Par Philippe Abi-Akl | 01/07/2010
Ce n'est pas la première fois que des unités françaises et espagnoles de la Finul, en exercice dans des localités du Sud frontalier, à Majd el-Silm notamment, sont attaquées par les habitants et leurs véhicules caillassés. Cette série d'agressions constitue un message d'avertissement à l'ONU, à la veille de la publication du rapport cyclique de suivi de Roëd-Larsen, chargé de mission par Ban Ki-moon en tant qu'officier traitant du dossier de l'application de la 1701. À Beyrouth, une source sécuritaire qualifiée relève les effets négatifs que les lapidations de Casques bleus devraient avoir pour le Liban, pour ce qui a trait à ses relations avec l'organisation internationale.
Les attaques s'inscrivent à la veille d'une visite à l'ONU d'une délégation militaire libanaise, qui doit rencontrer les délégués des membres permanents du Conseil de sécurité pour leur remettre un mémoire sur les quelque 7 000 transgressions israéliennes, aériennes, maritimes ou terrestres, enregistrées depuis la promulgation de la 1701.
Ce document riposte à une plainte israélienne adressée à l'ONU, pour accuser le Hezbollah de violer en permanence la 1701, du fait de sa présence militaire dans une zone, au sud du Litani, que la résolution lui interdit. Et où il ne cesse de stocker des armements, selon les Israéliens.
Des sources politiques du Sud rattachent les agressions des habitants sur les Casques bleus à plusieurs causes. Tout d'abord, à les en croire, la Finul ne coordonne pas avec l'armée libanaise, et ne s'en fait pas escorter quand elle va sur le terrain, comme la 1701 le lui prescrit. Autre désinvolture irritante : elle effectue des exercices parmi les maisons, au cœur des villages et en perturbe l'existence ou le travail. Les habitants ont donc réagi, en coupant des routes et en lançant des pierres ou des cailloux sur les intrus. L'armée est intervenue, rouvrant les routes, et mettant fin au lancement de projectiles.
Les sources sudistes citées affirment que la Finul joue les matamores, les fiers-à-bras avec les Libanais, mais ne lève pas le petit doigt face aux Israéliens. De plus, ce serait sur pression israélienne que les Casques bleus ont voulu appliquer un programme d'entraînement à l'intérieur même des villages libanais. Qu'ils ne protègent pas quand ils subissent des tirs israéliens. Ces sources répètent qu'aux termes de la 1701, les exercices effectués unilatéralement par la Finul sont illégaux, car elle est tenue d'obtenir, pour toute initiative, un feu vert préalable du commandement de l'armée libanaise. Or la Finul a organisé des patrouilles, et pris des photos, dans les villages sans autorisation.
Sur le plan global, des sources du Hezbollah soulignent que la Finul, au lieu de faire des étalages de muscles dans les villages libanais, devrait avancer des propositions concrètes pour le dégagement de la partie libanaise de Ghajar. Et contribuer à la libération de Chebaa et de Kfarchouba, comme le prévoit la 1701 que la force internationale est chargée d'appliquer.
Lecture différente
Cependant, les loyalistes du 14 Mars voient les choses sous un tout autre angle. Pour eux, les habitants appliquent encore une fois, comme il y a quelques mois, un plan du Hezbollah qui se sert d'eux comme boîte aux lettres. Pour lancer à l'ONU, à la veille de la publication du rapport semestriel de Roëd-Larsen, un avertissement menaçant. En lui rappelant qu'en cas de partialité accusée de sa part en faveur d'Israël, ses contingents risqueraient de se transformer en cibles, voire en otages. Pour le Hezb, Roëd-Larsen, dont les conclusions sont automatiquement cautionnées par Ban Ki-moon, est d'avance suspect, car dans ses précédents rapports il aurait mis régulièrement le Liban en cause en fermant les yeux sur les débordements israéliens. En outre, Roëd-Larsen a rencontré à Paris le patriarche Sfeir et Samir Geagea, qui ne cessent de soulever le problème de l'armement d'un Hezb qu'ils ne portent pas dans leur cœur. Même reproche de parti pris adressé à Michael Williams. Ce qui revient à dire, puisque c'est le Hezbollah qui est principalement en confrontation avec les Israéliens, que le parti de Dieu est pris pour cible par l'ONU. Et aujourd'hui plus que jamais, à cause du dossier iranien.
Ces cadres estiment que le Hezb veut également rappeler aux parties locales qu'elles ne manqueraient pas de pâtir d'une dégradation de la situation intérieure au Sud, à travers des accrochages avec la Finul. Une déstabilisation qui ne tarderait pas à faire tache d'huile dans les autres régions. En d'autres termes, le Hezb veut certifier à tous, aux participants à la table de dialogue surtout, que son armement ne peut être ni mis ni remis en question.
Mais le noyau du message s'adresse aux pays qui contribuent à la Finul. Pour les inciter à faire pression sur Israël afin qu'il cesse ses transgressions de la 1701, ses violations de l'espace aérien libanais, effectuées pour surveiller les mouvements du Hezb, et l'afflux d'armes qu'il reçoit à travers la frontière syrienne. Parallèlement, Washington se voit signifier indirectement que les efforts de George Mitchell seraient torpillés si l'ONU continue à faire montre de partialité en faveur d'Israël au Liban-Sud.
Last but not least, en regard de l'actualité : le Hezb souhaite, selon les loyalistes, que la Finul, sur ordre de l'ONU, élargisse son champ d'action et de surveillance en mer. Pour prévenir une mainmise israélienne, par coup de force, sur les gisements de pétrole et de gaz au large des côtes libanaises.
Les attaques s'inscrivent à la veille d'une visite à l'ONU d'une délégation militaire libanaise, qui doit rencontrer les délégués des membres permanents du Conseil de sécurité pour leur remettre un mémoire sur les quelque 7 000 transgressions israéliennes, aériennes, maritimes ou terrestres, enregistrées depuis la promulgation de la 1701.
Ce document riposte à une plainte israélienne adressée à l'ONU, pour accuser le Hezbollah de violer en permanence la 1701, du fait de sa présence militaire dans une zone, au sud du Litani, que la résolution lui interdit. Et où il ne cesse de stocker des armements, selon les Israéliens.
Des sources politiques du Sud rattachent les agressions des habitants sur les Casques bleus à plusieurs causes. Tout d'abord, à les en croire, la Finul ne coordonne pas avec l'armée libanaise, et ne s'en fait pas escorter quand elle va sur le terrain, comme la 1701 le lui prescrit. Autre désinvolture irritante : elle effectue des exercices parmi les maisons, au cœur des villages et en perturbe l'existence ou le travail. Les habitants ont donc réagi, en coupant des routes et en lançant des pierres ou des cailloux sur les intrus. L'armée est intervenue, rouvrant les routes, et mettant fin au lancement de projectiles.
Les sources sudistes citées affirment que la Finul joue les matamores, les fiers-à-bras avec les Libanais, mais ne lève pas le petit doigt face aux Israéliens. De plus, ce serait sur pression israélienne que les Casques bleus ont voulu appliquer un programme d'entraînement à l'intérieur même des villages libanais. Qu'ils ne protègent pas quand ils subissent des tirs israéliens. Ces sources répètent qu'aux termes de la 1701, les exercices effectués unilatéralement par la Finul sont illégaux, car elle est tenue d'obtenir, pour toute initiative, un feu vert préalable du commandement de l'armée libanaise. Or la Finul a organisé des patrouilles, et pris des photos, dans les villages sans autorisation.
Sur le plan global, des sources du Hezbollah soulignent que la Finul, au lieu de faire des étalages de muscles dans les villages libanais, devrait avancer des propositions concrètes pour le dégagement de la partie libanaise de Ghajar. Et contribuer à la libération de Chebaa et de Kfarchouba, comme le prévoit la 1701 que la force internationale est chargée d'appliquer.
Lecture différente
Cependant, les loyalistes du 14 Mars voient les choses sous un tout autre angle. Pour eux, les habitants appliquent encore une fois, comme il y a quelques mois, un plan du Hezbollah qui se sert d'eux comme boîte aux lettres. Pour lancer à l'ONU, à la veille de la publication du rapport semestriel de Roëd-Larsen, un avertissement menaçant. En lui rappelant qu'en cas de partialité accusée de sa part en faveur d'Israël, ses contingents risqueraient de se transformer en cibles, voire en otages. Pour le Hezb, Roëd-Larsen, dont les conclusions sont automatiquement cautionnées par Ban Ki-moon, est d'avance suspect, car dans ses précédents rapports il aurait mis régulièrement le Liban en cause en fermant les yeux sur les débordements israéliens. En outre, Roëd-Larsen a rencontré à Paris le patriarche Sfeir et Samir Geagea, qui ne cessent de soulever le problème de l'armement d'un Hezb qu'ils ne portent pas dans leur cœur. Même reproche de parti pris adressé à Michael Williams. Ce qui revient à dire, puisque c'est le Hezbollah qui est principalement en confrontation avec les Israéliens, que le parti de Dieu est pris pour cible par l'ONU. Et aujourd'hui plus que jamais, à cause du dossier iranien.
Ces cadres estiment que le Hezb veut également rappeler aux parties locales qu'elles ne manqueraient pas de pâtir d'une dégradation de la situation intérieure au Sud, à travers des accrochages avec la Finul. Une déstabilisation qui ne tarderait pas à faire tache d'huile dans les autres régions. En d'autres termes, le Hezb veut certifier à tous, aux participants à la table de dialogue surtout, que son armement ne peut être ni mis ni remis en question.
Mais le noyau du message s'adresse aux pays qui contribuent à la Finul. Pour les inciter à faire pression sur Israël afin qu'il cesse ses transgressions de la 1701, ses violations de l'espace aérien libanais, effectuées pour surveiller les mouvements du Hezb, et l'afflux d'armes qu'il reçoit à travers la frontière syrienne. Parallèlement, Washington se voit signifier indirectement que les efforts de George Mitchell seraient torpillés si l'ONU continue à faire montre de partialité en faveur d'Israël au Liban-Sud.
Last but not least, en regard de l'actualité : le Hezb souhaite, selon les loyalistes, que la Finul, sur ordre de l'ONU, élargisse son champ d'action et de surveillance en mer. Pour prévenir une mainmise israélienne, par coup de force, sur les gisements de pétrole et de gaz au large des côtes libanaises.