jeudi 10 juin 2010

Et maintenant ? La Flottille de la Liberté et le combat pour briser le siège de Gaza

mercredi 9 juin 2010 - 05h:51
Rafeef Ziadah
La solidarité doit veiller à ce que l’histoire ne s’arrête pas à des rassemblements de colère et à des lettres de condamnation. Il sera notamment intéressant de voir comment le gouvernement turc va manœuvrer dans les prochains jours autour de la question des sanctions économiques contre Israël.
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Israël croit qu’il peut détourner un convoi humanitaire dans les eaux internationales,
tuer des travailleurs humanitaires et enlever des citoyens de dizaines de pays,
sans être confronté à des recours.
Si dans le monde, on se trouve encore sous le choc des meurtres, par des commandos israéliens, de militants pour les droits humains, innocents, à bord de la Flottille de la Liberté pour Gaza, ceux qui, depuis un certain temps, sont attentifs aux actes de l’Etat israélien ne sont pas surpris par ces meurtres. C’est le cycle continu du terrorisme d’Etat et de punitions collectives par Israël. Alors que nous pleurons les morts sur les navires, il ne nous faut pas oublier que la Flottille elle-même est une réponse à une brutalité plus grande encore : faire souffrir de la faim un million et demi de personnes piégées dans une prison à ciel ouvert, une prison qui s’appelle la bande de Gaza.
Le siège de Gaza, désormais sur le devant de la scène avec l’agression contre la Flottille, se poursuit depuis 2006. Ce n’est pas moins qu’une punition collective. Ce siège n’est pas seulement illégal, il est encore totalement immoral : son objectif est d’étouffer carrément la population palestinienne. La politique, selon des officiels israéliens, est : « ni prospérité, ni développement, ni crise humaine. » Le but est de s’assurer que la vie dans Gaza est intolérable, tout en laissant passer un filet d’aides suffisant pour que cela ne devienne pas mortel. Les matériaux de construction ne sont pas autorisés à entrer, rendant ainsi extrêmement difficile toute reconstruction depuis la guerre israélienne contre Gaza de 2008/2009 (Plomb durci). Les enseignants des écoles de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) assument toujours un double poste de travail et les fournitures, tels des carnets, ne sont pas autorisées dans Gaza par l’embargo israélien. Ceux qui ont besoin d’un suivi médical doivent déposer une demande d’autorisation aux Israéliens pour pouvoir partir, et la plupart du temps l’autorisation leur est refusée. La situation s’agissant de l’eau est déplorable. Malgré les proclamations israéliennes contre le Hamas et le terrorisme, il est évident que le siège de la bande de Gaza vise à contrôler la population et à lui rendre la vie aussi misérable que possible. Il n’y a qu’un Etat à pouvoir menacer une population sous son contrôle avec une telle cruauté - en violation de toute une série de lois internationales et de règlements sur les Droits humains - et qui soit capable de tuer des travailleurs humanitaires internationaux. Et de crier, avec défi, que c’est de « l’autodéfense ».
L’impunité israélienne
Les gouvernements occidentaux surenchérissent dans les « regrets de la perte de vies innocentes », mais c’est pourtant la « communauté internationale » qui permet à Israël d’agir avec une telle impunité (avec les USA et le Canada au premier rang pour fournir une couverture à Israël, à côté d’un acquiescement voilé des Etats arabes). Le Canada est le premier Etat à avoir réduit son aide au gouvernement démocratiquement élu du Hamas en 2006, sans considération pour les conséquences sur la population palestinienne et maintenant, il se fait le plus ardent défenseur d’Israël, quels que soient les actes de celui-ci, internationalement. En effet, alors que se déroulait l’attaque contre la Flottille, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était accueilli à bras ouverts pour une réunion à Ottawa. Le Premier ministre de l’Ontario, Dalton McGuinty, rentrait juste d’un voyage en Israël où il s’était rendu pour renforcer les échanges commerciaux. Fait important dans le cas de la Flottille, les USA et le Canada ont honteusement protégé Israël contre toute enquête internationale impartiale, soutenant à l’inverse qu’Israël devait conduire l’enquête lui-même. C’est l’auteur du crime qui est chargé d’enquêter !
Au niveau international, Israël continue de tisser des liens économiques forts avec un grand nombre d’Etats. En mai 2010, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a pris la décision d’accepter Israël. Dans un communiqué de presse sur le site de l’OCDE, son secrétaire général, Angel Gurria, déclare : « Ce nouveau chapitre dans l’histoire de l’Organisation confirme notre vocation mondiale en tant que groupe de pays qui recherchent des réponses aux défis mondiaux, et établissent les normes dans de nombreux domaines politiques, tels que l’environnement, le commerce, l’innovation et les questions sociales. » Dans les mêmes moments, un porte-parole du comité national BDS (boycotts, désinvestissements, sanctions) portait ce commentaire : « En acceptant Israël, les pays membres de l’OCDE se rendent de façon flagrante complices des crimes de guerre israéliens, sapant les fondations même du droit international. Récompenser Israël revient à le conforter dans son impunité et à anéantir tout espoir réaliste de parvenir à une juste paix dans la région. » Il ne faut pas s’étonner que dès lors qu’Israël est récompensé de ses actions militaires brutales par plus d’intégration dans les structures des puissances mondiales - avec le soutien systématique du Canada et des Etats-Unis -, il persiste dans la même voie.
La Turquie et la Grèce, par exemple, avaient programmé des manœuvres militaires avec l’armée israélienne malgré la guerre et le siège en cours de Gaza (elles ne furent annulées qu’après l’attaque de la Flottille). Sans parler de la relation scandaleuse entre les régimes arabes et Israël, et de l’Egypte comme partenaire au siège de Gaza. Ces relations économiques, militaires et diplomatiques perdurent malgré toute cette masse de violations des droits de l’homme par Israël, malgré les constructions qui se poursuivent dans les colonies illégales d’Israël, malgré la construction du mur d’apartheid illégal, et les nombreuses résolutions des Nations unies concernant Israël. C’est sur ce type de soutien manifeste et d’acquiescement moral qu’Israël compte. C’est ce qui permet à Israël de croire qu’il peut détourner un convoi humanitaire dans les eaux internationales, tuer des travailleurs humanitaires et enlever des citoyens de dizaines de pays, sans être confronté à des recours.
L’arrogance même avec laquelle les porte-parole de l’Etat d’Israël répondent aux questions sur l’attaque de la Flottille entrent aussi dans cette stratégie de gestion des médias internationaux. Elle est constante dans chacune des campagnes de relations publiques israéliennes lancée à la suite de crimes de guerre. Cette campagne propagandiste se décompose en deux parties : d’abord, légitimer chaque action d’Israël comme un acte d’autodéfense et défendable en droit international ; et, ensuite, délégitimer les victimes des actions israéliennes car terroristes. Comme tels, les arguments d’Israël reprennent les mêmes thèmes répétitifs d’une innocence irréprochable. Les occupations de la Cisjordanie et de la bande de Gaza sont légitimes et justifiées en tant qu’autodéfense contre le terrorisme ; la guerre cruelle contre Gaza et son blocus sont des actes légitimes d’autodéfense contre les terroristes et donc à la fois justifiés et légaux ; et pour s’assurer qu’Israël ne se fait pas abusé par une aide aux terroristes, les commandos israéliens ont le droit d’attaquer un navire dans les eaux internationales. Et si ces civils et travailleurs des droits de l’homme sur les navires humanitaires pour Gaza se défendent contre une armée qui les attaque, c’est qu’ils n’ont pas bien compris qu’ils sont en train d’aider le terrorisme, et c’est de leur propre faute s’ils se sont retrouvés victimes de l’obligation légitime pour Israël de se défendre. On peut seulement constater, avec quelque ironie, que si les commandos israéliens se mettent à paniquer devant des chaises en plastique et des bâtons, c’est qu’Israël gaspille beaucoup d’argent en entraînement militaire !
Quant aux accusation israéliennes selon lesquelles les militants humanitaires seraient en relation avec Al-Qaïda et que les navires auraient transporté des armes, il n’y a même pas eu le commencement d’un début de preuve d’avancer. Les images des « armes » trouvées font la risée d’une puissance militaire qui possède un arsenal nucléaire et qui a accès à tous les armements les plus récents que l’aide des Etats-Unis peut lui fournir : des bâtons et des outils qu’on trouve sur tout navire, des billes pour les enfants et d’autres objets aussi banals. La tactique des médias israéliens est de marteler certains mots, Al-Qaïda, Hamas, Iran et terrorisme islamique aussi souvent que possible. La simple répétition de ces mots vise à faire passer pour justifiables toutes les actions israéliennes, et de s’assurer que le soutien diplomatique du Canada et des Etats-Unis reste acquis. Mais ces accusations stupides et le barrage propagandiste israéliens sont de moins en moins acceptés par les opinions. La société israélienne - historiquement imprégnée d’une paranoïa absolue et de racisme, qui s’oriente vers toujours plus d’autoritarisme dans sa propre politique nationale - peut être encline à croire ces mythes. Mais s’agissant du reste du monde, les analyses et la façon de se défendre des Israéliens à propos de leurs actions violentes sont au mieux délirantes, et au pire, font transparaître de grossières justifications à des crimes de guerre.
A la lumière de l’attaque criminelle contre la flottille de navires transportant une aide de base et conduite par des militants des droits humains, la campagne de communication israélienne perd de son assurance. L’absurdité des revendications d’autodéfense est trop évidente. Le décalage entre la version officielle de l’Etat israélien et ce que chacun dans le monde a pu voir en direct depuis les navires est trop frappant (même si les médias occidentaux ont repris de façon sélective les images israéliennes, et écarté ce qui était envoyé par les médias non occidentaux depuis les navires). Ce qui n’a pas empêché l’Etat israélien de lancer les mêmes versions et les mêmes mensonges tout en restant impénétrable. Il peut compter sur les grands médias du Canada, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne pour qu’ils répètent comme des perroquets ses mensonges, et accordent au porte-parole israélien un temps d’antenne largement suffisant.
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La Flottille est elle-même est une réponse à une brutalité plus grande encore :
le siège de Gaza.
Turquie et Etats arabes : peuvent-ils être mis à l’épreuve ?
La Turquie et la plupart des Etats arabes ont réagi avec force à l’attaque. La rhétorique de l’AKP (Adalet ve Kalkinma Partisi - Parti pour la justice et le développement) au gouvernement en Turquie a certainement été très forte et la condamnation tant de l’attaque de la Flottille que du siège de Gaza a été nette. La question pour les prochains jours est de savoir quelle sera la détermination de la Turquie après ses déclarations et par quelles actions elle va les prolonger. Les gouvernements turcs ont une longue expérience de ces déclarations intrépides sur les questions du Moyen-Orient, mais qui sont suivies d’actions complètement à l’opposé. La motion finalement adoptée par le parlement turc appelle à distendre les liens économiques avec Israël, bien qu’il y ait eu débat sur ce point et que le parti au gouvernement se soit d’abord opposé à l’inclusion de cette demande. Et le vice-Premier ministre turc de déclarer : « Il n’est pas dans notre tradition de réduire les relations économiques dans un premier temps, nous allons compulser le droit international pour en décider. »
Comme la plupart des Arabes ne le savent que trop bien, à les entendre les gouvernements sont aussi fermement propalestiniens que possible, mais ils poursuivent des relations normales avec Israël. Ou, dans le cas de l’Egypte et de la Jordanie, ils travaillent ouvertement pour Israël. L’impulsion réelle en Turquie doit maintenant consister à réduire les liens économiques et militaires avec Israël. L’Etat turc, cependant, avec le soutien du gouvernement AKP, est profondément investi dans le néolibéralisme, totalement intégré dans les structures de l’OTAN et continue à forger des relations économiques solides avec Israël. Il sera intéressant de voir comment le gouvernement AKP va manœuvrer dans les prochains jours autour de la question des sanctions économiques contre Israël. Il subit en ce moment des pressions, d’un coté de sa base populiste et islamiste et, de l’autre des différentes forces laïques et de gauche, les deux étant de plus en plus favorables à la lutte palestinienne. Les militants de Turquie se sont saisis de l’occasion pour appeler à couper tous les liens avec Israël, et à utiliser les sentiments politiques créés par la tragédie de la Flottille pour affermir la Turquie dans un rôle constructif - et sortir de l’habitude qu’a l’Etat turc de retomber dans une rhétorique creuse - en brisant le siège de Gaza.
Quant à l’Egypte, sa complicité avec Israël (et les deux administrations US de Bush et d’Obama) dans le siège de Gaza dépasse le stade du simple embarras pour le régime décadent du Président Hosni Mubarak. Les Egyptiens ont ouvert le passage de Rafah vers Gaza, non comme un effet de la bonté de Mubarak ou de sa tristesse après les morts de la Flottille. C’est le résultat des pressions intérieures, en Egypte, et du chaudron bouillant de l’opposition devant l’inutilité de l’Etat égyptien. Mais on est seulement au début de l’acte du drame qui se joue. Et l’acte qui va suivre nous dira à quel moment, dans quelles circonstances et avec quelles justifications le gouvernement égyptien va expliquer pourquoi il referme la porte de Rafah. Il y a toutes les raisons du monde pour s’attendre à ce que l’Etat égyptien fasse ainsi, étant donné sa dépendance des Etats-Unis pour son existence politique et sa réticence, en toutes circonstances, à sacrifier son alliance avec Israël. Il est important que le mouvement international de solidarité se mobilise sur ce revirement car on s’attend à cette re-fermeture du passage de Rafah, et qu’il veille à ce que l’Egypte soit confrontée à des protestations venant du monde entier. Cela nécessitera aussi de soutenir les militants d’Egypte qui seront confrontés au régime violent de Mubarak.
On peut dire la même chose de la Jordanie et de ses relations dépendantes à l’égard d’Israël et des Etats-Unis. Le roi Abdullah, sous l’insistance constante des Etats-Unis, a renforcé ses liens avec Israël depuis un certain temps. En effet, les relations commerciales entre la Jordanie et Israël ont continué à se développer même avec l’approfondissement du désarroi en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Les fruits et les légumes israéliens inondent les marchés jordaniens, et les zones de libre-échange avec les entreprises israéliennes continuent de fonctionner et de s’étendre en Jordanie. La monarchie hachémite a tenté de compenser la colère massive de la population jordanienne après l’attaque de la Flottille en rappelant son ambassadeur. En réalité, tout ce que cela signifie c’est que l’ambassadeur a fait une heure de route et qu’il va dormir chez lui, à Amman, pendant quelques nuits, pendant que l’activité continue comme d’habitude. La Jordanie et l’Egypte peuvent être les pires exemples, mais elles sont toutes deux trop représentatives de cette sorte de gestes symboliques que les régimes répressifs arabes ont à l’égard d’Israël alors qu’en réalité, le resserrement des liens se poursuit, ainsi que leur accord pour le siège de la bande de Gaza.
La Ligue arabe et les Etats individuels ont tous tenu des réunions extraordinaires cette semaine, et, naturellement, ils ont condamné l’attaque de la Flottille dans les termes les plus forts, et appelé à débattre de la question devant les Nations-Unies. Le Koweit s’est retiré de l’ « initiative de paix » arabe, mais toute rupture des relations économiques est repoussée. Le Qatar a fait un geste vers une normalisation de ses relations avec Israël en rouvrant le bureau commercial israélien au Qatar, mais à condition que dès maintenant, Israël permette l’entrée des matériaux de construction si nécessaires à Gaza (Netanyahu a, sans surprise, tout simplement refusé la proposition). Au lieu de se rassembler pour réduire toutes les relations, ou pour trouver tout autre moyen d’aider à briser le siège, les dirigeants arabes sont devenus des maîtres en négociation de leurs propres concessions aux Etats-Unis et d’ouvertures à Israël. Les Etats arabes font des gestes, en parole, et signent des proclamations, sur le papier, mais ils sont là à regarder les Palestiniens se battre, sans eux. Cette obéissance pitoyable des Etats arabes aux structures de pouvoir existantes de l’ordre mondial doit être analysée.
Il y a de très forts et légitimes appels venant de Palestiniens pour que l’Autorité palestinienne (AP) suspende toutes les négociations - directes et indirectes - avec Israël. Jusqu’à présent, l’AP les a ignorés. L’AP a proclamé trois jours de deuil en Cisjordanie - un geste indispensable de solidarité, mais politiquement sans importance - pour réagir à l’attaque. L’AP, elle aussi, a appris des autres Etats arabes comment accomplir des actes symboliques pour désamorcer la colère populaire sans élaborer de nouvelles stratégies d’actions pour obliger Israël à lever le siège.
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La députée palestinienne Hanin Zoabi qui était à bord du Mavi Marmara,
agressée à la Knesset.

Les Palestiniens en Israël
Un aspect important de ce qui bouge depuis l’attaque israélienne contre la Flottille est le rôle joué par les citoyens d’Israël, notamment et surtout, celui de Hanin Zoabi, députée palestinienne à la Knesset. Zoabi était à bord du Mavi Marmara, et à son retour, elle a expliqué aux médias internationaux qui ont bien voulu l’écouter que les commandos avaient commencé à tirer avant même d’avoir mis le pied sur le pont du navire. Quand Hanin Zoabi a voulu intervenir à la Knesset, des protestations ont fusé de toute l’assemblée ; elle n’a pas été autorisée à poursuivre son intervention et a été menacée. Miri Regev, députée du Likoud, a dit à Zoabi : « Vas-t’en à Gaza, traîtresse... Nous n’avons pas besoin de chevaux de Troie dans la Knesset. » Les médias israéliens ont également rapporté que le ministre de l’Intérieur examinait comment retirer à Zoabi sa citoyenneté israélienne.
L’ironie de ce différend à la Knesset est riche. A chaque fois que le mot « apartheid » est prononcé s’agissant d’Israël, le camp proapartheid des défenseurs israéliens de l’occupation se lève en criant, « Mais vous avez des députés arabes à la Knesset » (la plupart des Israéliens les appellent Arabes parce qu’ils refusent de les reconnaître en tant que Palestiniens afin de soutenir les mythes fondateurs sionistes). Le cas Zoabi a mis en évidence les contradictions de l’apartheid israélien : il prétend être une démocratie mais il traite les citoyens palestiniens d’Israël comme des citoyens de troisième classe. Le rôle des Palestiniens en Israël est un élément central du combat contre l’apartheid israélien, et les actions courageuses des dirigeants palestiniens, comme celle de Zoabi, soulignent le rôle de plus en plus positif qu’ils jouent dans le combat de libération.
La fin du siège : la clé avec BDS
La société civile palestinienne a constamment fait savoir, depuis cinq ans maintenant, que la seule façon de mettre fin aux crimes de guerre israéliens était de mener une campagne de boycotts, désinvestissements et sanctions (BDS) contre Israël. Cette campagne soutient qu’Israël doit être isolé et traité comme un Etat paria. Après l’attaque contre la Flottille de la Liberté pour Gaza, de nombreuses personnalités et organisations se sont tournées vers BDS comme une mesure importante pour mettre en évidence la complicité des gouvernements dans le monde avec l’apartheid israélien.
Déjà, des syndicats de dockers en Suède ont dit qu’ils ne chargeraient ni déchargeraient des navires arrivant d’Israël ou en partance pour Israël et qu’ils ne manipuleraient aucun produit israélien, entre le 15 et le 24 juin. Des déclarations condamnant l’attaque ont été publiées par de nombreux syndicats à travers le monde. Le Nicaragua et l’Afrique du Sud ont l’un et l’autre rappelé leur ambassadeur.
Le vrai travail maintenant pour la campagne internationale de solidarité avec les Palestiniens consiste à veiller à ce que l’histoire ne s’arrête pas à des rassemblements de colère et à des lettres de condamnation au cours des prochaines semaines (alors que d’autres navires suivent dans le sillage du Rachel Corrie [arraisonné] sur sa route vers Gaza pour briser le siège). D’autres actions concrètes de BDS doivent être décidées par des syndicats de travailleurs, d’étudiants, par des groupes confessionnels et communautaires. Ce ne sont pas les gouvernements qui prendront les devants pour mettre fin au siège de Gaza. Le siège ne prendra fin que par notre organisation et notre lutte à tous - militants du combat pour la libération palestinienne, travailleurs des droits de l’homme, organisateurs des communautés à travers de nombreuses campagnes, salariés en général dans les syndicats -, dans tous les espaces possibles. L’édifice qui protège l’apartheid israélien avait commencé à se lézarder. La Flottille de la Liberté pour Gaza révèle de nouvelles fissures, et maintenant, il nous faut mener la lutte plus avant, de façon toujours plus inventive, et avec toujours plus de détermination.
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Rafeef Ziadah est une chanteuse et une militante palestinienne. Réfugiée de la troisième génération, elle vit actuellement à Toronto. Son CD, Hadeel, est disponible sur www.rafeefziadah.ca. Elle milite dans la Coalition contre l’apartheid israélien (CAIA)
On peut l’écouter et la voir sur vidéo : http://video.google.com/videoplay?d....
5 juin 2010 - Socialist Project - traduction : JPP
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8902