28/07/2011
Actuellement seuls 8 kilomètres sont finalisés, mais le mur devrait courir sur 120 kilomètres, fermant hermétiquement la frontière syro-israélienne. L’Etat hébreux, qui n’en est plus à un mur de séparation près, justifie cette construction par le souci d’éviter des incidents comme ceux qui avaient vu, le 5 juin dernier, des manifestants palestiniens et syriens protester à cette même frontière contre la colonisation juive du Golan et en souvenir de la défaite arabe de 1967 : 23 manifestants avaient été tués et 350 blessés par les tirs israéliens, selon Damas, Tsahal reconnaissant de son côté une dizaine de manifestants tués ou blessés.
Le 15 mai d’autres manifestants arabes avaient commémoré, drapeaux palestiniens et syriens déployés, l’anniversaire de la « Nakba » (la catastrophe), autrement dit l’exode de dizaines de milliers de Palestiniens consécutifs à la création de l’Etat hébreu en 1948.
« Nous n’autorisons pas d’intrusion sur notre territoire » a déclaré le colonel Shukroon, « chef de la barrière de sécurité » du plateau du Golan. « C‘est notre devoir en tant qu’armée et notre droit en tant qu’Etat de défendre nos frontière et de ne pas autoriser quiconque à pénétrer en Israël. »
Les droits, Israël a l’habitude de se les arroger à volonté, quand bien même ces « droits » seraient en contradiction avec le droit international.
Faut-il rappeler que l’annexion du Golan syrien, qui outre sa valeur stratégique est un véritable réservoir d’eau pour la région, n’a jamais été reconnue par l’ONU, le Conseil de Sécurité ayant condamné solennellement l’annexion de 1981, sans toutefois qu’aucune mesure de rétorsion, économique ou a fortiori militaire, ne s’en soit suivie, Israël n’étant décidémment pas la Libye, ou la Syrie.
A propos de Syrie, on peut penser qu’avec leur mur, les dirigeants israéliens veulent apporter leur petite contribution à l’aggravation de la tension régionale, se substituant en quelque sorte à la Turquie, un temps menaçante vis-à-vis de Damas et depuis revenue à une attitude plus raisonnable.
L’ONU s’est d’ailleurs inquiétée de ces bruits de tracteurs qui semblent annoncer des bruits de bottes et de chars. Cette provocation israélienne est-elle de nature à menacer le cessez-le-feu de 1973 entre les deux pays ? Il paraît évident, au regard des tensions qu’elle traverse, que la Syrie ne songe nullement à se lancer dans une aventure militaire contre Israël.
En ce qui concerne ce dernier, c’est moins sûr, Tsahal ayant ces dernières années tenté d’écraser, avec de gros moyens, les milices du Hezbollah libanais – au risque de déclencher une nouvelle guerre régionale – et du Hamas gazaoui. Les dirigeants israéliens se limiteront-ils, dans cette affaire, à des provocations verbales, se contenteront-ils d’employer le génie et non pas les blindés et l’aviation, c’est toute la question.
Tsahal en position à la frontière syrienne, en juin dernier
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