[ 25/02/2011 - 03:17 ] |
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Palestine – CPI Le centre de recherche de l’université israélienne Bar Ilan de Tel-Aviv a publié un rapport sur les roquettes venant de la bande de Gaza et frappant le sud de l’Etat d’occupation israélienne. C’est en 2001 que les roquettes commencent à y tomber. Au départ, les décideurs israéliens ne les considéraient qu’une gêne marginale. Mais dix ans plus tard, en 2011, ils les prennent pour un danger stratégique réel et persistant. Personne ne peut voir comment cet Etat va s’en débarrasser. Evrim Anbar, professeur en sciences politiques à l’université de Bar Ilan et directeur du centre Sadat-Bigin des études stratégiques, a préparé ce rapport. Il dit que durant la dernière guerre agressive israélienne menée contre Gaza, fin 2008/début 2009 – appelé par les Israéliens "l’opération plomb durci" – la résistance palestinienne a pu continuer à lancer ses roquettes vers le sud d’"Israël", en dépit du bombardement sioniste. Et sur le niveau politique, le conflit entre l’Etat d’occupation et la résistance palestinienne s’est transformé en une vraie guerre d’usure entre les occupants israéliens et le mouvement du Hamas, croit-il, surtout après que le mouvement a pris le pouvoir dans la bande de Gaza, en 2007. Après la guerre, la résistance tire une quantité limitée de roquettes ; les Israéliens pratiquent aussi des opérations limitées ; un équilibre de terreur s’établit. En novembre 2007, la résistance a expérimenté pour la première fois une roquette qui pourrait atteindre le cœur de Tel-Aviv. Il présume alors que la résistance pourrait bombarder le centre de l’Etat hébreu, si une nouvelle bataille s’engageait ; l’aéroport international de Ben Gourion et les bases de l’armée israélienne à titre d’exemple. Et maintenant, la résistance profite de l’accalmie pour bien s’armer et bien entraîner ses membres, pour faire face à tout nouvel affrontement. Et jusque-là, dit le professeur Anbari, les opérations limitées de l’armée israélienne n’ont rien donné. Et depuis 2001 jusqu’à la guerre, ces opérations étaient prises par la résistance comme le reflet d’une faiblesse et d’une incapacité à s’engager dans une guerre de grande envergure. Le chercheur ne voit pas comment l’armée israélienne se prépare pour défendre les habitants du Sud. Tous les gouvernements israéliens successifs prétendent que le risque serait minime et refusent de consacrer des budgets suffisants pour protéger le Sud. Depuis la fin des Intifadas d’Al-Quds et d’Al-Aqsa, en 2004, la question des roquettes est devenue un fardeau pour "Israël", continue Evrim. Elles ont causé beaucoup de dégâts, l’insécurité en fait partie. La guerre d’usure du front sud pourrait se répandre sur tous les fronts ; la résistance palestinienne, le Hezbollah et la Syrie sont plus forts. Evrim Anbar croit que l’Entité sioniste devra changer ses priorités pour faire face à une nouvelle guerre d’usure. La solidarité sociale ne suffirait plus à y faire face. La société israélienne serait-elle alors prête à faire les sacrifices suffisants afin que son armée entame des opérations de longue durée ? C’est la question que se pose Evrim en conclusion. |