JERUSALEM - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Ehud Barak ont annulé la nomination du futur chef d'état-major de l'armée, le général Yoav Galant, accusé de s'être appropriés illégalement des terrains à des fins personnelles.
"MM. Netanyahu et Barak se sont entretenus mardi avec le général Galant et lui ont fait savoir qu'ils avaient décidé d'annuler sa nomination", a déclaré à l'AFP une porte-parole du ministère de la Défense.
Cette décision, attendue, survient alors que la région est plongée dans un climat d'instabilité en raison de révoltes populaires en Egypte contre le régime du président Hosni Mourbarak, un allié d'Israël, et en Tunisie.
Elle fait suite aux conclusions du conseiller juridique du gouvernement concernant une affaire d'appropriation illégale de terrains impliquant le général Galant.
Ce dernier devait prendre ses fonctions le 14 février.
Le chef d'état-major adjoint, le général Yaïr Naveh, assumera l'intérim en attendant la nomination d'un nouveau prétendant dans les 60 jours, a précisé la TV publique israélienne.
M. Barak avait personnellement appuyé la candidature du général Galant pour devenir le 20e chef d'état-major de l'histoire d'Israël, et l'annulation de sa nomination apparaît donc comme un sérieux revers pour le ministre de la Défense.
Le général Galant avait été formellement accusé le 20 janvier par le contrôleur de l'Etat de s'être illégalement accaparé des terrains, une affaire qui a provoqué un énorme retentissement en Israël.
Le haut gradé a été mis en cause pour avoir érigé un parking et une voie d'accès pour sa luxueuse villa sur des terres domaniales, il y a une dizaine d'années, dans le nord d'Israël.
Il est également soupçonné d'avoir obtenu de l'Administration des domaines un terrain de 3,5 hectares à cultiver, contrairement aux règlements en vigueur, en faisant jouer ses relations.
Il a en outre admis s'être approprié illégalement 2,8 hectares de terres dont il a dû se retirer après une plainte de ses voisins du village d'Amikam. Il a plaidé une erreur de cadastre.
Dans un rapport remis au conseiller juridique du gouvernement, Yéhouda Weinstein, qui a les fonctions de procureur général, le contrôleur de l'Etat soulignait que le général Galant n'avait pas dit la vérité à la justice concernant ce dossier.
Le général Galant s'est défendu récemment dans la presse en se présentant comme victime d'une cabale ourdie par des rivaux.
Avant d'être désigné à la tête de l'armée, il avait été la cible d'une violente campagne de presse. Les médias israéliens avaient publié un document --en fait un faux-- censé l'impliquer dans une opération de déstabilisation, mais la police l'avait ensuite innocenté.
Les deux principaux rivaux du général Galant au poste de chef d'état-major étaient le général Benny Gantz, adjoint du chef d'état-major sortant, le général Gaby Ashkenazi, et le chef de la région militaire Nord, le général Gadi Eizenkot.
En tant que chef de la région militaire sud, le général Galant avait commandé la dévastatrice offensive "Plomb durci" dans la bande de Gaza il y a deux ans qui a valu à Israël d'être accusé de "crimes de guerre" et de "possibles crimes contre l'humanité" par l'ONU.
(©AFP / 01 février 2011 20h38)Lien