lundi 29 mars 2010 - 17h:57
         
 http://www.elpais.com/articulo/inte...
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Juan Miguel Muñoz - El Païs
          Une toile d’araignée qui compte 120 colonies juives, des zones  sécurisées et militaires contrôlent 60% de la Cisjordanie... L’objectif  est d’empêcher un Etat Palestinien, écrit Juan Miguel Muñoz.         
          Véritables incrustations endogènes en  Palestine occupées, justifiées par un délire millénariste, les colonies  juives sont un des pires aspects du projet colonialiste de l’état  sioniste.
Le mur en béton, les barbelés, les tours en béton gris,  des routes qu’on a écartées, des check points et des chemins coupés par  des blocs de granit. Les barrières métalliques et les buttes de sable  dessinent le paysage vallonné de la Cisjordanie occupée, tout cela  couronné par de coquettes colonies juives avec leurs maisons aux toits  de briques rouges. Près de 43 ans après la conquête du territoire, plus  d’un demi-million de colons vivent (dont environ 200 000) à  Jérusalem-Est, insérés parmi les 2,5 millions de Palestiniens.
Ils habitent les 120 colonies dont plusieurs sont  dispersées, alors que d’autres  sont regroupées en trois grands blocs :  Ariel, Maale Adoumim et Goush Etzion. Au sein de ce dernier qui est un  bastion du sionisme religieux, est née l’aventure d’une colonisation qui  dispose d’une machine superbement huilée par un fanatisme messianique  et le soutien des gouvernements qui ne se sont jamais confrontés (ou non  jamais voulu s’opposer) aux plus extrémistes. Le Premier Ministre  Benjamin Netanyahu, les considère « ses frères ».
Levy Eskhol gouvernait Israël lorsque le 8 Juin 1967,  quelques heures après que l’armée israélienne eut prit Jérusalem,  Ben-Gourion affirmait : « Maintenant, nous contrôlons Jérusalem, ce qui  suppose un événement des plus importants. Une des premières choses que  nous avons à faire c’est de construire des quartiers, des colonies  juives dans le quartier juif de la Vieille Ville. S’il y avait  des  maisons arabes vides, nous y mettrons  des Juifs. Ce procédé est  extensible aussi à Hébron. Je suis convaincu que les gens voudrons y  aller ». Et ils le voulaient. Les colons ont immédiatement appelé et  exigé l’autorisation au Premier Ministre Eshkol, pour construire des  communautés dans ce que les juifs appellent Judée et Samarie.
Ce sont quatre décennies de faits accomplis de violation  de la résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. On n’a  jamais perdu de temps. Simon Peres avait rédigé en septembre 1967, quels  seraient les contours des politiques à appliquer au sein du parti qu’il  avait crée avec son mentor Ben Gourion. Peres avait alors encouragé la  construction de quartiers au nord, au sud et à l’est de Jérusalem, et  ajoutait : « les lieux qui ont été abandonnés en 1948 seront rénovés »,  et cela fut fait.
À Hébron, Kfar Etzion, Kedumin ou Elon Moreh, les  leaders fanatiques qui aujourd’hui mènent la colonisation, ne cachaient  pas leurs desseins. Quatre décennies durant, les religieux sionistes ont  mené un plan qui a toujours compté avec l’aide de la droite Likoud,  sous la direction d’Ariel Sharon, mais aussi du Parti Travailliste, qui  était leur concurrent et finit par  s’imposer comme le champion de  l’expansion coloniale.
Quelques jours après cette guerre, on entendait les voix  qui avaient averti du risque qu’il y avait à s’emparer de la  Cisjordanie et l’euphorie avait aveuglé les dirigeants israéliens : « La  Jérusalem unifiée restera en territoire israélien... en guise de  phase  intérimaire, la situation militaire perdurera en Cisjordanie... ». `Le   communiqué du Gouvernement du 19 juin 1967 n’était pas exactement  prémonitoire : l’occupation militaire n’allait plus être transitoire.
En plus des 120 colonies, une autre centaine de  minuscules  colonies sont le foyer aujourd’hui de jeunes religieux  éduqués dans la promesse de prendre la terre sacrée d’Israël, depuis  la  Jordanie jusqu’à la Méditerranée. Ils sont le fer de lance d’un  mouvement radical que nie toute possibilité d’accord avec les  palestiniens. « La terre de Judée et Samarie a été donnée  par Dieu aux  juifs. Un point, c’est tout », affirment-ils. Ils ne veulent pas non  faire connaître leurs intentions aux gouvernements d’Israël.
Ils arrivent dans leur  maison roulante sur la colline  d’une montagne et montent leur maison préfabriquée. Quelques mois plus  tard ils pourront bénéficier de l’électricité et aussi d’eau et bien  entendu de la protection de l’armée. Ce sont des colonies illégales au  regard du gouvernement israélien lui-même, qui a déjà à maintes reprise  promis de les démanteler. Toutefois, elles ont poussé comme des  champignons.
Cet enchevêtrement de colonies, d’espaces sécurisés qui  se trouvent autour ainsi que des emplacements militaires fermés, mangent  près  du 60% du territoire de la Cisjordanie, qui a une superficie  similaire à La Rioja [communauté autonome du nord de l’Espagne de 5045  km²  - N.d.T]. Les Accords d’ Oslo l’ont baptisé « Zone C ». Ce sont les  zones sous contrôle israélien où les Palestiniens ne peuvent pas  construire. Le territoire sur  lequel l’Autorité Palestinienne exerce  son pouvoir se limite à 20%.
Il n’y a aucune souveraineté, mais des raids  pratiquement chaque jour de l’armée israélienne, d’énormes difficultés  pour se déplacer ou aller étudier ou se rendre dans les hôpitaux, des  problèmes souvent insurmontables pour voyager à l’étranger. La  destruction de terres cultivées et les attaques des colons sur les  villages ne font plus la une. L’activité économique, en phase avec les   incidents politiques et des affrontements violents, se se heurte au  labyrinthe bureaucratique ou aux décisions arbitraires d’un quelconque  soldat de garde se trouvant dans un quelconque  poste isolé. Un supplice  pour la population palestinienne.
Est-il possible de fonder un Etat Palestinien sans  démonter en grande partie cet enchevêtrement ? Impossible. Est-ce qu’il  existe un dirigeant palestinien qui accepterait un État Palestinien qui  n’aurait pas Jérusalem Est comme capitale ? Ce dirigeant n’est pas  encore né. En attendant, les fonctionnaires continuent de dessiner des  plans urbains pour mettre des juifs dans les quartiers arabes de la  ville sainte. Parfois, comme cela est arrivé lors de la visite du  vice-président des Etats Unis Joseph Biden, cela ressort au moment le  moins opportun, ou peut être-il au moment souhaité ?
Traduction  de l’espagnol : Inés Molina V.
 
 
