Les pourparlers de paix portés à bout de bras par le secrétaire
d'État américain apparaissaient hier au bord de l'effondrement après la
décision des Palestiniens de reprendre la voie de l'ONU, face à la
relance de la colonisation israélienne et au contentieux sur les
prisonniers.
En effet, la direction palestinienne a décidé de demander l'adhésion à 15 agences et traités internationaux, à commencer par la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils, a annoncé dans une intervention télévisée le président Mahmoud Abbas, qui a signé devant les caméras la demande d'adhésion à la Quatrième Convention de Genève, souvent citée par les responsables palestiniens « en raison de son applicabilité aux territoires palestiniens comme territoires occupés » et à la colonisation. Les autres demandes d'adhésion sont de portée générale, sur les droits de l'homme, des femmes et contre la corruption, selon des participants à la réunion de la direction palestinienne.
« Nous n'agissons pas contre les États-Unis, ni contre aucune autre partie, bien que ce soit notre droit et que nous ayons accepté d'en reporter l'utilisation pendant neuf mois », a souligné M. Abbas, assurant de sa « détermination à parvenir à un règlement par les négociations » avec Israël.
Le député indépendant palestinien Moustapha Barghouthi, qui a participé à la réunion, a affirmé à l'AFP que par cette décision « la direction palestinienne avait repris la bataille aux Nations unies contre Israël ».
En effet, la direction palestinienne a décidé de demander l'adhésion à 15 agences et traités internationaux, à commencer par la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils, a annoncé dans une intervention télévisée le président Mahmoud Abbas, qui a signé devant les caméras la demande d'adhésion à la Quatrième Convention de Genève, souvent citée par les responsables palestiniens « en raison de son applicabilité aux territoires palestiniens comme territoires occupés » et à la colonisation. Les autres demandes d'adhésion sont de portée générale, sur les droits de l'homme, des femmes et contre la corruption, selon des participants à la réunion de la direction palestinienne.
« Nous n'agissons pas contre les États-Unis, ni contre aucune autre partie, bien que ce soit notre droit et que nous ayons accepté d'en reporter l'utilisation pendant neuf mois », a souligné M. Abbas, assurant de sa « détermination à parvenir à un règlement par les négociations » avec Israël.
Le député indépendant palestinien Moustapha Barghouthi, qui a participé à la réunion, a affirmé à l'AFP que par cette décision « la direction palestinienne avait repris la bataille aux Nations unies contre Israël ».
Cette décision intervient peu après l'annonce d'un nouvel
appel d'offres par le gouvernement israélien pour 708 logements dans le
quartier de colonisation de Gilo, à Jérusalem-Est occupée et annexée.
Lors
d'une précédente réunion lundi soir, la direction palestinienne avait
exigé des assurances de M. Kerry sur la libération par Israël d'un
dernier groupe de prisonniers, qui était prévue le 29 mars, sous peine
de relancer ses démarches à l'ONU.
Négociations prolongées ?
Un accord conclu sous
l'égide du chef de la diplomatie américaine a permis la reprise en
juillet pour neuf mois des négociations de paix, un délai arrivant à
échéance le 29 avril. En vertu de cet accord, la direction palestinienne
a suspendu jusqu'à la fin des pourparlers toute démarche d'adhésion aux
quelque 63 organisations et conventions internationales auxquelles le
statut d'État observateur obtenu en novembre 2012 à l'ONU lui donne
accès.
En contrepartie, Israël s'engageait à libérer en quatre phases
104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993, dont les
trois premiers groupes ont été relâchés.
M. Kerry s'efforce depuis
d'arracher un compromis sur la libération de prisonniers palestiniens
par Israël, qui pourrait aboutir à l'élargissement de Jonathan Pollard,
arrêté en 1985 et condamné à perpétuité aux États-Unis pour espionnage
au profit d'Israël (voir par ailleurs).
Selon une proposition
d'accord, Pollard serait libéré à la mi-avril, les négociations de paix
seraient prolongées jusqu'en 2015 et un groupe supplémentaire de
prisonniers palestiniens serait relâché en plus du dernier contingent
prévu, a indiqué une source israélienne proche des discussions sous le
couvert de l'anonymat.
Mais la Maison-Blanche et le département
d'État ont prévenu hier qu'aucune décision de clémence n'avait été prise
concernant Jonathan Pollard.
Cette brutale détérioration du climat a
conduit John Kerry, attendu aujourd'hui à Ramallah, en Cisjordanie,
pour un nouveau voyage éclair après avoir quitté Israël dans la matinée,
à annuler sa visite.
Le négociateur palestinien Saëb Erakat avait
rencontré lundi soir M. Kerry, puis l'émissaire américain Martin Indyk
et les négociateurs israéliens Yitzhak Molcho et la ministre de la
Justice Tzipi Livni, a indiqué à l'AFP une source palestinienne proche
du dossier. Mais la réunion n'a rien donné « en raison de l'insistance
d'Israël sur un accord palestinien pour prolonger les négociations
jusqu'à la fin de l'année en échange du quatrième contingent de
prisonniers », a-t-on précisé.
Les négociateurs palestiniens
réclament, outre l'arrêt de la colonisation, la libération d'un millier
de prisonniers supplémentaires, dont des dirigeants tels que Marwan
Barghouthi et Ahmad Saadat, des malades, des personnes âgées et des
femmes, tandis qu'Israël en propose 420, à sa discrétion, ainsi que
l'ouverture permanente du passage frontalier entre la Cisjordanie et la
Jordanie, et des mesures de regroupement familial, selon la même source. (Source : AFP)