Palestine – CPI
Le centre israélien "Adfa" pour les
affaires économiques et sociales vient de publier un rapport sur l’année
2013. Il parle clairement de l’écart économique qui existe entre les
habitants d’"Israël", entre les juifs et les Arabes, entre les juifs
occidentaux (ashkénazes) et les juifs orientaux (mizrahim).
Ces écarts se sont bien approfondis en
2013. Le niveau du chômage parmi les juifs est moins de 5%, tandis que
chez les Arabes en général, il est de 23 à 25%. Chez les Arabes du
désert du Néguev, il est monté jusqu’à 37%.
Et sur le plan des salaires, la moyenne des
salaires des juifs occidentaux s’élève à 142%, celle des juifs
orientaux à 109%. Chez les Arabes, elle équivaut à seulement 66% de la
moyenne générale des salaires.
Et en ce qui concerne la pauvreté, elle est
quatre à six fois plus forte chez les Palestiniens d’"Israël" que chez
les juifs. Chez les juifs, elle touche environ 15,6%. Parmi les
Palestiniens, elle s’élève à 50,5%.
Chez les enfants juifs, elle est de 21,5%,
tandis qu’elle s’élève à 59,5% chez les enfants palestiniens. Le niveau
de pauvreté chez les juifs pourrait encore baisser, si les juifs
mizrahim sont exclus de ce décompte, pour la seule raison qu’ils
choisissent une vie recluse et refusent d’intégrer le marché du travail.
Il descend à moins de 11%.
De ces chiffres, les écarts économiques et
sociaux entre les juifs et les Arabes ne peuvent pas être plus clairs.
C’est un écart normal dans un pays qui pratique la discrimination entre
ses habitants.
De ces chiffres, quelques indications peuvent être tirées.
Premièrement, "Israël" parle de la
démocratie jour et nuit. Les pays occidentaux répètent qu’"Israël" est
une oasis dans un désert de dictateurs arabes. Mais tout cela n’est
qu’une parole en l’air. Adala, un centre travaillant pour les droits de
la minorité arabe d’"Israël", avait publié un rapport sur les actes
discriminatoires pratiqués par le gouvernement israélien contre la
minorité arabe ; et il a présenté à la commission de l’Organisation des
Nations Unies un rapport sur la lutte contre le racisme.
Le rapport note qu’il y a une vingtaine de
lois discriminatoires contre les citoyens arabes d’"Israël" dont
dix-sept ne font aucun détour. Soit elles ne parlent que de droits des
juifs, soit elles limitent les droits des Arabes.
Les trois autres lois sont aussi discriminatoires que les dix-sept autres, mais avec un langage un peu plus modéré.
Deuxièmement, l’Etat sioniste pratique la
discrimination contre les Arabes dans plusieurs domaines : politique,
habitation, terre, éducation, religion, économie, travail, entre autres.
Troisièmement, la discrimination existe entre les juifs occidentaux et orientaux, dit le rapport Adfa.
Quatrièmement, l’objectif stratégique
d’"Israël" est de créer des conditions, économiques, sociales et
politiques permettant de pousser les Arabes des territoires occupés en
1948, en particulier les jeunes, à quitter la Palestine. C’est pour
cette raison qu’il adopte des lois délimitant les droits des
Palestiniens. Par exemple, ils sont interdits de célébrer la Nakba (la
catastrophe de 1948). Le ministère israélien de l’intérieur a désormais
le droit de retirer la nationalité de tout Arabe, s’il juge qu’il menace
la sécurité d’"Israël". Puis ceux qui ne font pas le service militaire
ne profitent des services de l’Etat, donc les Arabes qui sont exclus de
ce service.
Le rapport du centre Adfa souligne enfin
que la pauvreté parmi les familles palestiniennes s’est élevée en
moyenne de 14%, en 2013. Cependant, parmi les familles juives, elle
n’est montée que de 1,4%.
Ces résultats sont surtout pour celui qui voudrait croire à la démocratie de l’entité sioniste.
Article écrit par Dr. Fayez Rachid, paru dans le journal
Al-Sharq, le 10 mars 2014, traduit et résumé par le département français
du Centre Palestinien d’Information (CPI)