Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, arrivé mardi
soir à Rome, repartira dès mercredi matin à destination de la Jordanie
pour y rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas, a annoncé sa
porte-parole, Jennifer Paski.
"M. Kerry ira demain à Amman afin d'y rencontrer le président Abbas
pour tenter de rapprocher les positions entre les parties en présence", a
déclaré Mme Paski, ajoutant que le secrétaire d'Etat "aurait également
un entretien par téléphone ou par vidéo conférence avec le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu".
Il y a dix jours, M. Kerry avait estimé que les pourparlers de paix
se trouvaient à un "tournant", en exhortant le président de l'Autorité
palestinienne, à oeuvrer pour réduire les énormes différends avec
Israël.
Après avoir rencontré Mahmoud Abbas, le 17 mars, à Washington, le
président américain Barack Obama avait appelé M. Abbas à prendre des
"risques" pour la paix. Deux semaines plus tôt, le chef de la Maison
Blanche avait invité également Benjamin Netanyahu à prendre des
décisions "difficiles", afin de débloquer le processus avec Israël, à un
mois et demi d'une échéance cruciale.
Les négociations de paix, qui ont repris en juillet 2013 après trois ans de suspension, sont encore dans l'impasse.
L'un des points d'achoppement concerne la demande palestinienne de
libération de prisonniers arabes israéliens parmi le contingent de 26
détenus qu'Israël s'est engagé à relâcher le week-end prochain.
Des dirigeants palestiniens ont menacé mardi de relancer les
démarches d'adhésion aux organisations internationales si Israël
revenait sur cette libération.
Les négociations entre Autorité palestinienne et Israël sont censées
déboucher d'ici au 29 avril sur un "accord-cadre" traçant les grandes
lignes d'un règlement définitif sur les questions les plus sensibles:
les frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les
réfugiés.
Les dirigeants palestiniens ont exprimé de très fortes réserves sur
les propositions américaines, auxquelles ils reprochent de trop
s'éloigner du droit international. Ils ont également refusé la
"reconnaissance d'Israël comme Etat juif" et le maintien illimité de
troupes israéliennes en territoire palestinien, deux exigences de M.
Netanyahu qu'ils jugent exorbitantes.
Après avoir rencontré Mahmoud Abbas lundi soir, les dirigeants des
pays arabes, réunis en sommet à Koweït, s'orientaient mardi vers "un
refus catégorique" d'un Etat juif, condition posée par Israël pour
parvenir à un accord de paix avec les Palestiniens.