Des dirigeants palestiniens ont menacé mardi de relancer
les démarches d'adhésion aux organisations internationales, y compris
les juridictions à compétence mondiale, si Israël revenait sur la
libération d'un contingent de prisonniers palestiniens à la fin du mois.
Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est engagé en juillet à
suspendre pendant les neuf mois de négociations de paix toute démarche
d'adhésion aux organisations internationales, comme le statut de la
Palestine à l'ONU depuis le 29 novembre 2012 lui en donne le droit, en
échange de la libération de 104 Palestiniens emprisonnés par Israël
avant les accords de paix d'Oslo.
"Nous nous tournerons vers les organisations internationales de l'ONU
si Israël ne relâche pas le quatrième et dernier groupe de prisonniers
détenus depuis avant les accords d'Oslo en 1993", a déclaré le
secrétaire général du Comité exécutif de l'Organisation de libération de
la Palestine (OLP) Yasser Abed Rabbo.
"La libération des prisonniers est une contrepartie au gel des
démarches d'adhésion aux organisations internationales", a rappelé M.
Abed Rabbo sur la radio officielle "Voix de la Palestine", affirmant
qu'il n'y avait "aucun lien entre la libération des prisonniers et la
poursuite des négociations".
La libération du quatrième et dernier contingent de 26 prisonniers,
prévue à la fin du mois, suscite le débat en Israël, plusieurs ministres
du gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu en contestant
l'intérêt, compte tenu de la dégradation du climat entre les deux
parties, à l'approche de l'échéance des pourparlers le 29 avril.
"Si Israël refusait de libérer le quatrième contingent de
prisonniers, cela aurait de graves conséquences, y compris des démarches
auprès des Nations unies", a prévenu dans un communiqué l'ancien numéro
2 de la délégation palestinienne, Mohammad Chtayyeh, qui a démissionné
en novembre.
Le contentieux porte également sur la liste des prisonniers d'avant
Oslo, parmi lesquels 14 appartenant à la minorité arabe israélienne, que
le gouvernement Netanyahu est très réticent à relâcher, pour des motifs
de souveraineté nationale, bien qu'il y ait des précédents, notamment
en 2011 lors de l'échange d'un millier de détenus contre le soldat Gilad
Shalit.
Un haut responsable palestinien a indiqué à l'AFP sous le couvert de
l'anonymat que le président Abbas s'en était entretenu avec l'envoyé
spécial américain Martin Indyk, prévenant qu'"en cas de retard de la
date des libérations le 29 de ce mois, Israël serait en violation des
ententes et il aurait le droit de se tourner vers l'ONU et de prendre
toutes les mesures qu'il jugerait appropriées".