vendredi 5 mars 2010

Netanyahu espère lancer le dialogue indirect avec les Palestiniens sous les auspices de Mitchell

05/03/2010
Biden et Mitchell la semaine prochaine dans la région.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a émis l'espoir hier d'entamer des pourparlers indirects avec les Palestiniens la semaine prochaine, durant la visite de l'émissaire américain pour la région, George Mitchell. « Notre objectif est de tenter de sceller un accord de paix avec nos voisins palestiniens par le biais de discussions directes », a-t-il dit à la presse. « Mais nous avons toujours dit que nous n'insisterions pas nécessairement sur la forme. »
Avec l'assentiment de la Ligue arabe, l'Autorité palestinienne a accepté d'avoir des pourparlers indirects sous médiation américaine durant quatre mois. Benjamin Netanyahu a dit voir dans cette reprise de contacts, plus d'un an après leur interruption, des « signes de progrès ».
Les propos de Benjamin Netanyahu interviennent en outre à quelques jours d'une visite dans la région du vice-
président américain Joe Biden. « Je pense que cette importante visite dans la région contribuera à faire progresser le processus diplomatique, d'autant qu'il y a des signes de progrès », a déclaré M. Netanyahu lors du Conseil des ministres hebdomadaire qui s'est tenu hier. M. Biden est attendu en Israël et dans les territoires palestiniens la semaine prochaine, alors que George Mitchell doit arriver lundi à Jérusalem.
« Je me félicite du fait que les choses mûrissent, ce qui va permettre l'annonce d'une reprise des discussions (avec les Palestiniens) à l'occasion de la visite du sénateur Mitchell. Nous nous félicitons de la reprise des discussions, même s'il s'agit de discussions de proximité », c'est-à-dire indirectes, a ajouté M. Netanyahu.
Durant sa visite, George Mitchell devrait faire la navette entre les deux parties afin de faciliter lesdites « discussions de proximité ».
Beaucoup d'observateurs doutent de l'efficacité de la formule après des années de négociations infructueuses.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, refuse de renouer un dialogue direct avec Israël tant que le gouvernement de Benjamin Netanyahu n'aura pas gelé les activités de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Des responsables palestiniens ont souligné que les négociations indirectes devraient se concentrer dans un premier temps sur la question des frontières du futur État palestinien, qu'ils espèrent établir en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Le chef des négociateurs palestiniens, Saëb Erekat, a dit à la presse à Ramallah qu'il était hors de question de parler d'autre chose avant que le gouvernement israélien reconnaisse « le principe de deux États » sur les frontières d'avant la guerre de 1967 et avec « un accord sur un échange de territoire ».
Netanyahu a déjà évoqué publiquement la création d'un État palestinien démilitarisé, mais n'a rien dit de ses intentions sur la restitution de terres annexées par Israël en 1967.
Interrogé sur les déclarations d'Erekat, le porte-parole de Netanyahu, Mark Regev, a répondu : « Les Palestiniens peuvent inclure dans la négociation l'ensemble de leurs préoccupations, et nous inclurons les nôtres, d'abord et avant tout la reconnaissance palestinienne de la légitimité d'Israël comme État juif, ainsi que la démilitarisation. »
De son côté, le ministre israélien de la Défense, le travailliste Ehud Barak, s'est dit « content » de la perspective de reprise des discussions avec les Palestiniens. « Nous espérons que les pourparlers indirects conduiront à des négociations directes », a affirmé M. Barak.