lundi 29 mars 2010 - 07h:49
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Traduction : Info-Palestine.net
Abdel Bari Atwan
C’est une bonne chose si [la secrétaire d’État] Hillary Clinton considère que l’annonce par le gouvernement israélien, - lors de la visite du vice-président américain Joseph Biden à Tel-Aviv - de construire 1600 unités d’habitation dans une de ses colonies au nord de Jérusalem, soit une « insulte » pour les Etats-Unis. Mais c’est un réaction tardive après une longue série d’insultes et d’affronts israéliennes depuis plus de 60 ans, soit depuis la création d’Israël sur des territoires arabes en Palestine.
Fort de l’appui du lobby pro-israélien qui contrôle tous les centres de décision aux Etats-Unis, le profond raciste qu’est Netanyahu méprise le président américain.
Les réprimandes faites par Clinton à Netanyahou dans son appel téléphonique qui a duré plus de 40 minutes, ne signifient rien si des mesures pratiques de rétorsion ne leur succèdent pas sur le terrain, car les politiciens israéliens sont habitués à ce genre d’appels colériques et savent très bien comment ils sont vite oubliés et comment les choses vont revenir à la normale, et encore pire qu’auparavant.
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou qui prétend toujours mieux comprendre que quiconque les États-Unis et qui parle anglais avec un argot américain, défie le président Barack Obama et n’hésite pas à se moquer de lui et son administration parce qu’il se considère lui-même comme intouchable grâce à l’appui du lobby juif et au contrôle total qu’exerce celui-ci sur les centres de décision aux Etats-Unis.
La reculade honteuse de la présente administration américaine par rapport à son exigence d’un gel total des activités de colonisation dans les territoires occupés, y compris Jérusalem, avant tout retour à la table des négociations, a encouragé Netanyahou et son gouvernement d’extrême-droite à provoquer cette même administration en annonçant la construction d’encore plus de colonies dans les territoires occupés de Cisjordanie et de Jérusalem.
Après cette gifle de Netanyahu, le président Obama doit en priorité se remettre sur pied lui-même, puis son administration, et enfin, le processus de paix, et faire face à l’arrogance d’Israël en procédant comme il le fait avec l’Iran et en cherchant à ce que le Conseil de sécurité des Nations unies vote une résolution faisant référence à des sanctions économiques.
Lorsque Obama fera dégringoler Israël, ses dirigeants, et ses colons de leur statut actuel au-dessus des lois et normes internationales, et lèvera leur immunité, alors son administration acquerra une grande crédibilité dans les mondes arabe et islamique, et même dans le monde entier.
Nous ne croyons pas que le président Obama - qui a déjà perdu une année entière de son administration en fermant les yeux sur les crimes israéliens dans les territoires occupés et en faisant pression sur la faible partie palestinienne pour la forcer à revenir à des négociations indirectes vouées d’avance à l’échec - fera plus de reproches que cela à ses alliés israéliens. Son vice-président Biden a dit être un vrai sioniste et a répondu à la provocation de M. Nétanyahou, qui a provoqué l’échec de sa tournée, en soulignant la profondeur des liens israélo-américains et l’engagement sans réserve de Washington à la sécurité israélienne.
Le président Obama est faible face au lobby juif et c’est la même chose pour la plupart des responsables européens. À notre avis, cette fausse faiblesse reflète la dualité dans le respect des normes morales et les doubles standards dans le traitement des questions du monde arabe, lesquels ont ranimé les tensions entre l’Occident et les Arabes et ont conduit à une montée des extrémismes et de la uhaine.
La faiblesse du monde arabe et l’impuissance de la plupart de ses dirigeants, sinon de la totalité d’entre eux, sont malheureusement un encouragement à ne pas s’opposer au lobby juif pro-israélien et incitent Netanyahou et les extrémistes juifs à poursuivre le vol des terres palestiniennes, à judaïser les lieux saints, à démolir Al-Aqsa et à construire un temple de Salomon sur ses débris.
* Abdel Bari Atwan est palestinien et rédacteur en chef du quotidien al-Quds al-Arabi, grands quotidien en langue arabe édité à Londres. Abdel Bari Atwan est considéré comme l’un des analystes les plus pertinents de toute la presse arabe.
Traduction : Info-Palestine.net