Editorialiste
Il
est évident que quand l’Assemblée générale de l’Onu
reconnaîtra l’Etat palestinien en tant qu’Etat non-membre
comme le Vatican, les Palestiniens devront reprendre les
négociations. Et ce, si Israël accepte de geler les
opérations de colonialisation
pendant la période de négociation puisque l’Etat hébreu
continue à dominer les territoires occupés. Effectivement,
il y a un nombre de questions du statut final qui doivent
être réglées avec les Israéliens, dont les plus importantes
sont la terre, l’eau, les frontières et les colonies. C’est
ce que le président palestinien Mahmoud
Abbass a affirmé depuis qu’il a pris la décision de
se diriger vers l’Onu après qu’Israël eut fermé toutes les
portes des négociations. Et toutes les tentatives de
l’Administration du président Obama
ont échoué à convaincre Israël de geler la construction des
colonies. Les conditions auxquelles tient Israël, dont les
plus dangereuses sont la reconnaissance de la judaïsation de
l’Etat d’Israël, l’annexion des grands
bloc coloniaux et le maintien des forces israéliennes
tout au long du Jourdain, diminuent les chances de parvenir
à des solutions et des ententes en un an. Mais quand Mahmoud
Abbass s’installera à la table
des négociations après la reconnaissance de l’Onu de la
Palestine comme Etat sous l’occupation, les règles du jeu
changeront. Effectivement, chaque jour Israël devient de
plus en plus isolé surtout que son premier ministre,
Benyamin Netenyahu, ne jouit pas
de la confiance de la communauté internationale malgré son
discours audacieux face à l’Assemblée générale où est
apparue sa passion pour la tergiversation et l’atermoiement,
alors qu’il tente par tous les moyens de contourner les
responsabilités de la paix. De plus, à l’intérieur d’Israël,
il y a une crainte croissante envers les politiques du
Lickoud qui ont emprisonné
Israël derrière les barreaux de l’isolement international à
cause de la domination du gouvernement par les extrémistes,
au point d’être aujourd’hui touché de paralysie. D’un autre
côté, l’opinion publique israélienne ressent le changement
énorme qui est en train de se produire dans les Etats arabes
avec les révolutions. Effectivement, l’intifada arabe a
dévoilé combien l’opinion publique arabe n’accepte plus les
politiques israéliennes agressives et leur influence sur les
politiques de leur pays. Il y a un autre point très
important : Israël qui se vantait de refuser de compter sur
une force étrangère pour défendre sa sécurité, même les
Etats-Unis, se trouve aujourd’hui obligé d’appeler
l’Administration américaine pour qu’elle lui vienne en
secours à cause des relations tendues avec l’Egypte, la
Turquie, la Jordanie et la Palestine. Et ce, alors que la
capacité américaine d’imposer sa domination sur le
Proche-Orient diminue de plus en plus chaque jour.
Pour toutes ces raisons, il y a une conviction croissante à
l’intérieur d’Israël selon laquelle l’unique issue pour
sortir de la crise actuelle est de changer le plus vite
possible le gouvernement de Netanyahu qui est devenu
prisonnier de son alliance avec
Liberman, un des hommes d’Israël les plus
extrémistes. Pour les Israéliens, la solution réside donc
dans un nouveau gouvernement capable de changer l’image
d’Israël et qui prendrait le parti d’un projet équitable de
règlement.