L’accord proposé sur la libération de Pollard, pour sauver le processus de paix, est sur le point d’être arraché, provoquant un tollé dans les deux camps.
La direction palestinienne a l’intention de se réunir mardi soir pour
discuter d’une proposition d’accord tripartite entre les États-Unis,
Israël et l’Autorité palestinienne, qui prévoit la libération de
l’espion israélo-américain Jonathan Pollard en échange d’un gel partiel
des constructions dans les implantations et la libération de centaines
de prisonniers palestiniens.
Or, l’accord a soulevé un tollé dans les camps israéliens et palestiniens.
Selon l’agence de presse palestinienne Ma’an,
Ramallah s’indigne contre la libération de l’espion condamné, alors que
dans le même temps, des leaders palestiniens à l’instar de Marwan
Barghouti et d’Ahmad Saadat resteraient derrière les barreaux.
Pourtant, des sources palestiniennes proches du dossier, ont confirmé au quotidien al-Quds
que l’accord était sur le point d’être conclu et devrait inclure la
libération d’un quatrième contingent de détenus palestiniens, dont 14
Arabes israéliens.
Toujours selon Ma’an, Abbas devrait convoquer
la direction palestinienne à Ramallah à 19 heures ce mardi pour discuter
de la proposition.
Côté Israélien, une partie de la droite a protesté contre la clause sur la libération des prisonniers prévue par le pacte.
Selon les termes de l’accord, Israël libérera
le dernier contingent de prisonniers, prévu dans l’accord conclu en
juillet dernier.
En outre, 400 prisonniers supplémentaires,
condamnés pour des crimes de bas niveau, seraient libérés. Sont
concernés, des femmes, des enfants et des détenus en fin de peine.
Selon le ministre du Tourisme Uzi Landau
(Yisraël Beytenu), l’accord proposé est une « pillule de cyanure » qui
permettrait la libération d’assassins.
« J’ai la chair de poule quand je pense que
Pollard doit être libéré dans le cadre d’un tel accord », a déclaré
Landau à la dixième chaîne.
Et d’ajouter que la libération de « meurtriers d’une telle envergure » représentait une erreur et causerait des dommages.
«Les membres du Congrès et les chefs de la
CIA soutiennent sa libération pour raisons humanitaires», a déclaré
Landau. « Sa libération ne devrait en aucune façon être conditionnée par
la libération d’ignobles assassins. »
Même son de cloche du côté du ministre de l’Agriculture Yair Shamir, également membre du parti russophone.
« Les Palestiniens continuent de réclamer une
série d’exigences arrogantes et dangereuses, comme la libération de
davantage de meurtriers, ou le gel de la construction en Cisjordanie. Le
cas Jonathan Pollard n’a absolument aucun lien avec ces questions »,
accuse-t-il.
En écho aux déclarations de Landau, Shamir
affirme également que l’espion condamné doit être libéré pour raisons
humanitaires. « Nous ne devons pas lier [sa libération] aux relations
israélo-palestiniennes, et certainement pas faire des concessions pour
assurer sa libération », dit-il.
Selon le vice-ministre de la Défense Danny
Danon (Likud), le prix à payer pour Israël en échange de la libération
de Pollard est trop élevé.
« Nous voulons tous voir Pollard rentrer à la
maison, mais pas au prix d’une libération de nombreux terroristes que
nous paierons dans le sang à l’avenir », a déclaré Danon.
Et d’affirmer à la radio israélienne mardi qu’il claquerait la porte du gouvernement si Israël signait un tel accord.