Par Philippe Abi-Akl | 22/06/2010
Éclairage Les dirigeants libanais suivent évidemment de près les développements régionaux. Ils estiment qu'au-delà des regrets pour les pertes en vies humaines, et pour les blessés, l'affaire du bateau turc de la « flottille de la liberté » apportant une aide humanitaire à Gaza se solde par un résultat positif. Car elle a soumis Israël à une telle pression internationale qu'il a dû desserrer l'étau étouffant Gaza, en autorisant le passage de tous les produits n'offrant aucun caractère militaire, ou susceptibles de présenter un risque sécuritaire. D'autre part, la Turquie, précédemment partenaire de l'État hébreu, se range désormais résolument aux côtés des Arabes.
Cela étant, des groupements de personnes, ou d'ONG libanaises humanitaires, s'activent pour lancer une nouvelle flottille de la liberté en direction de Gaza. Afin de forcer le blocus maritime qu'Israël maintient et de libérer la bande complètement, et non plus partiellement, comme c'est toujours le cas. Et en vue, également, de faire en sorte que la communauté internationale prenne soin d'obliger l'État hébreu à respecter les conventions internationales et les droits de l'homme. La flottille libanaise se dirigerait ves Chypre pour appareiller en direction de Gaza, la ligne directe, bloquée par les Israéliens, ne pouvant être empruntée. Les bâtiments retenus arborent des pavillons de diverses nationalités. Ils auraient à leur bord, outre le noyau de militants libanais, de nombreux Arabes et étrangers.
Le gouvernement, qui s'est sorti du pied l'épine du budget au bout de neuf laborieuses séances, pour en refiler la patate à la Chambre, ne veut pas d'un problème encore plus lourd. Mais il ne peut évidemment pas aller contre le projet de flottille de la liberté. Le ministre des Transports, Ghazi Aridi, précise cependant que les bateaux pourront se diriger vers Chypre, vers la Grèce ou vers Charm el- Cheikh, en évitant les eaux israéliennes. Après quoi, la responsabilité de les laisser ou non se diriger vers Gaza incomberait aux ports dans lesquels ils auraient accosté. Et ne serait plus du ressort des autorités libanaises...
Même circonspection de la part du Hezbollah. Il appuie le projet de flottille, mais en soulignant qu'il n'y participe pas. Pour ne donner à Israël aucun prétexte d'attaquer le Liban.
Sur un tout autre plan, le chef du gouvernement s'efforce de renforcer la cohésion de son équipe, maintenant que l'écueil du budget est contourné. En même temps, il souhaite réactiver les institutions publiques. Un ministre informé indique à ce propos que la priorité de Saad Hariri est de parachever le règlement du problème des nominations, donc du pourvoi des postes vacants, pour faire redémarrer l'administration. À travers une sélection basée sur des critères de compétence et de probité. La première tranche serait consacrée aux départements sécuritaires et judiciaires, les désignations se trouvant assorties d'un large mouvement de permutations.
Un autre ministre évoque pour sa part la dernière visite du président Michel Sleiman en Syrie. Pour affirmer qu'elle est des plus réussies, que les échanges sont éminemment positifs, et les points de vue concordants. La partie syrienne ne s'est pas montrée surprise d'entendre soulever la question des frontières. Le président Assad, indiquent les membres de la délégation libanaise, a répondu qu'il convient de mettre sur pied des comités mixtes de tracé, en commençant par le Nord, car il n'est pas possible de débuter par Chebaa tant que l'enclave reste occupée par Israël. Tout comme il n'est pas admissible que l'opération de délimitation des frontières apparaisse comme une soumission aux pressions de parties tierces. Entendre, évidemment, les Nations unies et l'Occident.
Le chantier, indiquent des sources informées, serait lancé dans la foulée de la visite que le président Assad devrait effectuer au Liban le mois prochain. Pour ce qui est du domaine maritime, les commissions mixtes sont appelées à examiner le départage, en-deçà des eaux internationales, entre le Liban, la Syrie, la Turquie, Chypre et l'État hébreu. Cette question, abordée il y a trois ans, avait été remisée au placard, dont il faut maintenant la dégager, Israël ayant des vues ouvertes de forage pétrolier ou gazier en Méditerranée. À ce sujet, le Liban compte en appeler aux Nations unies pour préserver ses droits.
Cela étant, des groupements de personnes, ou d'ONG libanaises humanitaires, s'activent pour lancer une nouvelle flottille de la liberté en direction de Gaza. Afin de forcer le blocus maritime qu'Israël maintient et de libérer la bande complètement, et non plus partiellement, comme c'est toujours le cas. Et en vue, également, de faire en sorte que la communauté internationale prenne soin d'obliger l'État hébreu à respecter les conventions internationales et les droits de l'homme. La flottille libanaise se dirigerait ves Chypre pour appareiller en direction de Gaza, la ligne directe, bloquée par les Israéliens, ne pouvant être empruntée. Les bâtiments retenus arborent des pavillons de diverses nationalités. Ils auraient à leur bord, outre le noyau de militants libanais, de nombreux Arabes et étrangers.
Le gouvernement, qui s'est sorti du pied l'épine du budget au bout de neuf laborieuses séances, pour en refiler la patate à la Chambre, ne veut pas d'un problème encore plus lourd. Mais il ne peut évidemment pas aller contre le projet de flottille de la liberté. Le ministre des Transports, Ghazi Aridi, précise cependant que les bateaux pourront se diriger vers Chypre, vers la Grèce ou vers Charm el- Cheikh, en évitant les eaux israéliennes. Après quoi, la responsabilité de les laisser ou non se diriger vers Gaza incomberait aux ports dans lesquels ils auraient accosté. Et ne serait plus du ressort des autorités libanaises...
Même circonspection de la part du Hezbollah. Il appuie le projet de flottille, mais en soulignant qu'il n'y participe pas. Pour ne donner à Israël aucun prétexte d'attaquer le Liban.
Sur un tout autre plan, le chef du gouvernement s'efforce de renforcer la cohésion de son équipe, maintenant que l'écueil du budget est contourné. En même temps, il souhaite réactiver les institutions publiques. Un ministre informé indique à ce propos que la priorité de Saad Hariri est de parachever le règlement du problème des nominations, donc du pourvoi des postes vacants, pour faire redémarrer l'administration. À travers une sélection basée sur des critères de compétence et de probité. La première tranche serait consacrée aux départements sécuritaires et judiciaires, les désignations se trouvant assorties d'un large mouvement de permutations.
Un autre ministre évoque pour sa part la dernière visite du président Michel Sleiman en Syrie. Pour affirmer qu'elle est des plus réussies, que les échanges sont éminemment positifs, et les points de vue concordants. La partie syrienne ne s'est pas montrée surprise d'entendre soulever la question des frontières. Le président Assad, indiquent les membres de la délégation libanaise, a répondu qu'il convient de mettre sur pied des comités mixtes de tracé, en commençant par le Nord, car il n'est pas possible de débuter par Chebaa tant que l'enclave reste occupée par Israël. Tout comme il n'est pas admissible que l'opération de délimitation des frontières apparaisse comme une soumission aux pressions de parties tierces. Entendre, évidemment, les Nations unies et l'Occident.
Le chantier, indiquent des sources informées, serait lancé dans la foulée de la visite que le président Assad devrait effectuer au Liban le mois prochain. Pour ce qui est du domaine maritime, les commissions mixtes sont appelées à examiner le départage, en-deçà des eaux internationales, entre le Liban, la Syrie, la Turquie, Chypre et l'État hébreu. Cette question, abordée il y a trois ans, avait été remisée au placard, dont il faut maintenant la dégager, Israël ayant des vues ouvertes de forage pétrolier ou gazier en Méditerranée. À ce sujet, le Liban compte en appeler aux Nations unies pour préserver ses droits.