02/02/2011
La presse et la classe politique accusent le Barack Obama de «tourner le dos trop vite à Hosni Moubarak».
«Jimmy Carter avait laissé tomber le chah d'Iran, Obama est en train de faire pareil avec Moubarak.» Tel est le constat amer dressé, en privé, par des responsables israéliens. Officiellement rien ne filtre. Mais la déception, voire une certaine colère, est perceptible. «Comment peut-on faire confiance aux États-Unis alors qu'à la moindre épreuve ils lâchent leur allié le plus fidèle, c'est le meilleur moyen pour les Américains de perdre pied au Moyen-Orient», souligne un de ses officiels.
Un diagnostic partagé par Shaul Mofaz, le président de la commission de la défense et des affaires étrangères du Parlement. «Les Américains viennent de faire comprendre que leur soutien inconditionnel envers leurs alliés était des plus partiel», souligne Shaul Mofaz. Des médias accusent Barack Obama «d'avoir poignardé Hosni Moubarak dans le dos». Même chez une partie de la gauche le malaise est perceptible. Yossi Beilin, un ardent partisan d'un processus de paix avec les Palestiniens, estime que le président américain n'a pas eu la manière «en tournant le dos trop vite à Hosni Moubarak».
Ephraïm Halevy et Danny Yatom, deux anciens chefs du Mossad, les services de renseignements, ne sont pas tendres non plus avec le président américain. «Ce qu'a fait Barack Obama est dans la droite ligne de ce que disait l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger lorsqu'il affirmait que les tous les accords stratégiques passés par les Américains sont conditionnels, autrement dit limités dans le temps », souligne Ephraïm Halevy. Au passage il ne manque pas de s'interroger sur les raisons pour lesquels le président américain «évoque les droits de l'homme au moment où Hosni Moubarak est en difficulté alors qu'il passe sous silence ce sujet lorsqu'il s'agit de la Chine ou de la Russie».
D'aucuns n'hésitent pas à considérer que Barack Obama n'est pas capable de déterminer ce qui sert son pays. «Il a fait un pari simpliste qui consiste à soutenir les revendications des manifestants en Égypte, en espérant que les prochains dirigeants de ce pays lui en seront reconnaissants, ce qui est loin très loin d'être acquis», prévoit Ephraïm Halevy.
Une allusion aux craintes suscitées par une éventuelle prise du pouvoir par les Frères musulmans en Égypte. Sur la même longueur d'onde, Shimon Pérès, le président a bien résumé cette inquiétude en affirmant qu'une «oligarchie religieuse et fanatique ne constitue pas vraiment un mieux par rapport à un manque de démocratie».
Le quotidien Haaretz estime que la déstabilisation de l'Égypte constitue une occasion unique pour Benyamin Nétanyahou, le premier ministre à la tête du «seul allié stable de la région», de rétablir la confiance avec les États-Unis.
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Un diagnostic partagé par Shaul Mofaz, le président de la commission de la défense et des affaires étrangères du Parlement. «Les Américains viennent de faire comprendre que leur soutien inconditionnel envers leurs alliés était des plus partiel», souligne Shaul Mofaz. Des médias accusent Barack Obama «d'avoir poignardé Hosni Moubarak dans le dos». Même chez une partie de la gauche le malaise est perceptible. Yossi Beilin, un ardent partisan d'un processus de paix avec les Palestiniens, estime que le président américain n'a pas eu la manière «en tournant le dos trop vite à Hosni Moubarak».
Ephraïm Halevy et Danny Yatom, deux anciens chefs du Mossad, les services de renseignements, ne sont pas tendres non plus avec le président américain. «Ce qu'a fait Barack Obama est dans la droite ligne de ce que disait l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger lorsqu'il affirmait que les tous les accords stratégiques passés par les Américains sont conditionnels, autrement dit limités dans le temps », souligne Ephraïm Halevy. Au passage il ne manque pas de s'interroger sur les raisons pour lesquels le président américain «évoque les droits de l'homme au moment où Hosni Moubarak est en difficulté alors qu'il passe sous silence ce sujet lorsqu'il s'agit de la Chine ou de la Russie».
«Pari simpliste»
Pour Danny Yatom, «l'attitude hautement problématique des Américains en Égypte doit servir d'avertissement pour les autres alliés des États-Unis, tel Israël, car une telle mésaventure peut nous arriver». «Est-ce que les États-Unis pourraient nous abandonner?», s'interroge le quotidien Yediot Aharonot. Autrement dit, l'amitié «indéfectible» des États-Unis envers Israël, sans cesse proclamée à Washington, pourrait être remise en cause au cas où les Américains considéreraient que leurs intérêts vitaux sont en jeu.D'aucuns n'hésitent pas à considérer que Barack Obama n'est pas capable de déterminer ce qui sert son pays. «Il a fait un pari simpliste qui consiste à soutenir les revendications des manifestants en Égypte, en espérant que les prochains dirigeants de ce pays lui en seront reconnaissants, ce qui est loin très loin d'être acquis», prévoit Ephraïm Halevy.
Une allusion aux craintes suscitées par une éventuelle prise du pouvoir par les Frères musulmans en Égypte. Sur la même longueur d'onde, Shimon Pérès, le président a bien résumé cette inquiétude en affirmant qu'une «oligarchie religieuse et fanatique ne constitue pas vraiment un mieux par rapport à un manque de démocratie».
Le quotidien Haaretz estime que la déstabilisation de l'Égypte constitue une occasion unique pour Benyamin Nétanyahou, le premier ministre à la tête du «seul allié stable de la région», de rétablir la confiance avec les États-Unis.
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