Hassan Moali
Dix ans après le début de la deuxième Intifadha, les Palestiniens se retrouvent confrontés à la double impasse du soulèvement et du processus de paix qui n’ont abouti ni l’un ni l’autre à la création de l’Etat promis.
Le 28 septembre 2000, la visite critiquée du chef de la droite israélienne, Ariel Sharon, sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, provoquait des heurts entre Palestiniens et forces israéliennes, deux mois après l’échec du sommet de Camp David (Etats-Unis), convoqué pour parvenir à un règlement final du conflit israélo-palestinien. La première Intifadha avait éclaté en 1987 dans un camp de réfugiés de Ghaza et débouché sur les accords d’Oslo, pour se clore symboliquement le 13 septembre 1993 par la poignée de main historique, à la Maison-Blanche, entre le dirigeant palestinien Yasser Arafat et le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin.
« L’Intifadha d’Al Aqsa » — du nom d’une mosquée de l’esplanade — n’a pas de date de fin officielle. Mais l’annonce conjointe de l’arrêt des violences, le 8 février 2005, par Mahmoud Abbas, successeur du défunt Yasser Arafat, et d’Ariel Sharon, devenu Premier ministre, en marque l’épilogue. En près de cinq ans, quelque 4700 personnes ont péri, dont près de 80% de Palestiniens.
Depuis, les appels épisodiques à une troisième Intifadha relèvent essentiellement de l’incantation, d’autant que la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie et le retrait israélien de Ghaza ont réduit le périmètre de confrontation. « Nous avons essayé l’Intifadha, cela nous a causé beaucoup de tort », a déclaré Mahmoud Abbas au quotidien arabe Al Hayat.
Guerre d’usure
« Nos mains blessées sont encore capables de tendre une branche d’olivier », a-t-il assuré samedi devant l’Assemblée générale des Nations unies, faisant allusion au discours de Yasser Arafat à cette même tribune en 1974, qui s’était présenté en tenant le rameau d’olivier et le fusil du révolutionnaire. « Ne laissez pas le rameau tomber de ma main », avait-il lancé.
« Nous devrions être prêts à la lutte armée, ou au moins au soulèvement », a affirmé Hossam Khader, ancien député palestinien, emprisonné cinq ans par Israël pour appartenance à un groupe armé, les Brigades des martyrs d’Al Aqsa. « Tout ce qu’il nous reste maintenant pour libérer la Palestine, c’est une centaine de sympathisants du monde entier qui manifestent pacifiquement à Bilin, Nilin, Iraq Burin », a-t-il relevé, en référence aux villages où se déroulent des rassemblements contre la barrière israélienne.
« Comment pourrions-nous affronter les bulldozers de Lieberman, Netanyahu et Barak ? Comment pourrions-nous arrêter leurs bulldozers sur le terrain ? » Des questions qui coulent de source quand on entend Avigdor Lieberman dire hier, que la conclusion d’un accord de paix « risque de prendre plusieurs décennies » ! Mahmoud Abbas appréciera.