Rien ne vas plus au proche orient, Kerry annule sa réunion avec avec le président palestinien Mahmoud Abbas. La décision du Secrétaire d’Etat américain, John Kerry est révélatrice de l’impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers de paix entre Autorité Palestinienne et Israël.
L’ administration Obama baisse-t-elle les bras ?
Le New York Times cite un haut responsable qui vient de déclarer que les Américains pensent qu’Israël et les Palestiniens doivent maintenant trouver un moyen de sortir de cette impasse d’eux-mêmes, car les efforts de Kerry sont épuisés.
Les pourparlers de paix, il y a encore
quelques jours à l’agonie, semblaient avoir repris du poil de la bête,
hier, lorsqu’ Israël était prêt à libérer plus de 400 prisonniers
palestiniens et prêt aussi à geler les constructions en Judée Samarie en
échange d’un accord palestinien à poursuivre les négociations en 2015
et la libération de Jonathan Pollard par les américains. Kerry avait rencontré le Premier ministre Netanyahu deux fois en 12 heures et avait l’intention de revenir dans les territoires palestiniens aujourd’hui pour rencontrer Mahmud Abbas.
Que s’est-il passé depuis hier ?
Coup de théâtre, Abbas est apparu en
direct à la télévision palestinienne en compagnie de tous les membres
de la direction palestinienne et a signé une demande d’adhésion à 63
instances internationales. A la manière de Yasser Arafat, Abbas a mis en
scène tous les membres de la direction palestinienne qui ont approuvé à
l’unanimité la décision d’adhérer à 15 agences de l’ONU.
« Nous ne faisons pas cela contre
l’Amérique, mais nous ne voyons aucun autres moyens d’avancer », a
déclaré Abbas, avant de signer la pile de documents.
Paradoxalement à cette décision de se
tourner unilatéralement vers l’ONU (menace brandie mais retenue depuis
le début de ces pourparlers ), Mahmud Abbas a, cependant, précisé
qu’il ne voulait pas abandonner les négociations et qu’il les
poursuivraient jusqu’au 29 avril (date butoir).
Aucun détail précis de ce qu’il a signé
n’a été divulgué, mais un haut responsable palestinien, Mohammed
Shtayyeh, a déclaré à Reuters que l’un des documents était la Convention
de Genève, qui définit les normes du droit international de la guerre
et de l’occupation. La signature de cette convention donnerait aux
Palestiniens une base plus solide pour adhérer à la Cour pénale
internationale et, éventuellement, déposer des plaintes formelles contre
Israël concernant sa présence sur les territoires conquis lors de la
guerre des six jours en 1967 .
Suite à cet épisode, Kerry a annulé sa
rencontre avec Abbas, mais a précisé que les négociations n’étaient pas
mortes même si elles n’avaient jamais été aussi mal : »C’est le moment
d’être vraiment lucide et sobre sur ce processus, il est est tout à fait
prématuré de tirer des conclusions définitives sur les événements
d’aujourd’hui, nous sommes encore, à l’heure où je vous parle, en
prise directe avec les deux parties afin de trouver la meilleure façon
de progresser » a déclaré Kerry aux journalistes à Bruxelles hier, où
il assistait à une réunion ministérielle de l’OTAN.
Selon le
New York Times, les Etats-Unis voit l’ annonce télévisée d’Abbas comme
une tentative de faire pression sur Israël, plus que de déclarer la fin
des pourparlers. Le journal précise même que des responsables
américains avaient souligné que M. Abbas n’avait pas réellement cherché à
rejoindre la Cour pénale internationale.
Et la tension monte en Israël, le
ministre du Tourisme, Uzi Landau a averti que cette décision unilatérale
de l’Autorité palestinienne de violer les conditions de paix, coûtera
cher à Mahmud Abbas, et qu’Israël pourrait répondre de plusieurs façons.
« En proférant ce genre de menaces, ils doivent s’attendre à payer un lourd tribut » a déclaré Uzi Landau.
Landau a averti qu’ Israël pourrait
sanctionner économiquement l’Autorité Palestinienne en stoppant tout
simplement toute aide financière. À la mi-Mars, l’AP avait annoncé la
dette astronomique de 4,8 milliards de dollars et un déficit
budgétaire 2014 de 1,5 milliards de dollars. En Février, l’Autorité palestinienne devait à la compagnie Electricité Israélienne 1,2 milliard de shekels (375 millions de dollars).
Mais des représailles israéliennes
beaucoup plus dures sont à craindre, par exemple celles d’annexer la
Judée Samarie. »L’une des mesures possibles est qu’ Israël applique la
souveraineté sur les zones qui feront clairement partie de l’Etat
d’Israël dans toute solution future », a ajouté Landau. Uzi Laudau se
réfère ici aux zones de Judée et de Samarie à forte population juive,
proposées dans les négociations comme pourraient faire partie d’Israël.
D’autant que si Abbas concrétise vraiment sa mise en scène télévisée,
c’est un Casus Belli, une manière de déclarer les accords d’Oslo Caduc.
C’est aussi ce qu’a précisé le Vice-président de la Knesset, Moshe
Feiglin, (Likoud) : »Si Abbas va à l’ONU il declare ainsi l’annulation
des Accords d’Oslo et la souveraineté israélienne absolue sur tous les
territoires ».
par H.P. Benhamou pour Tel-Avivre -
http://www.tel-avivre.com