A chaque fois qu’Israël se trouve dans l’incapacité de justifier ses erreurs graves, il s’arme de la question de l’antisémitisme en accusant le monde de la haine et du refus d’Israël.
C’est exactement ce qui s’est passé quand Netanyahu a prétendu que l’action contre la flottille de la Liberté était provoquante et hostile car, si l’objectif de ceux qui étaient à bord du navire était de faire parvenir les aides au peuple palestinien à Gaza, ils se seraient soumis aux ordres israéliens de décharger les aides sur le port d’Ashdod. Et là, Israël s’engageait à faire parvenir les aides aux habitants de Gaza après les avoir fouillées, pour s’assurer que des armes n’étaient pas dissimulées dans les cargaisons, surtout que Téhéran a l’intention de transformer Gaza en plaque tournante d’armes à l’intérieur de la Palestine.
Il est étrange que les Américains soient d’accord avec l’idée et préfèrent que les aides pour les habitants de Gaza soient dirigées vers le port d’Ashdod au lieu de Gaza. Or, Israël et les Etats-Unis savent parfaitement que l’objectif des navires qui tentent de parvenir à Gaza n’est pas uniquement d’envoyer quelques tonnes de produits alimentaires et de médicaments, bien que ces aides soient d’une importance cruciale pour les habitants de Gaza. L’objectif des humanitaires qui prennent le risque de ce voyage est d’entrer en contact avec le peuple palestinien et lui exprimer leur solidarité face au blocus imposé à 1 million et demi d’êtres humains qui vivent dans une grande prison depuis plus de 4 ans. Ces humanitaires désirent également attirer l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de faire pression sur Israël pour lever le blocus, surtout qu’il n’a abouti à aucun de ses objectifs. En effet, le Hamas a investi ce blocus pour prendre en otage le peuple palestinien. Et il est évident qu’Israël ne désire pas que le peuple palestinien obtienne ce soutien de la part de la communauté internationale, et Washington le suit aveuglément. C’est pour cela qu’ils coopèrent pour changer la destination vers laquelle les aides doivent être dirigées. Or, si l’administration américaine prenait le parti de la vérité, elle aurait obligé Israël à permettre aux navires de se diriger vers Gaza après avoir été fouillés.
S’il est vrai que dans chaque crise ou désastre, il y a toujours une occasion de voir les choses d’une façon différente et plus utile, Washington doit profiter de cette occasion. C’est le moment propice pour que l’administration américaine révise la position sur Gaza, lève le blocus et entame un dialogue avec le Hamas. Washington doit déployer plus d’efforts pour garantir l’instauration de l’Etat palestinien dans le délai de 2 ans et renforcer les chances d’un dialogue entre le Hamas et le Fatah. Il est temps que Mitchell se dirige vers Gaza pour suivre une voie différente de celle suivie par Israël, et dont Washington peut être la première victime.