisionnement dont Israël dépend pour commettre de tels crimes de guerre,
- la suspension des tous les traités commerciaux et accords bilatéraux avec Israël, tels que l'accord d'association UE-Israël,
- Boycott, désinvestissement et sanctions, comme l'a demandé l'écrasante majorité de la société civile palestinienne en 2005.
Sans mesures de pression et d'isolement, le régime d'Israël
a prouvé tant et plus qu'il continuera les massacres tels que nous les
voyons autour de nous à l'instant, qu'il poursuivra les décennies de
nettoyage ethnique systématique, d'occupation militaires et de politique
d'apartheid.
Nous écrivons ceci dans la nuit de samedi, à nouveau bouclés dans nos maison alors que les bombes nous tombent dessus dans Gaza.
Qui sait quand l'attaque en cours va stopper ? Tous ceux d'entre nous
qui ont plus de 7 ans d'âge gardent en permanence gravées dans l'esprit
les rivières de sang qui ont coulé dans les rues de Gaza
quand, pendant plus de 3 semaines en 2009, plus de 1400 Palestiniens
ont été tués, dont 330 enfants. Du phosphore blanc et d'autres armes
chimiques ont été utilisées sur des zones civiles et ont contaminé notre
terre, avec pour conséquence une augmentation du nombre de cancer. Plus
récemment 180 personnes ont été tué dans une attaque d'une semaine en
Novembre 2012.
Cette fois-ci, combien mourront ? 200, 500, 5000 ? Nous demandons :
combien de nos vies doivent être balayées avant que le monde ne
réagissent ? Quelle quantité de sang est nécessaire ? Avant le démarrage
des bombardements israéliens, un membre de la Knesset, Aylet Shaked, du
parti d'extrême droite Maison Juive, a appelé au génocide de peuple
palestinien. « Ils devront disparaitre, comme le devront les maisons dans lesquelles ils élèvent les serpents »,
a-t-elle dit, « sinon d'autres petits serpents y seront élevés ». A ce
moment, rien ne limite la nature meurtrière de l'Etat d'Israël, puisque nous, une population avec tant d'enfants, nous sommes tous simplement des serpents à leurs yeux.
Comme l'a dit Omar Ghraib à Gaza, « c'était à briser
le coeur de voir les photos des petits garçons et des fillettes
sauvagement tués. Et aussi comment cette vielle femme a été tuée dans le
bombardement de sa maison alors qu'elle rompait le jeune à la prière du
soir. Elle est morte tenant encore la cuillère à la main, une image qui
mettra beaucoup de temps à s'effacer de ma tête ».
Des maisons entières ont été visées et des famille entières ont été
tuées. Mardi, tôt le matin, toute la famille Al-Hajj a été balayée – le
père Mahmoud, la mère Bassema et cinq enfants. Pas d'avertissement, une
famille visée et retirée de la vie. Mardi soir, pareil, pas
d'avertissement, 5 nouveaux morts, parmi lesquels quatre de la famille
Ghannam, dont une femme et un enfant de 7 ans.
Dans la matinée de mardi la famille Kkaware a reçu un appel téléphonique
leur disant que leur maison de deux étages allait être bombardée. La
famille commençait à partir quand une réserve d'eau a été touchée, mais
ils sont retournés avec des riverains, qui sont tous venus pour rester
dans la maison avec eux, des gens de tout le voisinage. Les avions
israéliens ont lancé leurs bombes sur un bâtiment dont le toit était
rempli de gens, sachant très bien que c'étaient des civils. Sept
personnes ont été tuées sur le coup, dont cinq enfants de moins de 13
ans. Vingt-cinq autres ont été blessés, et le jeune Seraj Abed al-Aaal
de 8 ans a succombé à ses blessure plus tard dans la nuit. La famille
essayait sans doute d'en appeler à l'humanité du régime israélien,
pensant qu'ils ne bombarderaient pas un toit où une foule est
rassemblée. Mais en voyant des familles déchiquetées autour de nous,
nous comprenons clairement que les actions des Israéliens n'ont rien à
voir avec l'humanité.
Parmi d'autres cibles touchées, on compte un véhicule clairement
identifié comme média, tuant le journaliste indépendant Hamed Shehab et
blessant 8 autres personnes, un coup sur un véhicule de secours du
Croissant Rouge, et des attaques sur des hôpitaux, nécessitant des
évacuations et causant davantage de blessures..
Ce dernier épisode de la barbarie israélienne est bien ancré dans le
contexte du blocus inhumain imposé depuis 7 ans, qui a coupé les
principales routes de survie par les marchandises et personnes entrant
et sortant de Gaza, avec pour conséquence une pénurie
sévère de produits médicaux et de nourriture, dont tous les hôpitaux et
cliniques rendent compte actuellement. Le ciment pour la reconstruction
des milliers de maisons détruites par les attaques israéliennes a été
interdit d'importation, et de nombreuses personnes malades et blessées
ont été et sont toujours empêchées de se rendre à l'étranger pour les
traitement médicaux urgent, résultant en la mort de plus de 600 malades.
Au fur et à mesure que davantage d'information parviennent, que les
leaders israéliens promettent de passer à une nouvelle étape dans la
brutalité, nous savons que plus d'horreur est encore à venir. Nous vous
appelons à vous dresser pour la justice et l'humanité, à manifester et à
soutenir les hommes, les femmes et les enfants courageusement enracinés
dans Gaza, et qui voient venir l'horreur la plus sombre. Nous exigeons une action internationale :
- la rupture des liens diplomatiques avec Israël,
- la mise en examen pour crimes de guerre,
- une protection internationale immédiate pour les civils de Gaza.
Nous vous appelons à rejoindre la campagne internationale de Boycott,
Désinvestissement et Sanctions, qui prend de l'ampleur, pour rendre
comptable de ses gestes cet état voyou qui se montre une fois de plus si
violent, et pourtant impuni. Rejoignez tous ceux, dans la masse
s'élargit, engagés pour faire advenir le temps où les Palestiniens
n'auront plus à grandir au milieu de ces meurtres et destructions
continuels, perpétrés par le régime israélien. Où nous pourrons nous
déplacer librement, quand le siège sera levé, l'occupation terminée et
que justice sera finalement rendue aux réfugiés palestiniens de par le
monde.
Agissez maintenant, avant qu'il ne soit trop tard !
Signatures :
Palestinian General Federation of Trade Unions (Fédération générale des syndicats palestiniens)
University Teachers’ Association in Palestine (Association des professeurs d'université de Palestine)
Palestinian Non-Governmental Organizations Network (Umbrella for 133
orgs) (Réseau des ONG palestiniennes (PINGO – 133 organisations
membres))
General Union of Palestinian Women (Syndicat général des femmes palestiniennes)
Medical Democratic Assembly (Assemblée médicale démocratique)
General Union of Palestine Workers (Syndicat général des Travailleurs de Palestine)
General Union for Health Services Workers (Syndicat général des Travailleurs de la Santé)
General Union for Public Services Workers (Syndicat général des Travailleurs des services publics)
General Union for Petrochemical and Gas Workers (Syndicat général des Travailleurs de la pétrochimie et du gaz)
General Union for Agricultural Workers (Syndicat général des Travailleurs de l'Agriculture)
Union of Women’s Work Committees (Syndicat des comités du travail des femmes)
Pal-Cinema (Palestine Cinema Forum) (Forum Cinéma Palestine)
Youth Herak Movement (Mouvement de jeunesse Herak)
Union of Women’s Struggle Committees (Syndicat des comités de luttes des Femmes)
Union of Synergies—Women Unit (Syndicat des synergies - femmes)
Union of Palestinian Women Committees (Syndicat des comités des femmes palestiniennes)
Women’s Studies Society (Société des études féministes)
Working Woman’s Society (Société des femmes travailleuses)
Press House (Maison de la Presse)
Palestinian Students’ Campaign for the Academic Boycott of Israël (Campagne des étudiants pour le boycott universitaire d’Israël)
Gaza BDS Working Group (Groupe de travail BDS - Gaza)
One Democratic State Group (Groupe "Un état unique démocratique")Traduction de l'anglais : SK
http://www.ism-france.org