[ 24/03/2010 - 19:35 ] |
Bethléem – CPI Les habitants de la ville de Bethléem, au sud de la Cisjordanie, vivent sur les nerfs ; ils s’attendent à tout de la part du gouvernement israélien. Récemment, ce gouvernement a décidé de s’emparer de la mosquée Bilal Ben Ribah – connue pour le Tombeau de Rachel – et de l’ajouter à la liste des patrimoines juifs. Le gouvernement israélien a l’intention de la restaurer pour y mettre enfin complètement la main dessus, bien qu’elle se situe à l’intérieur des frontières de l’autorité palestinienne. Cette décision a suscité beaucoup de réactions parmi les habitants de la ville de Bethléem, parmi les Palestiniens ordinaires comme parmi les personnalités et les associations locales. Ils ont décidé de s’organiser et d’organiser une résistance populaire pour faire face à cette décision et contrecarrer son application concrète. La ville a alors connu une grève totale. Un appel à venir prier aux alentours de la mosquée a été lancé, quoiqu’elle se trouve pratiquement sous la domination de l’occupation israélienne. Une décision illégitime Mahmoud Al-Khattib, député du Conseil Législatif Palestinien, considère pour sa part ladite décision comme illégitime, d’un point de vue juridique et historique. Cette action sioniste vient dans l’effort du gouvernement israélien d’effacer les patrimoines palestiniens et de les annexer aux patrimoines juifs. Elle vient aussi pour mettre des bâtons dans les roues des négociations déjà effectivement en panne. Elle vient également pour freiner la transaction d’échange de prisonniers. Pour freiner toutes les affaires qui mettent la pression sur le gouvernement de Netanyahu. Le député Al-Khattib confie à notre Centre Palestinien d’Information (CPI) que la décision est venue à un moment très critique. Elle vient au moment où l’Entité sioniste essaye de transformer la sainte mosquée d’Al-Aqsa en un lieu juif. Elle vient aussi au moment de la commémoration du massacre du sanctuaire Al-Ibrahimi. Les décisions visant à mettre la main sur les symboles religieux représentent une volonté de donner aux Juifs un fort signal leur disant que la bataille fait partie d’une guerre des religions. De ce fait, les Palestiniens devront s’unir pour stopper les agressions juives. L’ennemi n’utilise que le langage de la force, nous devons alors nous fier à la résistance armée, la seule qui pourra chasser l’occupation de notre terre, dit le député. Une histoire falsifiée et des envies malsaines L’imam de mosquée Cheikh Bilal qualifie l’acte des occupants israéliens de criminel. Un acte qui pousse vers une guerre de religions. Les Sionistes judaïsent tout, dans les villes d’Al-Quds, de Bethléem, d’Al-Khalil, tout ce qui touche à l’Islam. Dès l’occupation de 1967, les autorités de l’occupation israélienne ont mis la main sur la mosquée de Bilal. Elles permettent aux Juifs de la visiter, alors que les Palestiniens se voient interdits de s’approcher de leur mosquée. Les Palestiniens défendent leur mosquée autant qu’ils peuvent. Beaucoup d’entre eux sont tombés en martyre ou ont été blessés dans ses alentours. De plus, les autorités sionistes ont élevé un mur dans la rue côtoyant la mosquée, la divisant en deux, déjouant ainsi une décision de la cour suprême israélienne qui avait interdit un tel mur. Puis est venue une décision israélienne d’annexion de la mosquée de Bilal au patrimoine juif. Un pas discriminatoire qui vient contre tout ce qui est islamique, un pas qui s’ajoute à tous les actes sionistes destinés à effacer toutes les pages de la civilisation islamique en Palestine. Le paradoxe vient de ces milices d’Abbas qui se positionnent près de la mosquée non pour la protéger, mais pour réprimer toute manifestation palestinienne contre les agissements sionistes ! Le portail de la ville d'Al-Quds La mosquée de Bilal Ben Rebah se trouve sur la route principale reliant les villes d'Al-Quds, de Bethléem et d’Al-Khalil. Elle est considérée comme le portail sud de la ville d'Al-Quds et le portail nord de la ville de Bethléem. Elle se trouve au niveau du tombeau de Rachel, la mère du prophète Youssef (P), selon certains récits. Le tombeau aurait été bâti à l’époque islamique mamlouk. Les Musulmans ont élargi le lieu et bâti leur mosquée. L’histoire raconte que le deuxième calife Omar Ben Al-Khattab est passé par ce lieu et a ordonné à Bilal Ben Rabah d’appeler à la prière. Ainsi, elle a pris son nom. Après l’occupation de 1948, deux camps ont été installés, non loin de la mosquée, pour les réfugiés palestiniens déportés par les Sionistes. La mosquée de Bilal, depuis, a connu plus de fréquentations. |