[ 20/06/2010 - 22:57 ] |
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Gaza – CPI En dépit de l’injuste blocus imposé sur la bande de Gaza, Mohammed Abdou Al-Khaleq Al-Farra, le maire de la ville de Khan Younes, veut faire de sa ville le symbole de l’ouverture sur le monde extérieur. Dans ce dessein, il a entamé une tournée européenne, en commençant par la Grèce. C’est une première tournée réalisée par un maire désigné par le gouvernement de la bande de Gaza. Sortir de la Bande pour réaliser sa tournée n’est pas passé sans entraves, on comprend bien combien on veut casser sa volonté d’ouvrir sa ville au monde entier. Mohammed Abdou Al-Khaleq Al-Farra, le maire de la ville de Khan Younes, accorde une interview exclusive à notre Centre Palestinien d’Information (CPI). Il nous met au courant des points forts de sa tournée dont les résultats propices au peuple palestinien, à la ville de Khan Younes et au gouvernement de la bande de Gaza. Voilà l’interview traduite de l’arabe par le soin du département français de notre Centre Palestinien d’Information (CPI). Les difficultés CPI : Monsieur Al-Farra, voulez-vous tout d’abord nous parler de votre voyage à l’étranger, en Grèce en particulier, des difficultés rencontrées et si elles ont pu entamer la volonté palestinienne ? Al-Farra : Tout d’abord, qu’Allah (le Tout Puissant) vous bénisse et tous ceux qui travaillent au service du CPI. Ce site devient notre fenêtre sur le monde. A travers cette fenêtre, le monde entier se rend compte de nos soucis et de nos problèmes, et il essaie ainsi de nous aider. Ensuite, notre tournée en Grèce n’était pas un jeu de hasard. Depuis sa naissance, il y a une vingtaine de mois, le conseil municipal actuel de la ville de Khan Younes a mis l’effort nécessaire pour s’ouvrir au monde extérieur afin d’alléger les souffrances de notre peuple palestinien, afin de soutenir le gouvernement légitime de la bande de Gaza pour rompre le blocus et puis afin de trouver des soutiens financiers à des projets mis en place pour développer la ville de Khan Younes. Elle en a besoin depuis plusieurs années. Notre visite en Grèce a été entamée en réponse à l’invitation du maire de la ville grecque Akharnon, afin de signer le traité de jumelage entre les deux villes. Ce jumelage permettra à la ville de Khan Younes de s’ouvrir au monde extérieur et de la développer dans tous les domaines dont surtout les infrastructures et ces projets acceptés par toutes les tranches de la société. Et au niveau des difficultés, certes nous en avons rencontrés beaucoup. Des pressions. Des heures d’attente sur le point de passage de Rafah, en vain, jusqu’au moment où Allah (le Tout Puissant) nous a facilité le départ via la Grèce, la première étape de notre tournée européenne. La réception CPI : Par les médias, nous avons été informés que vous aviez une réception très majestueuse pour votre sortie de la bande de Gaza assiégée. Comment cela s’est passé ? Al-Farra : Très exact. A la l’aéroport d’Athènes, nous avons été reçus par le maire de la ville grecque Akharnon, accompagné de Nader Al-Abadila, président de l’Association de l’amitié greco-palestinienne, plusieurs parlementaires, le secrétaire du Mouvement de jeunesse grec, l’écrivain Nicos Kas et beaucoup d’autres personnalités. Il y a également eu un public important qui s’est mis à crier pour le peuple palestinien et contre l’injuste blocus israélien. Les résultats CPI : Vous avez effectué plusieurs rencontres fructueuses avec des responsables grecs. Qu’ont-elles donné ? Et comment peut-on les exploiter au service du peuple palestinien ? Al-Farra : Quelques heures seulement après notre arrivée à l’aéroport d’Athènes, nous avons commencé, en coopération avec l’Association de l’amitié greco-palestinienne, des rencontres intenses avec les municipalités locales, les unions commerciales, les partis politiques, les associations culturelles. Nous voulions exposer les souffrances de notre peuple palestinien qui vit sous l’occupation israélienne et l’injuste blocus. Ces rencontres ont montré combien le peuple grec et son gouvernement aiment notre peuple palestinien et sa lutte réalisée pour se débarrasser de l’occupation et de son blocus. Les responsables confirment leur soutien à la juste cause palestinienne. La position du gouvernement grec CPI : Quelle était la position du gouvernement grec par rapport à votre visite et par rapport à votre personne, en tant que maire d’une municipalité de la bande de Gaza assiégée ? Al-Farra : Le gouvernement grec a non seulement approuvé le jumelage entre les villes d’Akharnon et de Khan Younes, mais elle a aussi offert beaucoup de soutien. En fait, le peuple et le gouvernement grecs aiment bien le peuple palestinien et soutiennent sa lutte pour se débarrasser de l’occupation et briser le blocus. Le gouvernement a approuvé l’importance de la décision du jumelage entre les deux municipalités et la décision d’échanger des expériences et des visites et de soutenir les projets qui ont pour objet d’alléger les souffrances du peuple palestinien dans la bande de Gaza. Ma rencontre avec le maire d’Akharnon et les conseillés municipaux est importante, en présence du président de l’association greco-palestinienne Nader Al-Abadila. Plusieurs députés et politiciens, représentants de la minorité palestinienne y étaient présents. Les conséquences CPI :Les contacts avec les responsables grecs ont-ils donné quelque chose, en ce moment où les souffrances du peuple palestinien ne cessent de s’aggraver de jour en jour ? Quels sont les efforts donnés pour les alléger ? Al-Farra : Les souffrances du peuple palestinien, aussi bien dans la bande de Gaza qu’en Cisjordanie, causées par le siège israélien, restent une affaire honteuse. Elles reflètent la sauvagerie de l’occupation israélienne qui sanctionne notre peuple de Gaza pour son expérience démocratique. En effet, la bande de Gaza souffre de la coupure d’électricité pendant de longues heures. Les Israéliens interdisent l’arrivée du carburant nécessaire à la bonne marche de la centrale unique de la Bande. Il faut aussi parler des souffrances des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, de la volonté du gouvernement de l’occupation de ne pas reconstruire les maisons bombardées et rasées durant la dernière guerre agressive israélienne menée contre Gaza. La rencontre était historique avec Banajios Fotyadis, le président de la municipalité d’Akharnon. Il a exprimé son soutien total au peuple palestinien. Il a insisté sur la nécessité de rendre au peuple palestinien son droit à un Etat indépendant, son droit à la sécurité et à la souveraineté. Il a également appelé à mettre fin aux souffrances du peuple palestinien. Il a aussi déclaré la construction d’un jardin, exprimant l’amitié greco-palestinienne, pour les enfants de la ville de Khan Younes. Il a déclaré son intention d’entraîner les cadres de la municipalité de Khan Younes et son intention de recevoir des délégations de la jeunesse palestinienne. L’Union des municipalités de la Méditerranée CPI : Et qu’avez-vous à nous dire à propos de vos efforts donnés pour que la municipalité de Khan Younes rejoigne l’Union des municipalités de la Méditerranée EGTC, et dans quel but ? Al-Farra : Nous mettons tous nos efforts pour rejoindre cette union, en contactant plusieurs responsables grecs, dans ce dessein… Ils nous ont promis d’user de toutes les voix possibles pour réussir l’entrée de Khan Younes dans l’Union, une entrée très bénéfique… L’Union soutiendra les projets municipaux (de la bande de Gaza), en consacrant des subventions complètes pour financer tous les projets concernant les infrastructures dont les différentes branches de la société ont besoin. Rencontre à hauts niveaux CPI : Vous aviez rencontré un membre du parlement grec, le sous-gouverneur d’Athènes, le ministre de l’économie national et d’autres personnes. Qu’ont donné ces rencontres ? Al-Farra : La politique de la municipalité de Khan Younes consiste à s’ouvrir au monde extérieur par tous les moyens possibles, afin de briser le blocus et d’alléger les souffrances du peuple palestinien de la bande de Gaza… La rencontre avec le parlementaire grec Banasis Eklonomo était plus qu’amicale. Il nous a promis de travailler au niveau de la coupure d’électricité que les citoyens de la bande de Gaza subissent. Il a aussi confirmé la nécessité d’un Etat palestinien indépendant, de la fin de l’occupation et l’injuste blocus mené contre le peuple palestinien… Et la sous-préfet Mme Banajita a promis d’expliquer les conditions difficiles des habitants de la bande de Gaza, à travers l’Union des municipalités et les départements grecs. Elle a aussi promis d’entamer une campagne médiatique intense pour résoudre le problème de l’électricité et pour éviter des tragédies humaines que le blocus laisse. Et le ministre grec de l’économie nationale Mr Marcos Bolaris a montré son admiration de la résistance historique du peuple palestinien de la bande de Gaza et son courage à faire face à toutes les agressions quotidiennes pratiquées contre le peuple palestinien par l’occupation israélienne, dont la dernière guerre agressive israélienne menée contre Gaza. Le ministre a affirmé son soutien au choix démocratique du peuple palestinien, tout en refusant catégoriquement l’injuste blocus. Nous avons aussi rendu visite au siège du parti communiste grec. Et nous avons rencontré un certain nombre d’hommes politiques et chefs de partis, d’intellectuels, entre autres. Nous les avons informés des souffrances de notre peuple palestinien et des conséquences néfastes du blocus suffocant qui menace les services des municipalités. Les responsables du parti communiste grec ont promis d’entamer des contacts sur tous les niveaux pour assurer une vie décente au peuple palestinien qui souffre de l’occupation israélienne. Une rencontre avec le public CPI : Dans le stade sportif Baked, vous avez effectué une rencontre grandiose avec le public. Quel message avez-vous voulu donner au peuple grec ? Al-Farra : Dans cette rencontre, le maire d’Akhranon, des parlementaires, des hommes politiques et un grand nombre de gens qui aiment notre peuple se sont retrouvés. La rencontre était à l’image des relations fortes liant le peuple palestinien et le peuple grec, qui montre à chaque occasion son soutien au peuple palestinien et son refus des pratiques menées contre le peuple palestinien. Nous y avons donné un discours. Nous avons remercié le peuple grec pour sa position héroïque de soutien au peuple palestinien, pour ses nombreuses manifestations réalisées en Grèce pour condamner de manière catégorique la guerre agressive israélienne menée contre Gaza. Nous y avons parlé des souffrances que subit notre peuple palestinien depuis 62, depuis la Nakba (la catastrophe de 1948), depuis que les occupants israéliens ont chassé notre peuple de sa patrie, après avoir commis toutes sortes de massacres à l’encontre de civils palestiniens. Nous leur avons dit que notre peuple va bien, puisqu’il y a des hommes libres comme vous qui nous comprennent. Notre direction fait tout pour briser le blocus qui a été imposé sur nous pour tuer la liberté, la démocratie que notre peuple a pratiquée lors des dernières élections législatives palestiniennes. Nous avons insisté sur l’importance du soutien donné au peuple palestinien pour qu’il dépasse sa tragédie que le blocus cause. Ce blocus menace tous les services essentiels présentés au peuple palestinien, en le privant de toute liberté, en fermant tous les points de passage, en interdisant l’entrée de tous les produits nécessaires à la vie et à son développement. |