[ 04/03/2010 - 23:44 ] |
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Gaza – CPI Le monde occidental parle beaucoup des droits de l’homme, des droits de l’enfant en particulier. L’enfant a le droit d’être éduqué, habillé, logé. Il doit pouvoir profiter de tout ce qui lui permet d’être un membre intégral de la société. Cette société doit lui fournir le climat adéquat lui permettant d’intégrer la vie avec les expériences nécessaires pour se servir et servir les autres. Plusieurs décisions provenant d’organisations internationales dont l’UNICEF recommandent et assurent l’application de projets servant les enfants partout dans le monde. Le problème, c’est que ces projets n’existent concrètement que dans le monde dit civilisé. Mais dès qu’il s’agit des enfants de la Palestine, toutes les bonnes paroles de la communauté internationale ne peuvent faire grand-chose. Pourtant, c’est cette même communauté qui les avait dépouillés de leurs droits. C’est cette même communauté qui avait contribué à renforcer leurs souffrances durant et après la guerre agressive israélienne menée contre Gaza, il y a plus d’un de cela. Les bougies Le jeune Palestinien Ahmed a dix-sept ans ; il travaille beaucoup pour poursuivre ses études au lycée scientifique. Cependant, ce n’est pas facile avec ce maudit courant qui est désormais fréquemment coupé. Le programme scolaire est très chargé ; il faut travailler le soir. Mais « réviser sous la lumière de bougies tous les jours commence à me fatiguer les yeux », dit-il. Il n’est pas le seul à se plaindre de ses yeux. « Sa sœur aînée commence, elle aussi, à sentir une baisse de la vue, à cause de la coupure du courant à longueur de journée dans leur quartier d’Al-Yarmouk, dans la ville de Gaza, surtout le soir. De plus, ils n’ont pas un générateur comme leurs voisins », dit leur mère. La mère d’Ahmed ne cache pas sa frayeur de voir le générateur électrique exploser, comme cela a été le cas pour beaucoup de familles. C’est pour cette raison qu’elle préfère de ne pas en acheter un. Toutefois, son appréhension n’est pas moindre pour les bougies. Un accident peut vite arriver. « Je ne peux laisser mes enfants tout seuls avec les bougies, dit-elle. Je crains que la maison ne brûle. Notre vie devient très difficile. Elle est l’otage de l’électricité ». Le temps et l’étude Khaoula Abdou Al-Ghani est une institutrice de mathématiques à l’école primaire d’Al-Dorj, dans la ville de Gaza. Elle remarque la fatigue des enfants qui ne peuvent plus faire leurs devoirs sous la lumière des bougies. La fillette Hanan Al-Maghribi ne pourra plus travailler de cette façon, car cela affecte sa santé physique et psychologique. Qui viendra à leur secours, se demande-t-elle. La coupure du courant cause un autre problème. L’enfant Mohammed Kahlout, 13 ans, ne peut plus dormir correctement à cause de ces générateurs qui ne marchent qu’avec un bruit monotone qui vole le sommeil de ses yeux. « Nous avons marre du noir ; nous voulons lire sans bougies ; nous voulons une lumière sans générateurs bruyants. Nous devons dormir dès que nous finissons nos révisions, n’ayant ni télévision, ni ordinateur, ni tout autre moyen de loisir », dit-il pour exprimer son désarroi. Mme Om Mohammed remarque une violence croissante chez les enfants, faute de moyens de divertissement. Mme Randa Al-Souirki a organisé un sit-in pour les enfants de la bande de Gaza qui appellent le monde à leur assurer une vie normale, comme tous les enfants du monde. Enfin, l’enseignante en informatique de l’école de filles Al-Arqam de Gaza dit qu’elle ne peut assurer son cours, faute de courant. L’enfant ne peut profiter de ses cours à l’école et ne peut, non plus, faire ses devoirs à la maison ; une vie d’enfer. |