13/03/2010
Israël a bouclé hier la Cisjordanie de crainte de violences en réaction à la nouvelle impulsion donnée à la colonisation. À Jérusalem-Est, des accrochages ont eu lieu après la fin de la prière du vendredi entre de jeunes Palestiniens masqués et la police. Jonathan Nackstrand/AFP
Colonisation L'État hébreu craint des violences en réaction à la nouvelle impulsion donnée aux vouvelles constructions israéliennes à Jérusalem-Est ; Clinton dénonce un « signal profondément négatif ».
Israël a bouclé hier la Cisjordanie occupée pour 48 heures, de crainte de violences en réaction à la nouvelle impulsion donnée par les autorités israéliennes à la colonisation. Le bouclage strict a été décidé par le ministre de la Défense, Ehud Barak, « pour motifs sécuritaires », compte tenu d'un risque d'attentats, selon un porte-parole militaire. Il a pris effet à 00h01 heure locale et pourrait être prolongé.
À Jérusalem-Est, la police a déployé des renforts et filtré strictement les entrées à l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille Ville, dont l'accès a été interdit aux hommes de moins de 50 ans pour la grande prière du vendredi. Des accrochages sporadiques ont eu lieu après la fin de la prière. Au moins quatre Palestiniens ont été interpellés après des jets de pierres qui ont légèrement blessé deux policiers, a précisé la police.
L'armée israélienne boucle systématiquement la Cisjordanie pour chaque fête juive, mais c'est la première fois depuis plus d'un an qu'une telle mesure est prise alors qu'aucune célébration n'est prévue en Israël. En visite à Amman, le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a affirmé que le bouclage de la Cisjordanie « n'aide pas. Nous avons besoin aujourd'hui de tout signe de bonne volonté en vue d'une relance le plus tôt possible des négociations de paix ».
La tension a grimpé cette semaine avec le feu vert donné par le ministère israélien de l'Intérieur à la construction de 1 600 logements à Ramat Shlomo, un quartier juif orthodoxe du secteur à majorité arabe de Jérusalem, annexé en 1967. Cette mesure, annoncée en pleine visite du vice-président Joe Biden, a été ressentie comme un camouflet par Washington éloignant les perspectives, déjà problématiques, d'une relance du processus de paix via des négociations indirectes. La secrétaire d'État, Hillary Clinton, a appelé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, hier et lui a dit que l'annonce était « un signal profondément négatif quant à l'approche par Israël de la relation bilatérale et contraire à l'esprit du voyage du vice-président », a rapporté le porte-parole du département d'État, Philip Crowley.
L'Autorité palestinienne a exigé l'annulation du projet controversé qui, selon elle, enlève tout sens à la négociation. Depuis Tunis, le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé que les négociations de paix avaient été « compromises en raison des récentes mesures israéliennes ». Les Palestiniens sont d'autant plus exaspérés qu'un feu vert semblable a déjà été donné à deux autres projets de colonisation récemment : 600 logements dans un autre quartier de colonisation à Jérusalem-Est et 112 logements dans une colonie de Cisjordanie.
Raids à Gaza
Par ailleurs, l'aviation israélienne a lancé deux raids dans la nuit de jeudi à vendredi contre des cibles à Khan Younès et à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, faisant plusieurs blessés, en représailles à un tir de roquette visant le territoire israélien, a-t-on appris auprès de l'armée israélienne et de témoins. Selon un bilan officiel israélien, les groupes palestiniens armés de Gaza ont tiré 146 roquettes et 71 obus de mortier contre Israël depuis la fin de l'offensive israélienne contre l'enclave palestinienne en janvier 2009.
À Jérusalem-Est, la police a déployé des renforts et filtré strictement les entrées à l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille Ville, dont l'accès a été interdit aux hommes de moins de 50 ans pour la grande prière du vendredi. Des accrochages sporadiques ont eu lieu après la fin de la prière. Au moins quatre Palestiniens ont été interpellés après des jets de pierres qui ont légèrement blessé deux policiers, a précisé la police.
L'armée israélienne boucle systématiquement la Cisjordanie pour chaque fête juive, mais c'est la première fois depuis plus d'un an qu'une telle mesure est prise alors qu'aucune célébration n'est prévue en Israël. En visite à Amman, le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a affirmé que le bouclage de la Cisjordanie « n'aide pas. Nous avons besoin aujourd'hui de tout signe de bonne volonté en vue d'une relance le plus tôt possible des négociations de paix ».
La tension a grimpé cette semaine avec le feu vert donné par le ministère israélien de l'Intérieur à la construction de 1 600 logements à Ramat Shlomo, un quartier juif orthodoxe du secteur à majorité arabe de Jérusalem, annexé en 1967. Cette mesure, annoncée en pleine visite du vice-président Joe Biden, a été ressentie comme un camouflet par Washington éloignant les perspectives, déjà problématiques, d'une relance du processus de paix via des négociations indirectes. La secrétaire d'État, Hillary Clinton, a appelé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, hier et lui a dit que l'annonce était « un signal profondément négatif quant à l'approche par Israël de la relation bilatérale et contraire à l'esprit du voyage du vice-président », a rapporté le porte-parole du département d'État, Philip Crowley.
L'Autorité palestinienne a exigé l'annulation du projet controversé qui, selon elle, enlève tout sens à la négociation. Depuis Tunis, le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé que les négociations de paix avaient été « compromises en raison des récentes mesures israéliennes ». Les Palestiniens sont d'autant plus exaspérés qu'un feu vert semblable a déjà été donné à deux autres projets de colonisation récemment : 600 logements dans un autre quartier de colonisation à Jérusalem-Est et 112 logements dans une colonie de Cisjordanie.
Raids à Gaza
Par ailleurs, l'aviation israélienne a lancé deux raids dans la nuit de jeudi à vendredi contre des cibles à Khan Younès et à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, faisant plusieurs blessés, en représailles à un tir de roquette visant le territoire israélien, a-t-on appris auprès de l'armée israélienne et de témoins. Selon un bilan officiel israélien, les groupes palestiniens armés de Gaza ont tiré 146 roquettes et 71 obus de mortier contre Israël depuis la fin de l'offensive israélienne contre l'enclave palestinienne en janvier 2009.