Moncef Chahed - Groupe de travail « prisonniers » de l’AFPS
Depuis
le 23 juin dernier, la situation des prisonniers palestiniens dans les
prisons israéliennes ne cesse de se détériorer suite aux différentes
séries de mesures punitives décidées par le premier ministre israélien
Netanyahou et mises en application aussitôt par l’administration
pénitentiaire israélienne.
Interdiction aux prisonniers palestiniens de poursuivre leurs études universitaires.
Interdiction à l’accès aux livres
Intensification de la fouille des prisonniers en les forçant à se mettre nus
Limitation du droit de visite
Mise à l’isolement des leaders palestiniens
Aggravation des peines d’emprisonnement de manière tout à fait arbitraire.
Ces mesures viennent s’ajouter à tout un arsenal de procédures
inhumaines qui accablent déjà les détenus palestiniens et à travers eux
leurs familles ainsi que toute la société palestinienne.
C’est le trop plein qui a fait déborder une situation
déjà plus qu’insoutenable que vivent des milliers de
prisonniers, hommes, femmes, enfants mineurs et élus politiques.
Depuis le 27 septembre, les prisonniers palestiniens ont
entamé une grève de la faim illimitée dans plusieurs prisons
israéliennes pour protester contre les punitions collectives dont ils
font l’objet, les attaques répétées de leurs cellules par les soldats
israéliens, les fouilles, les humiliations et les violences en tout
genre à leur encontre.
C’est avec des estomacs vides que ces prisonniers
palestiniens viennent nous rappeler pour la énième fois qu’un grand
nombre de leurs camarades prisonniers sont en isolement total, soumis à
une mort lente depuis plusieurs années dont certains depuis 13 ans
transgressant ainsi de manière flagrante l’article 119 de la quatrième
Convention de Genève, qui stipule clairement l’illégalité de l’isolement
continu du prisonnier de plus de trente jours, quelle que soit
l’infraction commise.
Un millier de détenus souffrent de maladies graves,
certains sont en phase terminale et ne bénéficient d’aucun soin. Au
contraire ils sont attachés aux barreaux de leur lit malgré leur maladie
et leurs souffrances et cela en violation de l’article 91 de la
quatrième Convention de Genève relative à l’hygiène et aux soins
médicaux.
Des centaines de prisonniers sont en détention
administrative sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux,
Certains le sont depuis plusieurs années en dépit de l’article 9 du
Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui
stipule que : « Chacun a le droit à la liberté et la sécurité de sa
personne. Nul ne peut être soumis à une arrestation ou détention
arbitraire. »
Selon la loi israélienne (Ordre militaire 1229, de 1988)
cette forme de détention ne nécessite pas une charge confirmée ou des
preuves visibles et elle n’est pas limitée à une période spécifique.
Elle est plutôt fondée sur des allégations manifestes ou principalement
secrètes selon lequel le prisonnier est enfermé dans la prison sans
procès ni même la connaissance de la raison pour laquelle il est détenu
ni de la durée de cette détention.
Israël ne peut non seulement mettre en prison des hommes
et des femmes pour motif uniquement politique et en plus se soustraire
indéfiniment à ses obligations en transgressant les lois, les traités et
les conventions et jouir d’une impunité totale.
L’ONU et la communauté internationale – en particulier
l’Union européenne – ne peuvent pas ignorer le sort fait à ces milliers
de prisonniers politiques et doivent intervenir pour exiger d’Israël le
respect du droit international et l’application de la quatrième
convention de Genève afférente aux droits des prisonniers. Plus au fond,
il est désormais plus qu’évident qu’un des paramètres de la paix est
constitué par ce fait : il faut libérer tous les prisonniers
palestiniens !