Nadia Agsous
Hommage aux Palestinien-ne-s
Par une nuit brumeuse et interminable où tout s’enchevêtre, se mêle et s’entremêle ; Une nuit aux contours énigmatiques porteurs de mystères en attente éternelle d’éclaircissements...
Drapées dans le voile de l’invisible, des ombres à la mémoire consumée par la nostalgie du retour marchent sur les traces des souvenirs ensevelis dans les recoins les plus secrets des premiers scintillements du petit jour naissant. Elles rôdent autour de l’olivier ancestral aux racines asséchées par la mélancolie et l’usure de l’attente qui ne finit pas de s’éterniser au point de prendre l’allure d’une fatalité ; Cet olivier lassé des apparitions tantôt furtives tantôt fugitives des visages rongés par l’Absence ; ces spectres qui errent dans les replis cachés des maisons aux serrures rouillées par le poids du Temps.
Reconstituer les fragments de l’histoire confisquée
Cheminer vers les sentiers interdits à la recherche des bouts d’images brouillés, effacés au fur et à mesure de l’écoulement du temps.
Marcher sur les empreintes perdues dans l’écho du néant
Échapper aux appels incessants des djins qui du fonds du puits de l’Histoire éveillent les sens des corps en proie au désordre.
Quel est donc ce frisson à la fois palpable et fuyant qui parcourt ces corps jusqu’à épuisement ?
D’où vient cette violence qui étreint ces cœurs en mal de reconnaissance et d’amour qui entretient l‘indéfinissable et cultive le dérangement ?
Dans sa course effrénée vers nulle part, le temps suspend son envol. Des empreintes ineffables d’un regard qui ne finit pas d’enfanter l’espoir ;
L’espoir de l’engendrement d’une révélation porteuse de lumière, de solidarité, de renouvellement, d’humanisme.
Soudain…Dans la brume…
Une main
Un univers singulier. La mère nourricière. Un abreuvoir. Le lieu où l’oiseau dans son égarement, se pose, se repose, se désaltère et picore des graines d’amour et d’espérance venues de contrées lointaines et mythiques.
Une main
Ouverte, elle est gage d’amitié, de confiance, d’acceptation, de reconnaissance, d’amour, d’engagement.
Des mains
Elles ont beaucoup voyagé errant à la recherche de ce souffle mystérieux qui les délivrera de cette promesse illusoire du retour dans une mère patrie qui se meurt dans l’agonie du soleil.
Des mains, sur le chemin de la mort incertaine, lieu où se croisent et s’entrecroisent les lignes de la destinée.
Puis dans la buée de l’aurore, des mains et encore des mains
Une foule de mains porteuses de certitudes, de quiétude, de sérénité ; des gestes porteurs de promesses, de fraternité, de solidarité, d’espoir ; des regards investis du pouvoir de lier des êtres qui semblent si lointains, si différents et pourtant si proches et si semblables.
Des femmes, des hommes, des enfants, main dans la main, forment un mausolée où les âmes désœuvrées s’y réfugient afin de s’imprégner de cette sérénité qui se dégage de ces voix lancinantes qui surgissent dans le paysage de la nuit et embaument les désirs en proie à l’allégresse, à l’ivresse, à la félicité.
Et, lentement, la lumière éblouissante inonde ces visages à la mémoire hantée par ces appels incessants, annonciateurs de temps nouveaux où l’Histoire, de Vérité vêtue ira déambuler sur les chemins de grandes solitudes.
Et, Revenir sur les traces de ces éclats de rires jaillis du fonds des abîmes de l’oubli. Et graver ses empreintes au cœur d‘un monde porteur d‘Humanité.
Et, ensemble, renouer le fil de l’histoire...
Et,
Main dans la main, aller déterrer les rêves inachevés. Et se perdre dans l’intériorité d’une terre qui ne finit pas d’enfanter l’espoir
L’Espoir,
d’un souffle nouveau enveloppé d’un halo de certitude. Au loin. Des voix. Des rires. Un regard. Soudain, un spectacle. Inattendu. Bouleversant. Eblouissant. Etincelant. Rédempteur
La naissance du soleil sur cette terre assassinée maintes et maintes fois mais qui refuse de mourir et de disparaître dans la froideur et l’indifférence des âmes !