Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a assuré que sa rencontre avec les deux présidents iranien et syrien et les dirigeants des factions de la résistance palestinienne à Damas était suffisante pour répondre aux messages américains qui ont précédé ce sommet, qualifiant les propos sur une certaine distanciation entre l'Iran, la Syrie et la résistance au Liban de "purs mensonges".
S'exprimant devant des milliers de partisans du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth à l'occasion de l'anniversaire du Messager de Dieu Mohammad (P) et de la semaine de l'unité islamique, Sayed Nasrallah a affirmé qu'à la suite de son dernier discours en février, les déclarations belliqueuses israéliennes ont diminué, voire changé, soulignant que la reconnaissance israélienne de s'être complètement retirée du Liban est une reconnaissance de la défaite.
Mettant en garde les sionistes contre l'annexion des lieux saints islamiques au "patrimoine israélien", Sayed Hassan Nasrallah a appelé la nation arabe et islamique à assumer ses responsabilités face à ce qui se passe en Palestine, ajoutant que la résistance est actuellement à son meilleur état.
Et de poursuivre que les Israéliens ne craignent pas tous les musulmans, mais qu'ils ont peur de la résistance au Liban, en Palestine, en Syrie et en Iran, et qu'ils ne cessent de les menacer.
Par ailleurs, son Eminence a de nouveau appelé à exécuter les collaborateurs avec "Israël" et à les faire passer à la guillotine, tout en s'adressant aux autres collaborateurs pour qu'ils se repentent et retournent à leur patrie et à leurs familles parce qu'ils seront surement dévoilés. A ce sujet, il a affirmé que de nouveaux réseaux d'espionnage seront démantelés prochainement.
S'agissant des demandes adressées de l'ambassade américaine à Beyrouth au ministère des Télécommunications libanais, Sayed Nasrallah a assuré que toutes les informations présentées à cette ambassade parviennent aux mains des Israéliens, ajoutant qu'il n'y a pas de différence entre ces informations et celles présentées par les collaborateurs à l'entité sioniste.
Il a de plus souhaité que personne au Liban ne soit impliqué dans cette affaire, parce que ceci est très dangereux et nécessiterait une importante action en contrepartie. Ce danger concerne la sécurité de tout le pays, non seulement du Hezbollah, selon lui.
Voici l'extrait religieux et politique du discours du secrétaire général du Hezbollah: Au début, je m'adresse à vous et à toute la nation islamique pour vous féliciter à l'occasion de l'anniversaire du dernier prophète et du maitre des Messagers de Dieu Mohammad ibn Abdullah (P), et de l'anniversaire de son descendant l'imam Jaafar ben Mohammad As Sadek (S), ainsi qu'à l'occasion de la semaine de l'unité islamique proclamée par le fondateur du régime islamique en Iran l'imam Khomeiny, il y a trente ans. Cette semaine est une occasion pour la rencontre, la coopération, et la solidarité entre tous les musulmans, qui croient en Dieu, à la Résurrection, et au prophète Mohammed (P).
En cette occasion, je voudrais évoquer un des détails historiques qui fut un point de litige entre les musulmans. Certains ont dit que la naissance du Prophète fut le 12 Rabi'1 de l'Hégire, alors que pour d'autres ce fut le 17 du même mois. La différence est donc de quelques jours seulement. Je voudrais dire que lorsque la bonne intention et la bonne vision existent chez les dirigeants musulmans, même les points de différence se transforment en des facteurs d'unité et de rencontre.
Dans ce cadre l'imam Khomeiny a appelé à faire des jours allant du 12 au 17 Rabi'1 une occasion
pour l'unité des musulmans, qu'on célèbre ensemble par amour au Prophète.
pour l'unité des musulmans, qu'on célèbre ensemble par amour au Prophète.
Et pour généraliser, je ne pense pas qu'il y a de facteurs de divergence qui méritent que les musulmans s'entretuent. Quels que soient ces facteurs, nous pouvons les contrecarrer de telle façon que nous préservons l'unité et la force des musulmans.
Aujourd'hui nous nous demandons où est cette nation? Un jour, le Messager de Dieu (P) s'adressa à ses compagnons qui l'entouraient. Il leur dit: "Toutes les nations se lanceront contre vous dans l'avenir, comme ceux qui se précipitent pour manger un plat. Hélas, vous serez alors nombreux mais dispersés, et vous serez aussi faibles, parce que vous préférerez la vie à la mort. L'ennemi n'aura plus peur de votre grand nombre parce que vous aimerez la vie et détesterez la mort".
Telle est la réalité de notre nation aujourd'hui. Un milliard et 400 millions de musulmans ne font pas peur à quelques colonisateurs qui occupent la Palestine. Ils ne les prennent pas en considération. Netenyahu réunit son gouvernement et décide d'annexer les terres de 1967, le Golan, Al Qods, la mosquée d'Ibrahim (caveau des patriarches), la mosquée de Bilal, et les autres lieux saints des musulmans. Quelle est la réaction dans le monde arabo-islamique? Aucune, à l'exception de quelques communiqués et c'est tout. Et bien entendu, c'est ce que prévoyaient les Israéliens, ils ne s'attendaient pas à une révolte de la part des gouvernements et des rues arabes.
Telle est la façon d'agir de l'ennemi. Hier, ils ont profané l'esplanade de la mosquée d'Al Aqsa. Une minorité de jeunes palestiniens d'al Qods défend la sacralité et la dignité de cette mosquée qui concerne tous les musulmans. Ils présentent des sacrifices. Hier, trente palestiniens ont été blessés, aucune réaction dans le monde arabo-islamique.
Bref, les Israéliens n'ont pas peur des Arabes. Ils ne craignent que cette minorité résistante au Liban, en Palestine, en Syrie et en Iran. Ils les menacent, les mettent en garde et planifient pour les attaquer, parce que cette minorité a découvert le facteur de force: elle a refusé de se soumettre aux tentations de la vie, n'a pas peur de la mort, et cherche à vivre dignement. Grâce à ces facteurs, les mouvements de résistance ont pu stopper la dépression et la ruine de la nation qui ont commencé en 1948, date de l'occupation de la Palestine. Cette date représente le pire des jours dans la vie de cette nation.
En parallèle, le projet expansionniste américano-sioniste dans la région fut arrêté. Les mouvements de résistance, qui ne sont pas faibles, et qui n'ont pas peur de la mort, ont mis des limites et entrainé la nation dans une nouvelle ère.
Malgré le climat négatif des dernières années et des derniers mois, je vous assure que les mouvements de résistance sont de plus en plus convaincus de leur choix et plus décidés à poursuivre cette voie quelles que soient les menaces. Cette nation doit assumer ses responsabilités et n'a pas le droit de laisser les mouvements de résistance seuls sur le terrain. Il ne s'agit pas d'un appel au soutien, nous n'avons rien attendu de qui que ce soit, et nous n'attendrons rien de personne, mais nous rappelons la nation de ses responsabilités.
Aujourd'hui, la résistance est dans ses meilleurs états au Liban et dans la région, et elle jouit d'un très grand soutien populaire dans le monde arabo-islamique. Elle jouit même du soutien de certains pays. Lorsque la Syrie ou l'Iran se mettent dans le camp de la résistance ouvertement, ils assument leur responsabilité. Nous devons les remercier et toute la nation doit s'y identifier, gouvernements, pays et peuples à la fois, au lieu de s'en prendre à eux.
Plus encore, aujourd'hui, certains milieux politiques et médiatiques arabes disent que la cause palestinienne est devenue désormais une cause iranienne. Je dis tout d'abord qu'elle n'est pas devenue une cause iranienne. Ensuite, vous avez délaissé cette cause. Venez la récupérer de l'Iran. Tenez-vous dans les rangs des Palestiniens, tout comme le font l'Iran et la Syrie. Soutenez le peuple palestinien et les mouvements de résistance palestinienne comme le fait l'Iran. Allez partout dans le monde pour dire que la cause palestinienne est une cause arabe, et nous serons à vos côtés, mais assumez vos responsabilités.
Certains pays et gouvernements arabes n'osent pas inviter les dirigeants de la résistance dans ses hôtels ou dans ses salles de peur qu'ils ne soient harcelés par les Etats-Unis et l'Occident. Mais lorsque la République islamique en Iran apporte son soutien aux Palestiniens, tous les régimes et les peuples arabes doivent la remercier sans aucune hésitation.
Dans ce cadre, je voudrais évoquer les menaces israéliennes contre le Liban et le sujet de la paix. Vous savez qu'après mon dernier discours tenu lors de la commémoration du martyre des dirigeants de la résistance islamique libanaise, l'ampleur des menaces israéliennes a baissé considérablement.
Au contraire, nous avons entendu d'autres propos à l'instar de ce qu'a dit Shimon Peres du retrait israélien définitif du Liban. Selon lui, "Israël" s'est retiré définitivement du Liban et n'a rien à faire dans ce pays.
Le fait de tenir de tels propos constitue une reconnaissance de leur défaite et de leur échec. Et là je leur dis:" Vous vous êtes retirés du Liban et vous n'y retournerez jamais".
Pour sa part, le chef d'Etat-major israélien affirme que l'armée veut l'accalmie à la frontière du nord. Pourquoi alors vous nous menaciez depuis quatre mois? De même, Netenyahu a personnellement déclaré qu'Israël ne veut de guerre ni avec le Liban ni avec la Syrie, ni avec l'Iran, ni avec Gaza. Il a fait cette déclaration à la suite des propos tenus par les dirigeants de ces quatre parties.
Dès que les Israéliens ont entendu un ton clair et décisif, ils se sont rétractés et ont commencé à parler de l'accalmie et de la paix.
Ce ne sont pas nos simples paroles qui ont poussé les Israéliens à changer d'avis, mais la crédibilité de la résistance et des combattants. Les Israéliens réalisent que nos menaces n'auront pas été proférées si nous n'avons pas la capacité de les mettre en œuvre, et que ce que nous avons dit ne constitue qu'une partie minime de la réalité.
Aujourd'hui, les Israéliens affirment qu'aucune partie ne sera victorieuse de la prochaine guerre, ce qui veut dire qu'ils ne parlent plus de victoire rapide, définitive et décisive. C'est devenu quelque chose du passé.
Nous, en tant que peuple libanais et forces politiques, devons comprendre ce qui se passe: des pressions politiques sont exercées sur le Liban et son gouvernement qui adopte une excellente position, tout comme celle du chef de la République. Mais ils seront sujets à de nouvelles pressions. L'ambassadrice américaine transmettrait des messages d'intimidation de la part de son pays au Premier ministre ou au chef du parlement, à l'instar de ceux transmis à l'Iran et à la Syrie. Elle condamnerait la détention par une résistance d'armes de dissuasion, alors que tout est permis aux Israéliens… Je pense que c'est la politique américaine et israélienne qui sera adoptée. Mais, notre réponse a été très claire lors du sommet qui s'est tenu à Damas. Ce qui s'est passé à Damas et s'en est suivi à Téhéran suffisent pour répondre aux messages américains.
Au cours des derniers mois, beaucoup de choses ont été dites dans les médias arabes sur une divergence entre la Syrie et l'Iran, et une distanciation entre la Syrie et la résistance. Ces journalistes parlent de leurs souhaits, mais ils mentent continuellement à tel point qu'ils croient en fin de compte à leurs mensonges. Dans tous les cas, les derniers jours ont prouvé le contraire.
Ce qui est nécessaire actuellement est une résistance et une ténacité officielle. L'appel à la table du dialogue sur la stratégie défensive ne doit pas être en réponse aux pressions américaines ou à l'appel de Ban Ki Moon. Je ne pense pas ceci, parce que cette question avait été débattue avant les appels américains.
Nous espérons que la position des forces politiques et officielle libanaise sera semblable à celle de la Syrie et de l'Iran, forte et solide, qui répond logiquement aux questions posées.
(A suivre)